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Culture - Disparition

Max von Sydow, le comédien aux mille vies

Du « septième Sceau » à « Game of Thrones », en passant par « L’Exorciste », autant de films et de séries cultes interprétés par le comédien disparu le 8 mars à l’âge de 90 ans et qui aura marqué de son empreinte le cinéma comme le théâtre.

Max von Sydow. Photo AFP

Ce grand Suédois venu du froid au visage long et mystérieux est mort sous le soleil de la Provence parce que, disait-il, il aimait la France. Max von Sydow a arpenté durant plus de 60 ans les planches de théâtre comme il a brillé sur les écrans. S’il a collaboré sur dix longs-métrages avec Ingmar Bergman, devenant un peu son alter ego dans les films, des générations de cinéphiles l’ont connu comme La Corneille à trois yeux dans la série Game of Thrones de HBO, mais aussi dans la peau du lugubre prêtre exorciste du film éponyme de William Friedkin en 1973. L’acteur a ainsi interprété des personnages diaboliques ou d’autres proches de Jésus au fil de ses 116 films. Il aurait attribué cette capacité de paraître bon ou méchant à « une curieuse éducation ». « Mon père était maître dans l’art de raconter les histoires, contes et récits d’aventures. J’étais un enfant très timide, et cette timidité ainsi que ma plus grande exposition que la moyenne des enfants, aux contes de fées, ont stimulé mon imagination et mon goût pour l’illusion », disait-il.

Tout a commencé pour Carl Adolf von Sydow (son vrai nom)– ayant grandi dans une famille aisée de Lund en Suède, avec un père ethnologue et une mère institutrice –, lorsqu’il a formé à l’école, avec quelques amis, une troupe de théâtre amateur.

C’est ainsi qu’il s’est lancé dans sa carrière d’acteur. Il a appris l’anglais et l’allemand à l’âge de neuf ans et, outre le suédois, il s’exprimait tout aussi bien en français, en italien, en espagnol, qu’en danois et en norvégien.

Ses débuts à l’écran dans le rôle d’un chevalier, Antonius Block, revenant d’une croisade pour défier la mort dans une partie d’échecs, l’ont catapulté dans la cour des grands. C’était en 1956, son premier rôle pour Ingmar Bergman dans Le Septième sceau, initiant la dizaine de longs-métrages qu’il tournera sous la direction du cinéaste suédois, de 1918 à 2007. Plus tard, il incarnera le père Merrin affrontant le démon dans L’Exorciste, mais aussi l’effrayant tueur à gages des Trois jours du condor. Si cet acteur franco-suédois de formation classique porte très bien l’habit des personnages ambivalents et ne s’insère pas dans une époque donnée – l’on dirait même qu’il vient de temps obscur–, c’est parce qu’il détestait être catégorisé. Sa curiosité et sa passion du jeu le poussaient à vouloir toujours varier ses rôles mais aussi à ne pas vouloir prendre sa retraite, car « tant que je trouverai des rôles intéressants, je continuerai à jouer », disait-il.

Dans sa brillante filmographie, son rôle préféré reste celui du vieux Lassefar dans Pelle le conquérant de Bille August (1988), qui obtient la palme d’or à Cannes. Mais il ne faut certainement pas oublier ses autres prestations, toutes aussi prestigieuses les unes que les autres, comme dans La Lettre du Kremlin de John Huston, Hanna et ses sœurs de Woody Allen, Jusqu’au bout du monde de Wim Wenders, La Mort en direct de Bertrand Tavernier et, bien évidemment, Le Septième sceau,

La Source, etc. signés Bergman. En 2012, lors d’une interview avec Charlie Rose, présentateur d’émission à la télévision américaine, il avait avoué qu’Ingmar Bergman lui avait dit qu’il le contacterait après sa mort pour lui montrer qu’il y avait une vie après la mort. Charlie Rose lui a alors demandé s’il avait des nouvelles de lui depuis et Max von Sydow, qui se revendiquait athée ou agnostique, lui a répondu que oui.

Dans la même interview, il s’est ainsi décrit comme un sceptique dans sa jeunesse, soulignant que ce doute avait disparu. L’acteur a indiqué qu’il était d’accord avec la croyance de Bergman dans l’au-delà...


Ce grand Suédois venu du froid au visage long et mystérieux est mort sous le soleil de la Provence parce que, disait-il, il aimait la France. Max von Sydow a arpenté durant plus de 60 ans les planches de théâtre comme il a brillé sur les écrans. S’il a collaboré sur dix longs-métrages avec Ingmar Bergman, devenant un peu son alter ego dans les films, des générations de cinéphiles...

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