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Virus : la Chine redoute une mutation, l'OMS en conclave


Des personnes avec des maques de protection, à l'aéroport de Beijing, le 22 janvier 2020. AFP / NICOLAS ASFOURI

Le nouveau coronavirus, qui a fait neuf morts et contaminé des centaines de personnes en Chine, est susceptible de muter et se propager plus facilement, ont averti mercredi les autorités, alors que l'OMS pourrait décréter dans la journée une "urgence internationale".

Le virus de la famille du Sras, apparu le mois dernier à Wuhan, dans le centre de la Chine, a gagné plusieurs pays d'Asie et même les Etats-Unis, où un premier cas a été recensé.

Hong Kong a signalé mercredi son premier cas suspect, un homme de 39 ans arrivé en train depuis la ville chinoise de Wuhan, berceau apparent de l'épidémie. Mais le résultat définif des tests médicaux ne sera connu que jeudi.

Le président chinois Xi Jinping a assuré par téléphone à son homologue français Emmanuel Macron que la Chine avait adopté "des mesures de prévention et de contrôle strictes", selon des propos rapportés par l'agence Chine nouvelle.

"La Chine est disposée à travailler avec la communauté internationale pour répondre efficacement à l'épidémie et maintenir la sécurité sanitaire dans le monde", a-t-il promis.

Cet entretien intervient au moment où un comité ad hoc de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) se réunit à Genève pour déterminer s'il convient de déclarer une "urgence de santé publique de portée internationale".

Lors d'une conférence de presse à Pékin, le vice-ministre de la commission nationale de la Santé, Li Bin, a précisé que le virus avait été diagnostiqué chez 440 patients.

Le virus, qui se transmet par les voies respiratoires, "pourrait muter et se propager plus facilement", a-t-il expliqué au moment où des centaines de millions de Chinois voyagent à travers le pays pour se retrouver en famille à l'occasion des congés du Nouvel an lunaire, qui débutent vendredi.

Après avoir largement semblé ignorer l'épidémie apparue le mois dernier, les Chinois paraissaient prendre conscience du risque dans les grandes villes du pays, où beaucoup d'habitants revêtaient des masques respiratoires.

Dans une pharmacie de Pékin, une employée était obligée d'expliquer aux clients qu'elle n'avait plus de masques ni de produits désinfectants à vendre. "Les stocks sont à zéro à cause de ce qui se passe à Wuhan. Quand le nombre de cas s'est rapproché des 300, les gens ont réalisé que c'était grave", dit-elle.

Ventilation, désinfection

Près de la moitié des provinces du pays sont touchées, y compris des mégapoles comme Shanghai et Pékin. Relayant un appel du président Xi Jinping à "enrayer" l'épidémie, M. Li a annoncé des mesures de prévention telles que ventilation et désinfection dans les aéroports, les gares et les centres commerciaux.

Des détecteurs de température corporelle pourront également être installés dans les sites très fréquentés, a-t-il annoncé.

Des matches de qualification au tournoi féminin de football des JO de Tokyo-2020, initialement programmés en février à Wuhan, ont été délocalisés dans l'est du pays, a annoncé la Confédération asiatique de football (AFC).

Nombre de pays ayant des liaisons aériennes directes ou indirectes avec Wuhan, la ville à l'épicentre de la maladie, ont renforcé les contrôles des passagers à l'arrivée, puisant dans leur expérience de l'épidémie du Sras (syndrome respiratoire aigu sévère) en 2002-2003.

Après le Japon, la Corée du Sud, la Thaïlande et Taïwan, les Etats-Unis ont annoncé mardi un premier cas de maladie.

Il s'agit d'un homme d'une trentaine d'années, originaire de Wuhan et résidant près de Seattle, dans le nord-ouest des Etats-Unis. Arrivé le 15 janvier sans fièvre à l'aéroport de Seattle, il a lui-même contacté dimanche les services de santé locaux après avoir constaté des symptômes.

Des soupçons

L'OMS n'a jusqu'ici utilisé le terme d'urgence internationale que pour de rares cas d'épidémies nécessitant une réaction mondiale vigoureuse, dont la grippe porcine H1N1 en 2009, le virus Zika en 2016 et la fièvre Ebola, qui a ravagé une partie de l'Afrique de l'Ouest de 2014 à 2016 et la RDC depuis 2018.

Le virus a été repéré en décembre à Wuhan, mégapole de 11 millions d'habitants, dans un marché de gros de fruits de mer et de poissons. On ignore encore son origine exacte ou la période d'incubation.

Des ventes illégales d'animaux sauvages avaient lieu dans ce marché, a déclaré le directeur du Centre national de contrôle et de prévention des maladies, Gao Fu, sans pouvoir affirmer avec certitude si du gibier était à l'origine de l'épidémie.

La souche incriminée est un nouveau type de coronavirus, une famille comptant un grand nombre de virus. Ils peuvent provoquer des maladies bénignes chez l'homme (comme un rhume) mais aussi d'autres plus graves comme le Sras.

L'OMS avait à l'époque vivement critiqué Pékin pour avoir tardé à donner l'alerte et tenté de dissimuler l'ampleur de l'épidémie.

Le nouveau coronavirus, qui a fait neuf morts et contaminé des centaines de personnes en Chine, est susceptible de muter et se propager plus facilement, ont averti mercredi les autorités, alors que l'OMS pourrait décréter dans la journée une "urgence internationale". Le virus de la famille du Sras, apparu le mois dernier à Wuhan, dans le centre de la Chine, a gagné plusieurs pays ...