Le Futur met en garde contre un "détournement" du mouvement de contestation

Le bloc parlementaire du Futur a mis en garde vendredi contre la volonté de certaines formations politiques de vouloir "détourner" le mouvement de contestation, qui a repris ces derniers jours dans les rues du Liban pour protester contre l'inflation, et contre les tentatives de monter les citoyens contre l'armée et les forces de sécurité. 

Ces déclarations ont été faites dans un communiqué publié à l'issue d'une réunion numérique des députés du Futur, présidée par l'ancien Premier ministre, Saad Hariri, alors que les responsables au pouvoir laissent entendre que les manifestations des derniers jours sont notamment infiltrées par des partisans de M. Hariri.

"Le bloc du Futur considère que les mouvements de contestation dans les différentes régions du Liban représentent les souffrances des gens suite à la chute de la livre libanaise et à l'augmentation folle des prix" des biens de consommation, peut-on lire dans ce communiqué. Le bloc a dans ce contexte "mis en garde contre les tentatives de détourner le mouvement, à travers des attaques contre les biens publics et privés, et les plans de certains de dresser les citoyens face à l'armée et aux forces de sécurité". 

Concernant le plan de redressement de l'Etat, approuvé jeudi par le gouvernement de Hassane Diab, le Futur a indiqué que le texte allait être "étudié et surveillé", afin de protéger le libéralisme économique, de garantir les intérêts des Libanais et d'assurer que leurs dépôts bancaires ne seront pas touchés. Et de déplorer que les plans de réformes similaires développés dans le cadre des conférences de donateurs de Paris I, 2 et 3 n'avaient pas pu être mis en œuvre en raison de "perturbations et malveillance" politiques. "Si ces plans avaient pu être appliqués, le Liban et les Libanais se porteraient bien aujourd'hui", souligne le bloc.

Après plusieurs semaines de discussions, le gouvernement a adopté jeudi à l’unanimité son plan de redressement du pays, qui doit servir de support dans le cadre des négociations que devra mener le cabinet avec les créanciers et les soutiens du pays afin de restructurer une dette publique insoutenable et d’obtenir les aides indispensables pour sauver une économie à la dérive. Le plan table sur une enveloppe d'aides de 10 milliards de dollars en plus des 11 milliards de prêts et dons déjà promis par les donateurs présents lors de la Conférence de Paris d’avril 2018 (CEDRE), et Hassane Diab avait confirmé son intention de s'adresser au FMI pour obtenir une partie ou la totalité de ce montant. Il a concrétisé cette annonce plus tôt dans la journée en signant la lettre de demande officielle d'aide au FMI, avec le ministre des Finances, Ghazi Wazni.