Le chef du Courant patriotique libre, Gebran Bassil. Photo d'archives AFP
Le chef du Courant patriotique libre, Gebran Bassil, est revenu à la charge jeudi au sujet des transferts de fonds supposés vers la Suisse à partir du 17 octobre, date du début de la révolte populaire qui cible la classe politique, et particulièrement M. Bassil.
"Non à une mainmise sur un seul sous des gens avant de savoir qui a transféré des fonds à l'étranger après le 17 octobre, sachant que ces fonds doivent être restitués", a écrit M. Bassil sur Twitter. "Chaque montant qui a été transféré à l'étranger durant l'année 2019 de manière discrétionnaire a privé les Libanais qui ont de l'argent au Liban d'accéder à leur économies. La banque centrale sait et est capable, elle doit être au service de l'Etat et des gens, et non le contraire", a-t-il ajouté.
Vers la fin décembre, des rumeurs ont circulé à propos de "milliards de dollars" qui auraient été transférés en Suisse par des dirigeants politiques, alors que les clients des banques subissent des restrictions bancaires (difficulté de transférer de l’argent à l’étranger et de retirer du liquide). Selon le gouverneur de la Banque du Liban Riad Salamé, près de 2,6 milliards de dollars ont été transférés hors du pays depuis septembre, mais l’enquête diligentée auprès des banques concerne un milliard de dollars seulement.
Le Premier ministre Hassane Diab a reçu hier le procureur général près la Cour de cassation, Ghassan Oueidate, qui l’a informé des résultats préliminaires de l’enquête sur les transferts de fonds supposés vers la Suisse à partir du 17 octobre. Les deux responsables ont également "discuté de la possibilité d’élargir l’enquête de manière à ce qu’elle ne porte pas exclusivement sur la Suisse, mais sur l’ensemble des pays destinataires de ces transferts, et qu’elle porte sur une période antérieure au 17 octobre". La ministre de la Justice, Marie-Claude Najm, a également demandé au procureur Oueidate d’étendre son enquête. Elle a demandé au juge d’obtenir de la commission spéciale d’investigation (CSI) relevant de la Banque du Liban toutes les informations en sa possession concernant l’ensemble des versements effectués du Liban vers l’étranger depuis le 1er juillet 2019.
Dans ce contexte, le CPL de Gebran Bassil donne rendez-vous à ses partisans aujourd’hui, à 17 heures, pour un rassemblement devant la Banque du Liban à Hamra, sous le slogan : "Il nous est interdit de retirer (de l’argent), est-ce qu’il vous est permis d’en transférer (à l’étranger) ?".
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