Le chef du Parlement libanais Nabih Berry a jugé, lors de sa rencontre hebdomadaire avec des députés, que "la décision qu'il convient de prendre au sujet des eurobonds doit être une décision nationale", rapporte le député Ali Bazzi.
Selon Ali Bazzi, le chef du Parlement a affirmé qu'une telle décision ne doit pas être "soumise à la surenchère ou aux dissensions". Nabih Berry a ajouté que les "dépôts des gens sont la chose la plus sacrée" et le fruit de "leur labeur".
Le 9 mars, le Liban doit rembourser une tranche de 1,2 milliard de dollars d'eurobonds, et l'opportunité de ce remboursement suscite des débats dans les milieux politiques et économiques, dans un contexte de grave crise des liquidités. Le pays croule sous une dette avoisinant les 92 milliards de dollars, soit plus de 150 % du PIB. Les déposants libanais craignent notamment que l'État ait recours à un "haircut", soit une ponction sur les dépôts, pour rembourser la dette.
Le pays a demandé l'assistance technique du Fonds monétaire international (FMI) pour évaluer ses options. Une équipe du FMI se trouve dans le pays depuis le 20 février. Toutefois, aucune décision n'a été prise en matière d'aide financière de la part de l'institution, éventualité contre laquelle le Hezbollah a clairement marqué son opposition.
Après la réunion, Nabih Berry a reçu le ministre des Finances Ghazi Wazni et le président de la commission parlementaire des Finances Ibrahim Kanaan. À l'issue de la rencontre, M. Kanaan a fait écho aux propos du président du Parlement, affirmant que les eurobonds et l'argent public "ne doivent pas devenir des sujets de disputes politiques". Il a appelé à une "réflexion nationale" à ce sujet, affirmant qu'il "soutient le gouvernement sur le dossier des négociations sur les échéances financières du Liban et nul ne doit parler d'une quelconque décision avant que les négociations n'aient abouti." Ibrahim Kanaan a enfin jugé "inacceptables" les "humiliations des gens aux portes des établissements bancaires", estimant qu'il fallait qu'elles cessent.
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