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Monde - Conflit

Le Parlement syrien reconnaît le génocide arménien

À Aazaz (nord-ouest d’Alep), des déplacés continuent de s’enfuir sous la neige. Reuters/Khalil Ashawi

Le Parlement syrien a officiellement reconnu hier comme « génocide » le massacre d’environ 1,5 million d’Arméniens entre 1915 et 1917, sur fond de vives tensions avec la Turquie après des affrontements meurtriers dans le nord-ouest de la Syrie. « Le Parlement (...) condamne et reconnaît le génocide commis contre les Arméniens par l’État ottoman au début du XXe siècle », a indiqué le Parlement syrien dans un communiqué.

Selon les estimations, entre 1,2 million et 1,5 million d’Arméniens ont été tués pendant la Première Guerre mondiale par les troupes de l’Empire ottoman. Les Arméniens cherchent à faire reconnaître par la communauté internationale l’existence d’un génocide. La Turquie, issue du démantèlement de l’empire en 1920, reconnaît des massacres mais récuse le terme de génocide, évoquant une guerre civile en Anatolie doublée d’une famine, dans laquelle 300 000 à 500 000 Arméniens et autant de Turcs ont trouvé la mort. Près de 30 pays ont adopté des lois, des résolutions ou des motions reconnaissant le génocide. En décembre, le Congrès américain de décembre a reconnu les massacres comme un génocide, suscitant l’ire de la Turquie. Mais l’administration du président américain Donald Trump a dit refuser d’utiliser le mot « génocide ».

Les Turcs à Idleb

Cette reconnaissance intervient dans un contexte de fortes tensions entre la Turquie et la Syrie. Ces derniers jours, Ankara, qui soutient des groupes rebelles dans la région d’Idleb, dernier bastion en partie sous contrôle jihadiste et rebelle en Syrie, a considérablement renforcé sa présence militaire dans cette région, où le régime et son allié russe mènent une offensive meurtrière depuis décembre.

Hier, la Turquie a menacé de frapper les jihadistes à Idleb s’ils ne respectent pas un cessez-le-feu censé mettre fin aux combats dans cette province, et ce au lendemain de sévères critiques de Moscou contre Ankara. « La force sera utilisée à Idleb contre ceux qui ne respectent pas le cessez-le-feu, y compris les radicaux », a déclaré le ministre turc de la Défense Hulusi Akar, cité par l’agence étatique Anadolu. « Nous allons envoyer des unités supplémentaires pour rétablir le cessez-le-feu et nous assurer qu’il va perdurer », a ajouté M. Akar.

La Turquie et la Russie, qui parrainent un processus censé mettre fin aux combats à Idleb, ont, à maintes reprises, annoncé la mise en place de cessez-le-feu dans la province, mais aucun n’a tenu.

En dépit d’un accord de désescalade entre Ankara et Moscou, le régime syrien mène depuis plusieurs mois une offensive, avec l’appui de l’aviation russe. L’intensification ces dernières semaines des bombardements à Idleb a donné lieu mercredi à des échanges acrimonieux entre Ankara, qui soutient des groupes rebelles, et Moscou, allié du président syrien Bachar el-Assad. Rompant avec son habituelle retenue lorsqu’il s’agit de la Russie, le président turc Recep Tayyip Erdogan a ainsi accusé Moscou de prendre part au « massacre » de civils au côté des forces du régime à Idleb et dénoncé les « promesses qui ne sont pas respectées ». Peu de temps après, le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov a accusé la Turquie de ne rien faire pour « neutraliser les terroristes à Idleb », une situation qu’il a jugée « inacceptable ». Dans un communiqué, le ministère russe de la Défense a imputé à la Turquie la responsabilité de « la crise à Idleb », accusant Ankara de « ne pas tenir ses obligations de séparer les combattants de l’opposition (syrienne) modérée » de ceux des groupes jihadistes.

Mercredi, le président turc Recep Tayyip Erdogan a menacé de frapper « partout » le régime syrien en cas de nouvelle attaque contre les forces turques. Depuis début février, 14 soldats turcs ont été tués et 45 blessés lors d’attaques du régime.

Ankara est préoccupé par la situation à Idleb en raison de sa proximité avec la frontière turque, redoutant que l’offensive du régime syrien ne provoque un nouvel afflux de réfugiés vers la Turquie, qui accueille déjà 3,7 millions de Syriens.

Dans des déclarations diffusées hier par l’ambassade des États-Unis à Ankara sur son compte Twitter, le représentant spécial américain pour la Syrie, James Jeffrey, a affirmé que Washington était « en total accord avec la Turquie » au sujet de sa présence en Syrie « pour défendre ses intérêts vitaux face à l’afflux de réfugiés et pour lutter contre le terrorisme ».

Source : AFP

Le Parlement syrien a officiellement reconnu hier comme « génocide » le massacre d’environ 1,5 million d’Arméniens entre 1915 et 1917, sur fond de vives tensions avec la Turquie après des affrontements meurtriers dans le nord-ouest de la Syrie. « Le Parlement (...) condamne et reconnaît le génocide commis contre les Arméniens par l’État ottoman au début du XXe...

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Super ! Initiative qui mérite nos applaudissements encourageants Israël fait partie des pays qui ne reconnaissent pas officiellement le génocide des Arméniens en 1915. Des voix s’élèvent contre cette position diplomatique qui vise à éviter d’envenimer les relations déjà tendues avec la Turquie. Quelle injustice ! Les sionistes veulent être les seuls génocidés reconnus sur terre ! Alors que la Syrie a accueilli un très grand nombre d'armémien (comme le Liban) et n'a pas lésiné sur l'octroi de la nationalité syrienne !

Chucri Abboud

17 h 25, le 16 février 2020

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Commentaires (1)

  • Super ! Initiative qui mérite nos applaudissements encourageants Israël fait partie des pays qui ne reconnaissent pas officiellement le génocide des Arméniens en 1915. Des voix s’élèvent contre cette position diplomatique qui vise à éviter d’envenimer les relations déjà tendues avec la Turquie. Quelle injustice ! Les sionistes veulent être les seuls génocidés reconnus sur terre ! Alors que la Syrie a accueilli un très grand nombre d'armémien (comme le Liban) et n'a pas lésiné sur l'octroi de la nationalité syrienne !

    Chucri Abboud

    17 h 25, le 16 février 2020

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