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Syrie: un cessez-le-feu à Idleb serait une "capitulation face aux terroristes", dit Lavrov



Le ministre russe Serguei Lavrov prononce un discours le 25 février 2020 à Genève. / AFP / Fabrice COFFRINI

Le ministre russe des Affaires étrangères Sergeï Lavrov a rejeté mardi les appels au cessez-le-feu dans la région syrienne d'Idleb, estimant que ce serait une "capitulation face aux terroristes".

Un tel cessez-le-feu reviendrait à "capituler devant les terroristes et même à les récompenser pour leurs activités", a déclaré M. Lavrov, devant le Conseil des droits de l'Homme à Genève.
Le chef de la diplomatie russe a accusé certains gouvernements de "vouloir justifier des actes scandaleux commis par des groupes radicaux et terroristes".

Damas, avec l'appui de l'aviation russe, a lancé son offensive en décembre dans le nord-ouest syrien et près de 900.000 personnes ont été déplacées par les violences, d'après l'ONU, qui a prévenu lundi que les combats se rapprochaient "dangereusement" de leurs campements, risquant de provoquer un "bain de sang".

Jamais la Syrie, en guerre depuis 2011, n'a connu un tel exode sur une période aussi courte. Les présidents turc, Recep Tayyip Erdogan, et russe, Vladimir Poutine, principaux acteurs internationaux dans le conflit en Syrie, ont conclu en 2018 à Sotchi un accord instaurant une "zone démilitarisée" dans la province d'Idleb censée séparer les positions du régime de celles des rebelles et des jihadistes. Mais cet arrangement a volé en éclats ces dernières semaines et les deux parties se rejettent la responsabilité de son implosion.

M. Erdogan a annoncé la tenue d'un sommet quadripartite sur la Syrie le 5 mars, une initiative visant à trouver une solution à la crise à Idleb.
La région est tenue par des groupes rebelles, dominés par la formation jihadiste Hayat Tahrir al-Cham, dont les chefs sont d'ancien dirigeants de la franchise syrienne d'el-Qaëda.

A Genève, le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) s'est dit "vivement préoccupé" par la situation dans la région d'Idleb. "L'hiver est très rigoureux à Idleb, les gens se retrouvent pris au piège, coupés de tout, et n'ont plus de quoi survivre. C'est totalement inacceptable", a dénoncé Fabrizio Carboni, directeur régional du CICR pour le Proche et le Moyen-Orient. "Nous demandons instamment à toutes les parties concernées d'autoriser les civils à se réfugier dans un lieu sûr. Il en va de leur vie, de leur dignité, de leur santé et de leur bien-être", a-t-il relevé.

Alors que les combats à Idleb se poursuivent et que les lignes de front ne cessent de bouger, le CICR juge "difficile et risqué pour les travailleurs et volontaires humanitaires d'accéder aux populations touchées", et demande à toutes les parties des "garanties d'accès et de sécurité" pour répondre aux besoins des civils "de part et d'autre des lignes de front".

Déclenchée en mars 2011 par la répression de manifestations pacifiques, la guerre en Syrie a fait plus de 380.000 morts.

Le ministre russe des Affaires étrangères Sergeï Lavrov a rejeté mardi les appels au cessez-le-feu dans la région syrienne d'Idleb, estimant que ce serait une "capitulation face aux terroristes".Un tel cessez-le-feu reviendrait à "capituler devant les terroristes et même à les récompenser pour leurs activités", a déclaré M. Lavrov, devant le Conseil des droits de l'Homme à Genève.Le...