Diab aux ambassadeurs de l'UE : Toute instabilité au Liban aura des répercussions sur l'Europe

Le Premier ministre libanais, Hassane Diab, a affirmé jeudi que le Liban a besoin de l'"aide urgente" des pays européens, soulignant que toute instabilité du pays risque d'avoir "des répercussions négatives sur l'Europe". Le pays du Cèdre traverse, depuis plusieurs mois, une grave crise économique et financière, alors que la rue se soulève depuis plus de trois mois contre la classe dirigeante, accusée de corruption et d'incompétence. 

Au cours d'une réunion au Sérail avec les ambassadeurs de plusieurs pays de l'Union européenne, Hassane Diab a souligné que son cabinet était composé "de technocrates non-partisans, qui vont œuvrer pour sauver le Liban des crises économique, monétaire et sociale", estimant que ce gouvernement "a adopté les revendications du soulèvement populaire" lancé le 17 octobre. Le gouvernement Diab est, depuis sa formation le 21 janvier, contesté par les manifestants libanais qui estiment qu'il comprend des représentants des différentes formations politiques conspuées par la rue.

Selon Hassane Diab, "plusieurs facteurs" sont responsables de la situation économique "inquiétante" du pays, en tête desquels "la pression" sur le pays causée par la présence des réfugiés syriens. Il a par ailleurs estimé "extrêmement urgent" de mettre sur place un "filet de sécurité sociale pour les familles libanaises les plus pauvres", afin de garantir la sécurité du pays. 

"Le Liban sait à quel point les Etats européens veillent à sa stabilité, parce que toute instabilité dans le pays risque d'avoir des répercussions négatives sur l'Europe", a ajouté le chef de l'exécutif. "Le Liban a besoin d'aide urgente, à de nombreux niveaux", a-t-il déclaré, évoquant notamment le secteur de l'électricité et l'approvisionnement en médicaments, nourriture et produits de première nécessité. Il a dans ce contexte invité les pays européens à "ouvrir des lignes de crédit nécessaires" permettant de répondre aux besoins des Libanais. 

Et d'assurer que son gouvernement, qui vient de finaliser la rédaction de sa déclaration ministérielle, "se mettra immédiatement au travail dès qu'il aura obtenu la confiance du Parlement", à l'issue de séances parlementaires prévues mardi et mercredi prochains. Il a souligné que la déclaration ministérielle prévoit les réformes requises par la communauté internationale pour permettre au Liban de recevoir les financements obtenus lors de la CEDRE. Il a annoncé sur ce plan la constitution d'une commission ministérielle chargée du suivi de la mise en oeuvre des réformes.
À l’issue de la conférence de soutien au Liban tenue en avril 2018 à Paris (la CEDRE), le Liban avait réussi à obtenir une promesse d'aide internationale (conditionnée par la réalisation de réformes) totalisant environ 11 milliards de dollars.

De son côté, le représentant de l'Union européenne au Liban, l'ambassadeur Ralph Tarraf, a souligné que les rencontres ayant eu lieu ces derniers jours entre des ambassadeurs et les nouveaux ministres étaient "encourageantes".