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Le Yémen annonce son premier cas de coronavirus

Des infirmières apprenant à utiliser un respirateur fourni par l'OMS, dans un hôpital de Sanaa, en prévision d'une propagation du coronavirus, le 8 avril 2020. Photo REUTERS/Khaled Abdullah

Le Yémen, pays meurtri par la guerre, a annoncé vendredi un premier cas de contamination au nouveau coronavirus, dans la province de Hadramout (sud) contrôlée par le gouvernement. Des organisations humanitaires craignent des répercussions potentiellement catastrophiques si l'épidémie se propage dans ce pays pauvre ravagé par cinq ans de guerre entre les rebelles houthis soutenus par l'Iran et les troupes gouvernementales appuyées par une coalition militaire dirigée par l'Arabie saoudite.

Le conflit a fait des dizaines de milliers de morts, essentiellement des civils, selon des organisations humanitaires, et provoqué la pire crise humanitaire au monde avec 24 millions de Yéménites dépendant de l'aide humanitaire, d'après l'ONU.

"Le premier cas confirmé de nouveau coronavirus a été recensé dans la province de Hadramout", a indiqué sur Twitter la commission gouvernementale d'urgence nationale sur la pandémie Covid-19. La personne contaminée reçoit des soins médicaux et son état est stable, a précisé ce comité, dirigé par le président yéménite Abd Rabbo Mansour Hadi. Les équipes médicales ont pris toutes les précautions nécessaires pour éviter une éventuelle contamination, a ajouté le comité.


Cessez-le-feu 
Un cessez-le-feu unilatéral de deux semaines décrété par la coalition menée par les Saoudiens a débuté jeudi au Yémen, Riyad disant espérer que cette trêve permettra de lutter contre la maladie Covid-19. Les Etats-Unis ont salué l'initiative et appelé les rebelles à adhérer eux aussi à cette trêve. Mais les houthis l'ont rejetée, l'un de leurs responsables assurant y voir une "manœuvre politique et médiatique" et accusant la coalition de mener "des dizaines de frappes aériennes" quelques heures après l'entrée en vigueur officielle de la trêve.

L'annonce de la trêve a fait suite à une escalade des combats au Yémen, malgré l'appel de l'ONU à une cessation immédiate des combats pour protéger de la pandémie les civils du pays le plus pauvre du monde arabe.

L'envoyé spécial de l'ONU, Martin Griffiths, a lui-même appelé récemment les belligérants à "cesser immédiatement toutes les hostilités" face à l'"urgence absolue" du nouveau coronavirus. Le 23 mars, le secrétaire général des Nations unies Antonio Guterres a appelé "à un cessez-le-feu immédiat, partout dans le monde" afin de préserver, face à la "furie" du Covid-19, les civils les plus vulnérables dans les pays en conflit.
Trois jours plus tard, les parties en conflit au Yémen ont affirmé soutenir l'appel de l'ONU. Pour les Emirats arabes unis, principaux alliés de Riyad au sein de la coalition, "la crise Covid-19 éclipse tout: la communauté internationale doit intensifier ses efforts et travailler pour protéger le peuple yéménite".

Outre le nouveau coronavirus, le Yémen est menacé par la famine, frappé par des épidémies de dengue et choléra et souffre d'un système de santé en déliquescence. Le pays vit presque entièrement isolé, sous le blocus aérien imposé par la coalition menée par Riyad. 

Ses voisins du Golfe comptent plusieurs milliers de cas de contamination au nouveau coronavirus. L'Arabie saoudite a enregistré officiellement plus de 3.200 cas et 44 décès.

Le Yémen, pays meurtri par la guerre, a annoncé vendredi un premier cas de contamination au nouveau coronavirus, dans la province de Hadramout (sud) contrôlée par le gouvernement. Des organisations humanitaires craignent des répercussions potentiellement catastrophiques si l'épidémie se propage dans ce pays pauvre ravagé par cinq ans de guerre entre les rebelles houthis soutenus par...