Crise financière : Geagea appelle le gouvernement à trouver des solutions sans toucher aux dépôts des Libanais

Le leader maronite et chef des Forces libanaises, Samir Geagea, a appelé vendredi le gouvernement à préparer un plan de travail "exhaustif" pour sortir le pays de la crise financière, sans toutefois toucher aux dépôts des Libanais dans les banques. 

"Je ne vais pas parler du +deal du siècle+ mais des grandes difficultés dont souffrent les Libanais", a affirmé M. Geagea, en référence au plan de paix controversé proposé par l'administration américaine pour le Proche-Orient. A l'issue d'une réunion du bloc parlementaire des FL, il a dénoncé "des tentatives de stocker les fonds des gens ou de les amputer" d'une partie des montants déposés "afin de faire face à la crise financière". "Le gouvernement doit mettre sur pied un programme exhaustif, dans lequel sera discutée la question du remboursement de la dette externe du pays", a-t-il ajouté, insistant sur la nécessité de "protéger les dépôts des gens" quelle que soit la décision du cabinet concernant un éventuel échelonnement de la dette. 

Très endetté, le Liban peut difficilement envisager un redressement de sa situation économique et financière sans aide internationale. Les soutiens du Liban ont déjà réservé lors de la conférence de Paris d’avril 2018 (la CEDRE) plus de 11 milliards de dollars de prêts et dons visant à financer la réhabilitation des infrastructures. Mais cette enveloppe ne sera débloquée que si les dirigeants locaux lancent d’importantes réformes structurelles. Cependant, la dégradation de la situation financière du pays en 2019 a conduit certains observateurs, dont récemment l’Institut de la finance internationale, à juger que le pays devait également compter sur l’aide du FMI et envisager un rééchelonnement de sa dette. Un porte-parole du FMI avait toutefois démenti jeudi que le pays ait demandé un plan d’aide financière.

Le gouverneur de la Banque du Liban, Riad Salamé, avait, lui, une nouvelle fois affirmé l’opposition de la BDL à la possibilité qu’un "haircut" sur les dépôts enregistrés dans les banques libanaises soit effectué pour éviter une faillite des banques et de l’État.