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Politique - Conseil des ministres

C’est parti pour la construction de nouvelles centrales électriques

Les véhicules des contrebandiers pris en flagrant délit seront saisis.

Réuni hier au Sérail, le gouvernement devra tenir une deuxième réunion dimanche pour faire le bilan des quatre jours de confinement et décider de l'étape suivante (Dalati et Nohra)

Le gouvernement a franchi hier une étape décisive en direction d’une modernisation du réseau électrique du pays. Réuni hier sous la présidence de Hassane Diab, il a approuvé le texte des contrats qui pourraient être signés entre l’État et les sociétés internationales intéressées par les projets de construction de nouvelles centrales électriques au Liban.

Le ministre de l’Énergie, Raymond Ghajar, a souligné à l’issue du Conseil des ministres, qui s’est tenu au Sérail, que les textes établis pour les différentes entreprises et présentés au gouvernement par le ministère de l’Énergie avaient été harmonisés. Il a ajouté que les sociétés concernées sont « prêtes à coopérer » et que la Chine avait dernièrement exprimé son intérêt dans ce domaine.

On sait qu’à la demande du gouvernement, des négociations pour la construction de centrales sont en cours avec quatre sociétés : l’allemande Siemens, l’américaine General Electric, la japonaise Mitsubishi et l’italienne Ansaldo. Selon M. Ghajar, ces négociations n’iront pas au-delà de six mois. Pour sa part, le président de la commission parlementaire de l’Énergie, Nazih Najm, s’est risqué à dire que le Liban pourrait produire de l’électricité 24 heures sur 24 « d’ici à 20 mois ».

À l’issue du Conseil des ministres, la ministre de l’Information Manal Abdel Samad a précisé que la priorité dans l’exécution ira à la centrale de Zahrani, puis à celle de Deir Ammar, avec quand même une certaine souplesse dans l’exécution.

Selon notre correspondante Hoda Chedid, cet ordre de priorité ne s’est imposé qu’à l’issue d’un vote. En effet, des ministres proches du Courant patriotique libre insistaient pour que la construction d’une centrale à Selaata soit sujette à la même priorité. On sait, tout étant égal par ailleurs, que des expropriations d’un montant de plusieurs dizaines de millions de dollars sont nécessaires, avant la construction d’une centrale sur ce site. Pour sa part, le ministre de l’Énergie souhaitait que les contractants fixent eux-mêmes leur ordre de priorité.

Reste à observer que le fait que le gouvernement ait choisi de mener des négociations bilatérales avec les compagnies intéressées va à l’encontre des normes de passation de marchés publics et de transparence convenues lors de la conférence de Paris (2018), la réforme du secteur de l’électricité étant l’un des principaux axes du processus CEDRE.

À noter aussi que le plan approuvé par le gouvernement Hariri quelques mois après la conférence de Paris, et qui a été repris par le gouvernement de Hassane Diab dans sa déclaration de politique générale, prévoit une hausse des tarifs de l’électricité, parallèlement à une hausse de la production et des travaux d’extension et de modernisation du réseau de distribution. La création d’une autorité de régulation du secteur et la nomination d’un conseil d’administration à Électricité du Liban font aussi partie des prérequis convenus lors de la conférence de Paris, avant l’octroi de tout financement.

Le coup d’envoi des négociations pour la construction de nouvelles centrales ira de pair avec les poursuites judiciaires engagées contre une vaste entreprise de fraude sur la qualité du fuel-oil destiné aux centrales, qui a conduit dans un premier temps à plusieurs arrestations, ainsi qu’à l’émission de quatre mandats d’arrêt contre des fonctionnaires haut placés au ministère de l’Énergie et des importateurs. Ces poursuites pourraient même atteindre le directeur général d’EDL, selon la chaîne LBC, pour « manquements aux devoirs de sa fonction ».

Le ministre de l’Énergie a indiqué hier à ce propos avoir reçu une lettre de la société Sonatrach, approvisionnant les tankers de fuel destinés au Liban, selon laquelle la responsabilité de la compagnie se limitait à l’examen de conformité du fuel et à la fermeture des robinets des terminaux. Enfin, le ministre a informé ses collègues que les contrats passés avec les deux navires-centrales viennent à expiration en septembre 2021 et qu’il est impossible de prévoir si, à cette échéance, le Liban en aura toujours besoin.

De son côté, le Premier ministre a souligné qu’il « n’acceptera pas que le dossier du fuel défectueux, pas plus que celui du plongeon de la livre dans lequel plusieurs grands agents de change sont arrêtés, tournent court. Nous n’intervenons pas dans les enquêtes sur ces différents dossiers, mais il faut dévoiler les noms de toutes les personnes impliquées » dans ces deux affaires, a insisté M. Diab, dont les propos ont été rapportés par la ministre de l’Information.

Au sujet de la valeur de la livre, « des négociations sont en cours avec le gouverneur de la Banque du Liban Riad Salamé afin d’injecter des dollars sur le marché libanais », a par ailleurs annoncé Mme Abdel Samad.

Contrebande

Le gouvernement a par ailleurs décidé de frapper fort dans le dossier de la contrebande de farine et de mazout en direction de la Syrie, où ce carburant par exemple est vendu 28 000 livres les 20 litres, alors qu’il est vendu à 9 000 livres les 20 litres au Liban. Désormais, tout contrebandier court le risque de perdre la propriété de son véhicule, s’il est saisi en flagrant délit. Le gouvernement a décidé en effet par décret de confisquer tous les camions, camions-citernes et autres véhicules utilisés dans des opérations de contrebande de mazout et de farine vers la Syrie, a annoncé la ministre de l’Information. Tous les chargements confisqués seront transférés à l’armée libanaise et aux forces de sécurité, a-t-elle précisé. Cette décision ne nécessite donc pas d’amendement législatif, comme on l’avait cru d’abord. On sait par ailleurs que les combustibles et la farine sont subventionnés par la BDL, qui avance 85 % de leur valeur en devises aux importateurs, au taux officiel du dollar.

Négociations « délicates » avec le FMI

En début de séance, le Premier ministre a commenté la question des négociations avec le Fonds monétaire international, qui ont démarré par visioconférence mercredi, en l’absence du gouverneur de la BDL, hostile au plan de réforme gouvernemental.

Selon des propos rapportés par la ministre de l’Information, M. Diab a exprimé l’espoir que ces négociations « ne prendront pas trop de temps ». « Le gouvernement va veiller à ce que tout engagement vis-à-vis du programme du Fonds n’impose pas davantage de pressions sur les Libanais. Les négociations seront donc délicates et nous étudierons toutes les mesures proposées avec grand soin », a-t-il ajouté. « Nous accueillons favorablement toute aide octroyée au Liban », a-t-il ajouté.

En outre, selon des informations de la chaîne locale LBCI, le Premier ministre a décidé de ne renouveler ni prolonger le mandat d’aucun responsable actuellement en poste dans l’administration et les institutions publiques. Cette décision intervient alors que plusieurs dossiers de nominations font polémique sur la scène politique, notamment en ce qui concerne le mohafez de Beyrouth Ziad Chbib, ainsi que plusieurs autres postes, comme ceux des vice-gouverneurs et du commissaire du gouvernement au sein de la Banque du Liban.


Le gouvernement a franchi hier une étape décisive en direction d’une modernisation du réseau électrique du pays. Réuni hier sous la présidence de Hassane Diab, il a approuvé le texte des contrats qui pourraient être signés entre l’État et les sociétés internationales intéressées par les projets de construction de nouvelles centrales électriques au Liban.Le ministre de...

commentaires (7)

"Pour sa part, le président de la commission parlementaire de l’Énergie, Nazih Najm, s’est risqué à dire que le Liban pourrait produire de l’électricité 24 heures sur 24 « d’ici à 20 mois »." LoooooooL! Combien de fois n'a-t-on pas entendu cette rengaine! Si dans 2 ans nous avons l'électricité 24h/24, je serais prêt à(.... auto-censure!)

Georges MELKI

17 h 26, le 16 mai 2020

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Commentaires (7)

  • "Pour sa part, le président de la commission parlementaire de l’Énergie, Nazih Najm, s’est risqué à dire que le Liban pourrait produire de l’électricité 24 heures sur 24 « d’ici à 20 mois »." LoooooooL! Combien de fois n'a-t-on pas entendu cette rengaine! Si dans 2 ans nous avons l'électricité 24h/24, je serais prêt à(.... auto-censure!)

    Georges MELKI

    17 h 26, le 16 mai 2020

  • Il faut sortir General Electric de l’appel d’offre. Car ils sont obligés d’appliquer les sanctions américaines lorsqu’elles tomberont (légitimes ou pas, ce n’est pas la question). Et si cela arrive, alors où sont les pièces de rechange et la maintenance de la centrale. Prévenir c mieux que guérir.

    PPZZ58

    21 h 14, le 15 mai 2020

  • Et moi je suis St. Thomas.

    Sissi zayyat

    18 h 29, le 15 mai 2020

  • Le jour où un responsable, serait ce le planton de service, sera condamné et emprisonné pour des malversations, alors je reprendrai confiance dans ce ministère de technocrates. Dans cette attente, nous n’avons entendu et lu que de belles paroles, beaucoup de promesses et surtout énormément de bla bla

    Lecteur excédé par la censure

    11 h 03, le 15 mai 2020

  • D'après cet article, "le Premier ministre a décidé de ne renouveler ni prolonger le mandat d’aucun responsable actuellement en poste dans l’administration et les institutions publiques. Pourvu qu'il tienne parole. Killon, pas d'exceptions...

    Rene MALEK / AVANTIS

    09 h 01, le 15 mai 2020

  • "Le gouvernement a décidé en effet (...) de confisquer tous les (...) véhicules utilisés dans des opérations de contrebande (...) vers la Syrie, (...) Tous les chargements confisqués seront transférés à l’armée libanaise et aux forces de sécurité" Ainsi, l'armée va pouvoir recevoir tout un lot de véhicules militaires saisis au Hezbollah! Mais non! La contrebande de farine et de carburant seule est visée. Les armes ne sont pas concernées!

    Yves Prevost

    07 h 23, le 15 mai 2020

  • C,EST PARTI. VOYONS SI CA VA REVENIR.

    LA LIBRE EXPRESSION

    07 h 23, le 15 mai 2020

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