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Monde - Témoignages

Pourquoi manifester ? Paroles de manifestants, de Minneapolis à Washington

Tyqaun White, étudiant noir en théorie musicale à New York, le 2 juin 2020. Johannes Eisele/AFP

Depuis huit jours, des manifestations contre les brutalités policières d’une ampleur historique secouent les États-Unis, provoquées par la diffusion le 25 mai d’une vidéo montrant l’arrestation d’un homme non armé, George Floyd, décédé après avoir été plaqué au sol par un policier blanc, genou sur son cou. Si les participants au mouvement dénoncent tous ces violences récurrentes, chaque manifestant a ses motivations : voici les paroles de trois d’entre eux.

– Kayla Junaye Johnson, étudiante en justice pénale (Minneapolis) :

« J’ai eu mal au ventre en voyant (la vidéo), dit-elle. C’est un meurtre en direct, y a pas d’autre nom. C’est choquant, c’est affreux et chacun des policiers devrait être inculpé de meurtre. » Cette étudiante de 21 ans est d’abord allée manifester devant un commissariat du sud de Minneapolis. « Je ne me sens pas à l’aise à proximité de policiers, je ne me sens pas forcément en sécurité. J’ai rencontré des amis de ma famille qui sont de bons policiers, mais quand je suis près d’eux, c’est inquiétant, car je ne sais pas ce qui peut se passer (...) Ils ont tellement de pouvoir dans le monde actuel que ça fait peur, tout peut arriver. » Jamais elle n’aurait pensé que les choses tourneraient comme ça. « Mais je ne suis pas surprise. C’est l’Amérique, être noire en Amérique, voilà ce qui se passe (...) C’est triste, mais c’est comme ça. »

– Michelle Evans, mère de famille employée dans le marketing (Minneapolis) :

Mère de deux garçons de quatre et sept ans, elle n’est pas allée manifester, craignant que ce soit « dangereux ». Mais elle a exprimé son émotion en se rendant mardi là où a été plaqué au sol George Floyd, accompagnée de ses enfants. « Il faut qu’ils comprennent qu’ils ont des privilèges et qu’ils devront faire partie de la solution quand ils seront grands », dit-elle. Elle dénonce, en pleurs, le racisme « structurel » des États-Unis. « C’est comme ça que le pays a été construit, il faut tout mettre à plat et recommencer de manière équitable, inclusive. » Devant les fleurs en hommage à George Floyd, elle serre ses fils contre elle. « Nous voulons juste montrer notre soutien et voir comment on pourrait, un jour, faire partie de la solution. »

– Tyqaun White, étudiant noir en théorie musicale (New York) :

« C’est juste trop, on est arrivé au point où les Noirs demandent juste à ce qu’on ne les tue pas », dit mardi cet étudiant de 20 ans, issu d’une famille de huit enfants. « C’est devenu ridicule, on voit des corps noirs tués, marginalisés et torturés tous les jours... Il faut que ça s’arrête. » « On est à une époque moderne et pourtant on a une mentalité enracinée dans l’esclavage. Ça ne va pas. Je me bats pour George Floyd et tous les Noirs tués depuis que je suis enfant, et je n’ai que 20 ans. » « Nous sommes en colère. Les gens meurent ou vivent dans la pauvreté... Et on veut nous tuer et nous réduire au silence ? Non, nous devons manifester ! » dit-il, dénonçant un couvre-feu qui sert à « nous dompter et nous contrôler ». « Nous devons manifester éternellement, jusqu’à ce que ce système soit renversé et construit vraiment sur l’égalité et la liberté. Je me battrai aussi longtemps qu’il le faudra. »

Source : AFP

Depuis huit jours, des manifestations contre les brutalités policières d’une ampleur historique secouent les États-Unis, provoquées par la diffusion le 25 mai d’une vidéo montrant l’arrestation d’un homme non armé, George Floyd, décédé après avoir été plaqué au sol par un policier blanc, genou sur son cou. Si les participants au mouvement dénoncent tous ces violences...

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