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Monde - Coronavirus

La Russie à son tour sur la voie d'un prudent déconfinement

"Si la maladie persiste à un faible niveau dans des pays qui n'ont pas la capacité d'étudier les foyers, de les identifier, le risque existe toujours que la maladie reparte", prévient un responsable de l'OMS.

Des visiteurs à l'Alte Nationalgalerie de Berlin, qui vient de rouvrir ses portes dans le contexte d'assouplissement des règles du confinement en Allemagne, le 12 mai 2020. John MACDOUGALL

La Russie a entamé à son tour mardi un prudent assouplissement de ses mesures de confinement face à la pandémie du coronavirus, au moment où l'épidémiologiste en chef de la Maison Blanche mettait en garde contre les conséquences possibles "très graves" de telles mesures dans son pays. Bien que la Russie soit devenue mardi, selon un décompte de l'AFP basé sur des sources officielles, le deuxième pays au monde en nombre de contaminations (plus de 232.000), le président Vladimir Poutine a donné son feu vert à un début de déconfinement.

Chaque région russe peut ainsi lentement lever certaines restrictions - ouverture des salons de beauté, des parcs etc. - en fonction de sa situation épidémiologique, du nombre de lits et de respirateurs disponibles mais Moscou, principal foyer de l'épidémie avec 121.301 cas détectés, a prolongé son confinement jusqu'au 31 mai. Mardi, le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a annoncé avoir été contaminé. Comme pour de plus en plus d'habitants du globe, le port du masque et de gants est désormais obligatoire dans les transports publics de la capitale russe.

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Dans une audition mardi devant le Sénat américain, le docteur Anthony Fauci, figure centrale de la cellule de crise de la Maison Blanche sur le coronavirus, a mis en garde contre les conséquences "très graves" d'un redémarrage trop hâtif de l'économie et averti que le nombre de morts aux Etats-Unis pourrait être "plus élevé" que le bilan officiel. "Les conséquences pourraient être très graves" si un Etat, une ville, une région, décident de rouvrir leur économie avant que les conditions nécessaires ne soient réunies, notamment une baisse de l'épidémie détectée pendant 14 jours, a-t-il prévenu.

Face à une catastrophe sanitaire mondiale qui a fait au moins 286.000 morts et affecté plus de quatre millions de personnes, selon un bilan de sources officielles sans doute largement sous-estimé, tous les pays tentent de trouver le difficile équilibre entre mesures destinées à enrayer la propagation de la maladie et décisions propres à relancer des économies affectées par une crise sans précédent.

Verre en main

Mardi, Singapour a ainsi autorisé certains commerces et entreprises à rouvrir, dont les salons de coiffure. En Inde, une trentaine de trains devaient commencer à circuler entre la capitale New Delhi et certaines grandes villes, avec les précautions d'usage: port obligatoire d'un masque, prise de la température corporelle, interdiction de voyager en cas de symptômes. Première compagnie aérienne à s'engager sur la voie d'une reprise du trafic, la compagnie low-cost irlandaise Ryanair a annoncé mardi la reprise de 40% de ses vols à partir de juillet et la mise en place de mesures sanitaires comme le port de masques et des prises de température pour les voyageurs et le personnel de bord, mais sans imposer la distanciation sociale.

La veille, la France et l'Espagne, notamment, avaient elles aussi assoupli les mesures de confinement de leurs populations, éprouvées par des semaines d'isolement. En France, une partie des écoliers ont pris ou s'apprêtent à reprendre le chemin des salles de classe. La maire de Paris, Anne Hidalgo, a demandé mardi que le port du masque, pour l'instant obligatoire dans les transports en commun, soit étendu à "toutes les rues de la capitale française". En Iran, les mosquées, fermées en mars, vont pouvoir rouvrir deux heures pendant trois nuits, pour marquer la Nuit du Destin, la 27ème nuit du ramadan. "La plus grande erreur stratégique serait de penser que le coronavirus est terminé", a toutefois prévenu le ministre de la Santé, Saïd Na maki.

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En Espagne, ils étaient nombreux à éprouver la joie de retourner dans des bars, avec des mesures d'hygiène strictes. "On a toujours peur d'attraper le virus, de contaminer nos proches, mais il faut sortir dans la rue, il faut vivre à nouveau", affirmait Narcos Rodrigue à Tétragone, sur la côte méditerranéenne. Pour éviter des contaminations venues de l'étranger, les autorités espagnoles ont décidé mardi que les personnes arrivant en Espagne depuis l'étranger seraient soumises à une quarantaine de 14 jours, à partir de vendredi et pendant toute la durée de l'état d'alerte, en vigueur jusqu'au 24 mai mais qui pourrait être prolongé. "L'évolution favorable de la situation épidémiologique dans notre pays et le début du déconfinement demandent un renforcement des mesures de contrôle", a expliqué le gouvernement.

Autre signe important d'une amélioration de la situation, le championnat allemand de football va reprendre samedi, alors que ses concurrents anglais, espagnol et italien s'apprêtent bientôt à l'imiter. Mais, faute de traitement ou de vaccin, que tentent de mettre aux point les laboratoires du monde entier, l'OMS a rappelé lundi qu'une "extrême vigilance est nécessaire". Le responsable des questions d'urgence sanitaire de l'organisation, Michael Ryan, a regretté que "certains pays", qu'il n'a pas nommés, aient choisi de "fermer les yeux et avancer en aveugle" vers le déconfinement, sans avoir identifié les foyers de contamination ni préparé de capacités hospitalières suffisantes. "Si la maladie persiste à un faible niveau dans des pays qui n'ont pas la capacité d'étudier les foyers, de les identifier, le risque existe toujours que la maladie reparte", a-t-il prévenu.

En Chine, la ville de Wuhan, où est apparu le virus en décembre, va entreprendre de tester l'ensemble de ses onze millions d'habitants, ont rapporté mardi des médias, même si cette information n'a pour l'instant pas été officiellement confirmée. Dans l'État de New York aux États-Unis, le déconfinement va commencer à compter de vendredi, sauf dans un endroit, la métropole de New York. La maladie y fait toujours des ravages. Le quart des quelque 80.000 décès du pays y ont recensés, et d'après une étude publiée lundi par les Centres américains de prévention et de lutte contre les maladies (CD), la surmortalité de mars et avril montre que les chiffres sont vraisemblablement inférieurs de plusieurs milliers à la réalité.

La Russie a entamé à son tour mardi un prudent assouplissement de ses mesures de confinement face à la pandémie du coronavirus, au moment où l'épidémiologiste en chef de la Maison Blanche mettait en garde contre les conséquences possibles "très graves" de telles mesures dans son pays. Bien que la Russie soit devenue mardi, selon un décompte de l'AFP basé sur des sources...

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