Le chef des Forces libanaises, Samir Geagea, a appelé lundi à la formation d'un front d'opposition face au Hezbollah, au moment où le Liban traverse une crise économique sans précédent et que les Libanais descendent à nouveau dans les rues pour protester contre la classe dirigeante.
"Un front d'opposition au Hezbollah doit être formé. Nous communiquons avec le courant du Futur et le Parti socialiste progressiste pour construire une entente commune", a déclaré M. Geagea à la chaîne saoudienne al-Arabiya. "La situation au Liban est complexe et dangereuse. Nous ne participerons à aucun gouvernement contrôlé par le Hezbollah. Le gouvernement de Hassane Diab n'a rien accompli pour le Liban", a-t-il ajouté.
Le chef des FL, qui a lui-même soutenu le président Michel Aoun afin qu'il devienne chef de l'Etat, a affirmé "ne pas regretter" l'accession de ce dernier à la présidence. "Le Hezbollah est un problème plus grave que le président de la République", a-t-il poursuivi.
Dimanche, dans une interview accordée à la même chaîne, le leader druze Walid Joumblatt avait accusé Michel Aoun de poursuivre sa politique d'élimination, estimant que le Premier ministre Hassane Diab n'est "rien" et que son gouvernement est dirigé par le Courant patriotique libre et le Hezbollah.
M. Geagea a en outre indiqué que son parti participait aux manifestations contre le pouvoir. "Nous parions sur le soulèvement populaire pour la production d'une (nouvelle) classe politique. La classe dirigeante au Liban doit être changée", a-t-il dit. Il a aussi appelé à la tenue d'élections législatives anticipées au Liban. "Le sort des Libanais est entre leurs mains et sera tranché lors des élections", a-t-il souligné.
Durant toute la journée lundi, des Libanais se sont mobilisés dans la rue. Déjà dimanche soir, des centaines de personnes étaient descendues dans les rues du pays pour manifester contre la pire crise économique et financière des 30 dernières années au Liban. Au fil des heures, les coupures de routes se sont multipliées sur tout le territoire, comme une véritable traînée de poudre.
Le Liban surendetté - et en défaut de paiement depuis mars - a connu en octobre dernier un mouvement de contestation inédit contre la classe politique, jugée coupable de corruption et d'incompétence. La rue accuse le secteur bancaire de complicité avec le pouvoir politique et d'avoir contribué à l'endettement effréné de l’État.
commentaires (8)
Des complots à profusion contre le gouvernement qui s esquinte à trouver des solutions aux problèmes épineux du pays .. .
Hitti arlette
13 h 05, le 28 avril 2020