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Politique - Politique

Nouhad Machnouk se dote d’une plateforme médiatique

Le lancement du site Asas est lié aux ambitions politiques de l’ancien ministre de l’Intérieur.

L’ancien ministre libanais de l’Intérieur, Nouhad Machnouk. Photo d’archives/Reuters

Le fossé au sein du camp haririen s’approfondit. Au lendemain de la résurgence de la rivalité entre l’ancien Premier ministre Saad Hariri, chef du courant du Futur, et son frère aîné Baha’, à l’occasion de la commémoration de l’assassinat de leur père, Rafic Hariri, c’est au tour de l’antagonisme entre l’ancien chef de gouvernement et son vieux rival Nouhad Machnouk de refaire surface, par le biais de l’annonce de la création d’un site d’information qui serait en partie financé par l’ancien ministre de l’Intérieur.

Intitulé Asas (fondation), le nouveau site regroupe des journalistes et analystes connus dans leur grande majorité pour leur contestation de la politique de Saad Hariri tout en se réclamant du legs de son père.

Le site a été lancé la veille du 14 février, date symbolique de l’assassinat de l’ancien Premier ministre auquel le site a consacré un dossier spécial sur trois jours consécutifs pour célébrer l’homme, sa vision et ses réalisations.

Ancien compagnon de route de l’ancien chef de gouvernement assassiné en 2005, Nouhad Machnouk, qui a été ministre de l’Intérieur dans le cabinet Tammam Salam (2014-2016) puis au sein du premier gouvernement de Saad Hariri (2016-2018), a vite fait de faire dissidence lorsque ce dernier l’a écarté du paysage politique, après des divergence devenues irréconciliables.

L’antagonisme entre les deux hommes avait culminé lorsque M. Machnouk avait saisi l’opportunité de la séquestration de M. Hariri par l’Arabie saoudite en 2017 pour se faire promouvoir auprès de Riyad comme un substitut potentiel au chef du gouvernement, selon des sources politiques.

Depuis, M. Machnouk ne s’est plus privé de critiquer plus ou moins ouvertement Saad Hariri, n’ayant jamais caché son ambition de briguer la présidence du Conseil. Une ambition qui pourrait, selon certains analystes, justifier le timing du lancement de ce site, maintenant que M. Hariri a rendu le tablier, la voie étant désormais libre « pour la succession de Hassane Diab à un moment ou un autre », comme le souligne un analyste.

« Un site d’opinion »

Le choix de certains sujets traités depuis quelques jours par ce média montre d’ailleurs assez clairement que la nouvelle plateforme – qui se veut un lieu de réflexion et de critiques de l’ancienne politique de Saad Hariri, notamment de son soutien au mandat de Michel Aoun – ne sera pas tendre non plus pour le nouveau locataire du Sérail, Hassane Diab. Deux articles ont ainsi été consacrés l’un à la « presse occidentale » qui considère Hassane Diab « comme le candidat du Hezbollah », l’autre à la « presse arabe qui a manifesté son désintérêt » à l’égard de sa nomination.

Nouhad Machnouk ne serait d’ailleurs pas le seul bailleur de fonds de ce nouveau site, qui est également soutenu par des « hommes d’affaires qui contestent la manière dont le pays a été géré, notamment par le biais d’un compromis présidentiel bancal », comme le souligne à L’Orient-Le Jour le rédacteur en chef, Ziad Itani. « C’est un site d’opinion plutôt qu’une plateforme d’information », explique M. Itani qui décrypte les principaux piliers de la vision que défend le site, à savoir « l’État, le respect des institutions et de la Constitution ainsi que la question de la souveraineté qui suppose la non-ingérence de pays tiers ».

On note également la présence sur le site de personnalités telles que Radwan Sayyed, ancien conseiller de Rafic Hariri connu pour ses bonnes relations avec l’Arabie saoudite. Réputé pour ses critiques acerbes du Hezbollah et surtout du compromis présidentiel conclu entre Saad Hariri et Michel Aoun, Radwan Sayyed n’a pas épargné dans ses prises de position l’ancien chef de gouvernement, lui reprochant en substance d’avoir été dans le compromis jusqu’à la compromission et d’avoir bradé la souveraineté du Liban sur l’autel du pouvoir. Selon des sources concordantes, le divorce entre les deux hommes serait « désormais irréversible ».Parmi les journalistes qui ont rejoint l’équipe de rédaction, Khairallah Khairallah, ancien journaliste d’an-Nahar considéré comme un faucon du 14 Mars, et Nadim Qoteich qui a été contraint de quitter la chaîne de télévision du Futur pour ses positions trop avancées contre le Hezbollah et a rejoint la chaîne saoudienne al-Arabia.

Aux côtés des membres de l’équipe rédactionnelle qui regroupe principalement des anti-haririens, des radicaux du 14 Mars, mais aussi des journalistes issus des milieux de la gauche, une figure médiatique qui détonne : la présence de Kassem Kassir, un analyste politique connu pour être proche des milieux du Hezbollah sans en être pour autant un partisan. Ce choix serait dû à la volonté des fondateurs de « diversifier les opinions » et d’éviter de transformer Asas en « une plateforme d’opposition systématique et directe au Hezb », comme le souligne une source informée.

Selon un observateur, la présence d’une plume comme celle de Kassem Kassir reflète en quelque sorte l’ambivalence sur laquelle a longtemps joué Nouhad Machnouk. « Tantôt faucon, tantôt colombe, l’ancien ministre de l’Intérieur a su habilement jouer sur les circonstances en s’adaptant au contexte politique prévalant », dit-il. Une habileté qui a d’ailleurs permis à l’ancien ministre de « préserver d’excellentes relations avec le chef du Parlement, Nabih Berry ».

Le fossé au sein du camp haririen s’approfondit. Au lendemain de la résurgence de la rivalité entre l’ancien Premier ministre Saad Hariri, chef du courant du Futur, et son frère aîné Baha’, à l’occasion de la commémoration de l’assassinat de leur père, Rafic Hariri, c’est au tour de l’antagonisme entre l’ancien chef de gouvernement et son vieux rival Nouhad Machnouk de...

commentaires (3)

Donc le rédacteur en chef, c'est Ziad Itani. Ici je pense que du point de vue journalistique il faudrait indiquer si c'est le homonyme journaliste Ziad Itani ou le comedien/dramaturge/acteur Ziad Itani de l'affaire Suzanne el-Hajj : la confusion etait "Mme Hajj aurait confondu le comédien avec son homonyme journaliste". https://www.lorientlejour.com/article/1199171/ Ici je suppose que le rédacteur en chef c'est le journaliste et non pas le dramaturge homonyme,

Stes David

19 h 39, le 18 février 2020

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Commentaires (3)

  • Donc le rédacteur en chef, c'est Ziad Itani. Ici je pense que du point de vue journalistique il faudrait indiquer si c'est le homonyme journaliste Ziad Itani ou le comedien/dramaturge/acteur Ziad Itani de l'affaire Suzanne el-Hajj : la confusion etait "Mme Hajj aurait confondu le comédien avec son homonyme journaliste". https://www.lorientlejour.com/article/1199171/ Ici je suppose que le rédacteur en chef c'est le journaliste et non pas le dramaturge homonyme,

    Stes David

    19 h 39, le 18 février 2020

  • Cette télé nouvelle va sonner l'hallali contre le boss déchu .

    FRIK-A-FRAK

    15 h 48, le 18 février 2020

  • C'est ce dont le Liban a le plus besoin en ce moment: du médiatique ! Un site "Asas" par-ci, une télévision révolutionnaire sur les réseaux sociaux par-là...et vous verrez nos problèmes seront résolus en quatrième vitesse! En plus nos esprits seront copieusement rassasiés...à défaut de nos estomacs vides gargouillant de faim... Irène Saïd

    Irene Said

    15 h 29, le 18 février 2020

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