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Monde - Coronavirus

L’Europe cherche à se relancer, l’Amérique du Sud s’enlise

Un plan de 750 milliards d’euros pour l’UE ; la France bannit l’hydroxychloroquine pour traiter le Covid-19.

À Bogota, la distanciation sociale, même dans les toilettes publiques. Juan Barreto/AFP

À l’heure où l’Asie semble en bonne voie vers une sortie de crise, l’Europe accélère son déconfinement, l’Amérique du Sud s’enlise, le coût social et économique de l’épidémie, qui s’ajoute au terrible coût humain, apparaît chaque jour davantage. Pour relancer des économies européennes qui, comme celles du monde entier, ont payé un prix exorbitant à la pandémie de coronavirus, la Commission européenne a dévoilé hier un plan de relance exceptionnel de 750 milliards d’euros. Alors que la barre des 350 000 morts dans le monde (plus des trois quarts en Europe et aux États-Unis) a été franchie hier, la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen a dévoilé ce plan d’aide exceptionnel et appelé les 27 à « mettre de côté les vieux préjugés » pour le soutenir. Parmi les plus touchées par la crise sanitaire, l’Italie et l’Espagne se taillent la part du lion et pourraient recevoir plus de 172 et 140 milliards d’euros respectivement via cet instrument. Rome et Madrid se sont d’ailleurs félicitées des annonces. La France serait le quatrième principal bénéficiaire (après la Pologne) avec 38,7 milliards de subventions. Le ministre français des Finances Bruno Le Maire a appelé tous les États, « y compris les quatre frugaux » (Pays-Bas, Danemark, Autriche et Suède), à soutenir ce plan « historique ».

Dans le monde entier, même dans les pays dans lesquels les systèmes de santé ont résisté, les indicateurs économiques et sociaux sont au rouge.

Pauvreté

Selon l’ONG Oxfam, la crise sanitaire pourrait précipiter 500 millions de personnes dans la pauvreté. Au Brésil, les experts s’attendent à une chute de 6 à 10 % du PIB cette année, avec un taux de chômage bondissant de 12,2 % actuellement à plus de 18 %. En France, avec un effondrement d’environ 20 % du PIB au deuxième trimestre, les experts tablent sur un repli de plus de 8 % sur l’année. C’est « la plus importante récession depuis la création des comptes nationaux en 1948 », assure l’Institut national de la statistique.

Après l’Argentine et le Liban, qui se sont déclarés en défaut de paiement, les experts du G20 craignent que la pandémie ne provoque avant la fin de l’année une contagion de défaillances chez les pays émergents, incapables d’honorer les remboursements de leurs dettes. En Afrique du Sud, considérée par la Banque mondiale comme le pays le plus inégalitaire au monde, la pandémie a accru la misère et plongé dans le dénuement bon nombre des quelque 4 millions d’étrangers, la plupart illégaux.

Le coronavirus fait des ravages dans les économies, les systèmes sociaux et sanitaires du monde entier, mais il prélève aussi un lourd tribut dans la tête des soignants, soumis depuis le début de l’année à une surcharge de travail et à un stress exceptionnels. « On a tous les ingrédients d’un risque majeur de stress post-traumatique », estime Xavier Noël, expert des questions de santé mentale à l’Université libre de Bruxelles. Ceux qui interviennent en soins intensifs « ont fait face à un taux de décès et à une manière de mourir totalement inhabituels, dans un contexte plus déshumanisé, sans la présence des familles pour les soulager sur la prise de décision », dit-il. Une étude menée début mai auprès de 3 300 soignants de Belgique néerlandophone montre que 15 % songent à « quitter la profession », contre 6 % en temps normal. En Espagne, une étude de l’université de Madrid montre que 51 % des 1 200 soignants interrogés présentent des « symptômes dépressifs ». 53 % présentaient des signes « compatibles avec un stress post-traumatique ».

Mobilisation en Amérique du Sud

En Amérique du Sud, l’heure est encore à la mobilisation, face aux ravages provoqués par le virus sur des sociétés et des systèmes de santé fragiles.

La propagation du coronavirus « s’accélère » au Brésil, au Pérou et au Chili, a prévenu une agence régionale de l’Organisation mondiale de la santé, appelant ces pays à ne pas relâcher les mesures destinées à ralentir les contaminations. « En Amérique du Sud, nous sommes particulièrement inquiets, étant donné que le nombre de nouveaux cas enregistré la semaine dernière au Brésil est le plus haut sur une période de sept jours, depuis le début de la pandémie », déclare Carissa Etienne, directrice de l’Organisation panaméricaine de la santé (OPS), basée à Washington. Le Pérou a de son côté enregistré un nombre record de 5 772 nouvelles contaminations au coronavirus en 24 heures, pour un total de près de 130 000, a annoncé le ministère de la Santé.

Le nombre quotidien de nouvelles contaminations en Amérique latine a dépassé celui de l’Europe et des États-Unis, faisant du continent latino-américain « sans aucun doute » le nouvel épicentre de la pandémie, selon l’OPS.

Dans une Europe où les chiffres et les indicateurs s’améliorent chaque jour, la pression monte pour une réouverture coordonnée des frontières. L’Italie pousse à une reprise concertée des déplacements en Europe le 15 juin, qui pourrait devenir le « D-Day » du tourisme, a indiqué lundi soir son ministre des Affaires étrangères Luigi Di Maio.

En Pologne, la population ne sera plus obligée à partir du weekend de porter des masques, à condition de laisser une distance de deux mètres entre deux personnes.

La maire de Washington a annoncé hier qu’elle assouplirait dès vendredi les consignes de confinement imposées à la capitale fédérale américaine après 14 jours de baisse des transmissions du Covid-19, avec notamment l’ouverture des coiffeurs et des terrasses de restaurants.

En France, un décret a par ailleurs stipulé hier que l’hydroxychloroquine, médicament à l’utilisation controversée, ne pourra plus être prescrite contre le Covid-19 dans les hôpitaux, hors essais cliniques. Dans un décret paru au Journal officiel, le ministère de la Santé a abrogé les dispositions qui, depuis fin mars, permettaient de prescrire ce médicament contre le Covid-19 à titre dérogatoire, seulement à l’hôpital et uniquement pour les patients gravement atteints, après décision collégiale des médecins. « Que ce soit en ville ou à l’hôpital, cette molécule ne doit pas être prescrite pour les patients atteints de Covid-19 », a indiqué le ministère dans un communiqué. Des études avaient déjà pointé son inefficacité. Et la semaine dernière, une publication dans la prestigieuse revue médicale The Lancet a enfoncé le clou, en avertissant même des effets néfastes de ce dérivé de l’antipaludéen commercialisé sous le nom de Plaquénil.

Source : AFP

À l’heure où l’Asie semble en bonne voie vers une sortie de crise, l’Europe accélère son déconfinement, l’Amérique du Sud s’enlise, le coût social et économique de l’épidémie, qui s’ajoute au terrible coût humain, apparaît chaque jour davantage. Pour relancer des économies européennes qui, comme celles du monde entier, ont payé un prix exorbitant à la pandémie de...

commentaires (1)

Pour l’Amerique du Sud, faudrait etre un peu plus realiste. Le COVID-19 s’est declare bien APRES l’Europe et les USA. Comparons les chiffres: France 186.364 cas – 28.665 morts = 2.855 cas et 439 morts par Mio d’habitants Italie 231.732 cas – 33.142 morts = 3833 cas et 548 morts par mio d’hab USA 1.721.926 cas et 101.621 morts = 5202 cas et 307 morts par mio d’hab Bresil 438.238 cas et 26754 morts = 2062 cas et 126 morts par mio Peru 141.779 et 4.099 morts = 4300 cas et 124 morts pr mio Enlisement? Juste le temps (env.3 mois ) pour que le pic passe, tout comme ce fut le cas n Europe.

IMB a SPO

16 h 38, le 29 mai 2020

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Commentaires (1)

  • Pour l’Amerique du Sud, faudrait etre un peu plus realiste. Le COVID-19 s’est declare bien APRES l’Europe et les USA. Comparons les chiffres: France 186.364 cas – 28.665 morts = 2.855 cas et 439 morts par Mio d’habitants Italie 231.732 cas – 33.142 morts = 3833 cas et 548 morts par mio d’hab USA 1.721.926 cas et 101.621 morts = 5202 cas et 307 morts par mio d’hab Bresil 438.238 cas et 26754 morts = 2062 cas et 126 morts par mio Peru 141.779 et 4.099 morts = 4300 cas et 124 morts pr mio Enlisement? Juste le temps (env.3 mois ) pour que le pic passe, tout comme ce fut le cas n Europe.

    IMB a SPO

    16 h 38, le 29 mai 2020

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