Le Premier ministre algérien Abdelaziz Djerad a appelé mardi le mouvement de contestation populaire "Hirak" à mettre une sourdine à ses revendications et ses manifestations hebdomadaires afin de "sortir de la crise multidimensionnelle" qui secoue le pays depuis plus d'un an.
Selon M. Djerad, qui s'exprimait lors d'un entretien avec l'agence de presse officielle APS, il serait "plus sage d'atténuer la tendance revendicative et l'occupation excessive de la voie publique, qui ne fait qu'aggraver davantage la situation actuelle sans apporter de solutions." Il a appelé à "une solution apaisée en vue d'assurer une sortie d'une crise politique, économique et sociale sans précédent".
Le "Hirak" a amorcé "un processus irréversible de construction d'une Algérie nouvelle en rupture avec le système et les pratiques passées", a salué M. Djerad, assurant avoir inscrit l'action de son gouvernement "dans le prolongement des revendications" de ce mouvement.
M. Djerad a été nommé fin décembre par le président Abbdelmadjid Tebboune, lui-même élu lors d'un scrutin présidentiel largement boycotté par la population.
Les autorités algériennes sont confrontées depuis le 22 février 2019 à une vague de protestation populaire inédite, plurielle et pacifique qui exige le changement du "système" en place depuis l'indépendance en 1962. En avril, elle a obtenu le départ de l'ancien président Abdelaziz Bouteflika après deux décennies de règne.
Au bouleversement politique s'ajoutent le spectre d'une crise économique et, récemment, la propagation de l'épidémie de nouveau coronavirus, avec 20 cas recensés en Algérie.
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