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Culture - Festival al-Bustan

Le festival al-Bustan, contre vents et marées

En ces temps de crise, de déroute économique et politique, en cette période de disette culturelle et de troubles sociaux, c’est un programme faste et fastueux que propose le Festival al-Bustan (du 18 février au 22 mars) pour sa 27e édition. Un défi admirablement relevé par une grande dame : Myrna Boustani. Avec une pluie d’étoiles de la planète musique classique pour rendre hommage au génie de Bonn, Beethoven, maître incontesté d’une évolution de la musique classique vers le romantisme.

Les artistes à l’affiche du Festival al-Bustan 2020. Photo DR

Devant une assemblée de journalistes, de mélomanes et d’amis de la culture, sur la scène de l’auditorium Émile Boustani, à la tribune pour annoncer les détails du 27e édition du Festival al-Bustan, placée sous le signe de Beethoven, mesdames Myrna Boustani et Laura Lahoud. Du côté de la gent masculine, cheikh Fouad el-Khazen, l’ex-bâtonnier Antoine Hachem, le Dr Georges Haddad et maestro Gianluca Marciano, maître de cérémonie. Une équipe soudée pour mener à bon port cet ambitieux programme en temps houleux. Sans oublier une pieuse pensée pour la journaliste, écrivaine et membre du comité du festival, May Menassa, aujourd’hui absente, mais dont l’esprit et le souvenir flottent en ces lieux qu’elle fréquentait assidûment.

Du haut de cette petite colline juchée à Beit-Méry, la musique, dans une vaste palette aux divers miroitements, reste une gageure pérenne contre toutes les intempéries qui soufflent sur le pays du Cèdre. Un visage pacifique et civilisé est offert au public et au citoyen à travers les beautés sonores de celui qui, ironie du sort et paradoxe des paradoxes, vers la fin de sa vie, eut le malheur de la surdité…

La volonté de vivre, la détermination de vaincre l’abattement, la force irrépressible de l’espoir triomphent de toutes les adversités, et ce bouquet-plateau de notes et de chants où la musique est un tonique antidote pour chasser les mauvais nuages et tordre le cou aux sinistres présages…

Retour donc à ce compositeur culte, à Ludwig Beethoven et son mythe, à cette aura universelle et humaniste qui n’en finit pas de nous envoûter avec ses concerti, ses symphonies, ses quatuors, ses sonates, ses messes, ses fantaisies… Déploiement de l’éblouissant monde sonore, en quinze performances, pour capter les ondes de magie d’un compositeur qui traverse le temps avec le magnétisme de la lumière. Célébration d’un héros qui a parlé avec puissance de la joie, qui a magnifié l’amour, qui a vibré pour le nationalisme, qui a été une icône pour la liberté… Un tour d’horizon s’impose pour ces évènements musicaux qui débuteront le 18 février prochain et se termineront le 22 mars.Préambule : si la musique transporte, la parole libère… Beethoven en mots et vocables à travers trois conférences, à la fois analyse, présentation, dialogue et portrait. Beethoven revisité par deux mélomanes chevronnés (Georges Haddad et Joe Letayf) pour une meilleure connaissance et approche de l’œuvre et de l’homme (au Bustan les 15 et 29 janvier à 17h30 et au musée Sursock le 22 janvier à 18h).

Ouverture en grande pompe le 18 février avec la Symphonie n° 5 et le Piano concerto n° 5 dit L’empereur. Au clavier, Gloria Campaner, et au pupitre, Gianluca Marciano dirigeant l’Orchestre philharmonique libanais.

Pour le 21, délocalisation vers l’église Saint-Joseph (Monnot) pour la Symphonie n° 1 et le Concerto pour piano n° 1 avec, derrière les touches d’ivoire, Filippo Gorini. L’Orchestre philharmonique libanais sera sous la baguette de Michel Khaïrallah.

Pour le 23 février, toujours dans le même sillage d’accouplements d’œuvres, mais au Bustan, ce sera le tour de la Symphonie n° 3 dite l’Héroïque et le Piano concerto n° 3. Au clavier, Vanessa Benelli Mosell donnant la réplique à l’Orchestre philharmonique libanais sous la houlette de Gianluca Marciano.

Mariage de la littérature, du théâtre et de la musique avec la soirée inédite du 26 février intitulée « Les confessions de Beethoven ». Alexandre Najjar, romancier et dramaturge, qui n’est plus à présenter au public, révèle son amour de la musique et du personnage de Beethoven. En avant-première, les textes d’un livre à paraître incessamment et dont des extraits sont lus par l’acteur Jean-François Balmer sur des interludes au piano (de Beethoven bien entendu) interprétés par Abdel Rahman el-Bacha.

Évasion vers l’univers des sonates pour violon et piano. Renaud Capuçon, prince de l’archet, et Kit Armstrong, champion des touches du clavier, donneront le cycle complet des sonates (de 1 à 10), une inspiration au sortilège capiteux. Deux soirées (les 28 et 29 février) pour les amateurs du genre.

Sans attendre, Gautier Capuçon, violoncelliste, rejoint son frère sous le ciel libanais. On l’applaudit dans le cycle complet pour les Sonates pour violoncelle (1 à 5) le 2 mars 2020. Pour lui donner la réplique, Jérôme Ducros au piano.

Retour aux symphonies avec la Symphonie n° 8 et un Concerto pour violon le 4 mars. Face à la Camerata de Salzbourg dirigée par Jérémie Rohrer, le violon de Charlie Siem.

Pour le 6 mars, La pastorale (Symphonie n° 6) est accompagnée d’Egmont Op. 84 incarnée ici par la soprano Christina Gansch, et c’est toujours la Camerata de Salzbourg sous la houlette de Jérémie Rohrer qui assure la part orchestrale.

Entre la Symphonie n° 2 et le Concerto pour piano n° 2, est dédiée la soirée du 11 mars. Pour les accords impétueux au piano, Alexander Romanovsky. Pour la houle orchestrale, l’Orchestre national de chambre d’Arménie, dirigé par maestro Gianluca Marciano.

Un moment très attendu le 13 mars avec la Symphonie n° 9 et son texte de Schiller pour L’ode à la joie. Une œuvre monumentale, un chef-d’œuvre de tous les temps du répertoire occidental. Donnée à l’église Saint-Joseph avec une distribution prestigieuse : Sabina Cvilak (soprano) Jelena Koncar (mezzo-soprano), Steve Davislim (ténor), Brett Polegato (bariton), le chœur de l’USJ, l’Orchestre philharmonique libanais placé sous la direction de Gianluca Marciano.

Au programme également, en toute originalité, une soirée dans le noir pour mieux écouter la musique. En l’absence de toute lumière, pour une expérience inexplorée, Beethoven et trois de ses quatuors dans la pénombre. Pour ce jeu périlleux, le Sacconi Quartet. Le 14 mars est dédié donc à une soirée expérimentale avec Ben Hancox et Hannah Dawson aux violons, ainsi que Robin Ashwell à l’alto et Cara Berridge au violoncelle.

Le 15 mars, place à un opus de la musique sacrée à couper le souffle. On parle de la Missa solemnis qui sera, à l’église Saint-Élie (Kantari), un des moments phares de ce long et riche chapelet d’évènements musicaux. À noter la présence de la soprano Joyce el-Khoury, la mezzo-soprano Roxana Constantinescu, le ténor Steve Davislim, le baryton Brett Polegato accompagnés de l’Orchestre de chambre national d’Arménie sous la direction de Gianluca Marciano.

Retour à la case départ avec la Symphonie n° 4 et le Piano concerto n° 4. Au piano, le brillant Giuseppe Guarrera est accompagné par l’Orchestre de chambre national d’Arménie sous la baguette du maestro Gianluca Marciano.

Pour la clôture, en grande pompe comme ce fut toujours la tradition, la Symphonie n° 7 et la Fantaisie chorale, une œuvre beethovenienne qui sort du rang par son absolu sens et éloge de la fraternité humaine. Au piano, Vitaly Pisarenko entre le chœur de l’Université Antonine et l’Orchestre de chambre national d’Arménie sous la direction de Gianluca Marciano. Tous les concerts auront lieu à 20h30 précises.Pour de plus amples informations, se référer au site du festival : www.albustanFestival.com

Des billets à un prix unique de 30 000 LL

Afin de mieux partager l’amour de la musique, vu les tristes circonstances actuelles et une situation économique sans précédent, le Festival al-Bustan a mis tous les billets en vente pour le modique prix de trente mille livres libanaises. Initiative fort louable.

Les coups de cœur de la rédaction

Les prestations des frères Capuçon, Renaud et Gautier sont des moments à ne pas rater. Et c’est rare d’écouter les cycles complets des sonates pour violon et violoncelle du génie de Bonn… Ils nous les offrent en toute générosité.

L’ensemble de la Camerata de Salzbourg est un invité d’honneur de premier choix. La Pastorale, la Symphonie n° 8, le Concerto pour violon et Egmont 84 sous ses cordes restent l’incarnation de la grâce, de la subtilité et de l’enchantement.

Deux performances puissantes avec la somptueuse Missa solemnis et la non moins remarquable Fantaisie chorale. Des œuvres à vous réconcilier avec la vie et tous ses déboires. Et Dieu seul sait si, au pays du Cèdre en ce moment, les déboires ne sont pas nombreux…

Devant une assemblée de journalistes, de mélomanes et d’amis de la culture, sur la scène de l’auditorium Émile Boustani, à la tribune pour annoncer les détails du 27e édition du Festival al-Bustan, placée sous le signe de Beethoven, mesdames Myrna Boustani et Laura Lahoud. Du côté de la gent masculine, cheikh Fouad el-Khazen, l’ex-bâtonnier Antoine Hachem, le Dr Georges Haddad et...

commentaires (3)

The resilience of Lebanon is exemplified by holding the Bustan festival against all odds. I hope that Lebanese will take this rare opportunity and show up in large numbers to celebrate the music of Beethoven. With much love and gratitude to the organizers and funders.

Mireille Kang

20 h 21, le 12 janvier 2020

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Commentaires (3)

  • The resilience of Lebanon is exemplified by holding the Bustan festival against all odds. I hope that Lebanese will take this rare opportunity and show up in large numbers to celebrate the music of Beethoven. With much love and gratitude to the organizers and funders.

    Mireille Kang

    20 h 21, le 12 janvier 2020

  • Bravo!

    NAUFAL SORAYA

    07 h 52, le 11 janvier 2020

  • Mille fois Bravo !!!!

    Imad A. Aoun

    07 h 42, le 11 janvier 2020

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