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Monde - Polémique

Le gouvernement britannique embourbé dans une controverse sur un conseiller de Johnson

Dominic Cummings justifie son déplacement en plein confinement mais sans convaincre, un ministre démissionne.

Dominic Cummings quittant son domicile londonien le 26 mai 2020. Daniel Leal-Olivas/AFP

Un membre du gouvernement britannique a démissionné hier à la suite de la controverse entourant le déplacement en plein confinement du conseiller du Premier ministre Boris Johnson, Dominic Cummings, dont les explications n’ont pas suffi à éteindre l’incendie.

Déjà critiqué pour sa gestion de la pandémie et les accrocs de son plan de déconfinement, le chef du gouvernement, monté au créneau personnellement pour défendre son influent conseiller, peine à tourner la page de l’affaire provoquée par celui considéré comme le cerveau de la campagne du référendum de 2016 qui a abouti au Brexit.

« Des habitants de ma circonscription n’ont pas pu dire au revoir à leurs proches, des familles n’ont pas pu faire leur deuil ensemble, des gens n’ont pas pu visiter leurs proches malades parce qu’ils suivaient les recommandations du gouvernement », a expliqué le secrétaire d’État pour l’Écosse, Douglas Ross, sur Twitter. « Je ne peux pas, en toute bonne foi, leur dire qu’ils avaient tous tort et qu’un conseiller du gouvernement avait raison », a-t-il poursuivi.

Lors d’une conférence de presse exceptionnelle pour un conseiller lundi, Dominic Cummings n’a exprimé ni excuses ni regrets, mais a assuré avoir agi de manière « légale et raisonnable » en parcourant 400 kilomètres malgré le confinement qui imposait aux Britanniques de rester chez eux.

Craignant d’être contaminé par le coronavirus, il a expliqué s’être rendu avec sa femme et leur fils de quatre ans chez ses parents à Durham, dans le nord-est de l’Angleterre, parce qu’il cherchait une solution pour garder son enfant.

Un second déplacement est particulièrement critiqué : une visite à proximité du château médiéval de Barnard, à une quarantaine de kilomètres du domicile de ses parents, le jour de l’anniversaire de sa femme. Le conseiller a assuré que cette virée en voiture devait lui permettre de vérifier qu’il pouvait conduire en toute sécurité car sa vue avait été affectée par le virus.

Le déconfinement éclipsé

Malgré la tentative du gouvernement de venir à l’aide du conseiller, la tempête continue de gronder, y compris dans les rangs conservateurs, où une quinzaine de députés réclament sa démission.

Pour Michael Heseltine, figure du parti « tory », « le manque de crédibilité » de la version des faits de M. Cummings « nuit au gouvernement et à sa politique ». Il s’est également interrogé sur l’influence du conseiller « qui n’a de compte à rendre à personne à part le Premier ministre mais semble avoir de plus en plus de pouvoir ».

Selon un sondage publié hier par l’institut Yougov, 59 % des personnes interrogées sont favorables à sa démission et 52 % des partisans du Brexit dont M. Cummings est une figure.

Boris Johnson a tenu deux conférences de presse pour défendre son conseiller dont il est très proche, concédant lundi soir la « confusion » et la « colère » provoquées par l’affaire. Il doit gérer ce délicat dossier en même temps que la sortie d’un confinement difficile à gérer au Royaume-Uni, où de nombreux plages et parcs se sont retrouvés bondés le week-end dernier, à la faveur d’un temps ensoleillé.

L’affaire a relégué au second plan son annonce de la réouverture prévue des magasins « non essentiels » mi-juin, un assouplissement majeur des restrictions imposées fin mars pour lutter contre la progression de la pandémie.

Le dirigeant conservateur était déjà en difficulté, accusé par l’opposition d’avoir tardé à décréter le confinement et à fournir suffisamment de combinaisons médicales et de masques aux soignants et employés de maisons de retraite, particulièrement touchés par la maladie.

Le Royaume-Uni est le deuxième pays au monde le plus endeuillé par la maladie, après les États-Unis. Près de 37 000 personnes testées positives au coronavirus sont décédées, mais le bilan dépasse les 46 000 décès si on inclut les cas non confirmés mais suspectés, selon le Bureau national des statistiques.

Source : AFP

Un membre du gouvernement britannique a démissionné hier à la suite de la controverse entourant le déplacement en plein confinement du conseiller du Premier ministre Boris Johnson, Dominic Cummings, dont les explications n’ont pas suffi à éteindre l’incendie.Déjà critiqué pour sa gestion de la pandémie et les accrocs de son plan de déconfinement, le chef du gouvernement, monté au...

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