Le Conseil des Gardiens de la Constitution, organe chargé de valider les candidatures aux législatives prévues le 21 février en Iran, a défendu mercredi sa décision d'en écarter plusieurs milliers, affirmant avoir agi en conformité avec la loi.
Un total de 7.296 candidats aux 290 sièges du Parlement ont été disqualifiés, la plupart issus de la coalition gouvernementale formée par les conservateurs modérés et les réformateurs, contre 7.148 qualifiés par le Conseil, dominé par les ultraconservateurs.
Mercredi, lors d'une conférence de presse télévisée, le porte-parole de l'institution, Abbas Ali Kadkhodaee, a défendu la "neutralité" de l'organe de supervision électorale. "Le Conseil des Gardiens de la Constitution suit les lois et les réglementations votées au Parlement", a dit M. Kadkhodaee, ajoutant que "le Conseil n'a jamais eu d'opinion politique". "Ce que (le Conseil) juge, ce sont les preuves dans les dossiers des candidats et, ensuite, il agit uniquement en conformité avec la loi".
La participation est un des enjeux de vendredi, après des appels au boycott par des opposants au scrutin, qui se tient dans un contexte de grave crise économique et de tensions aiguës avec les Etats-Unis.
Mardi, l'ayatollah Ali Khamenei a appelé les Iraniens à se rendre aux urnes par "devoir religieux", le guide suprême mettant en garde contre la "propagande" et les "complots" des ennemis de la République islamique.
M. Kadkhodaee a de son côté dit s'attendre à "une bonne participation". "Le niveau de participation ne passe habituellement pas sous la barre des 50% et nous verrons une participation de 50% aussi lors de ce scrutin".
Dans les rues de Téhéran, des habitants ont fait part à l'AFP de leur refus d'aller voter, se disant déçus face aux "promesses non tenues" des politiciens.
Élu en 2013 puis réélu en 2017, le président Hassan Rohani avait promis plus de libertés sociales et individuelles et assuré que les Iraniens allaient pouvoir bénéficier des fruits du rapprochement avec l'Occident, notamment après la signature d'un accord international sur le nucléaire en 2015. Mais depuis le retrait unilatéral des Etats-Unis de cet accord en mai 2018 et le rétablissement de sanctions américaines draconiennes contre son économie, l'Iran est confronté à une grave récession doublée d'une inflation galopante.
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