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Moyen Orient et Monde - Tensions

Trump joue l’apaisement après les tirs iraniens en Irak

Vingt-deux missiles sol-sol se sont abattus sur les bases de Aïn el-Assad et Erbil, où sont stationnés des soldats américains, sans faire de victimes.

Une photo satellite montrant des dégâts sur la base de Aïn el-Assad, en Irak, suite aux frappes iraniennes. Planet/Handout via Reuters

Le président américain Donald Trump a joué hier soir la carte de l’apaisement après des tirs de missiles iraniens sur des bases abritant des soldats américains en Irak, qui n’ont pas fait de victimes. Le président américain s’est félicité du bilan de l’attaque, estimant que Téhéran « semble reculer ».

S’il a annoncé l’imposition immédiate de nouvelles sanctions économiques contre la République islamique, il n’a pas évoqué de réponse militaire, éloignant, pour l’heure, le spectre d’une escalade régionale, voire d’une guerre ouverte entre Washington et Téhéran.

L’opération « Martyr Soleimani » a été lancée par l’Iran au beau milieu de la nuit en représailles à l’élimination par Washington du général Kassem Soleimani à Bagdad. Au total, 22 missiles sol-sol se sont abattus sur les bases de Aïn el-Assad (Ouest) et Erbil (Nord), où sont stationnés certains des 5 200 soldats américains déployés en Irak.

« Aucun Américain n’a été blessé dans les attaques de la nuit dernière », s’est félicité d’entrée le milliardaire républicain. « L’Iran semble reculer, ce qui est une bonne chose pour toutes les parties concernées et une très bonne chose pour le monde », a-t-il ajouté dans une allocution d’une dizaine de minutes. Par ailleurs, Donald Trump a appelé les Européens à quitter l’accord sur le nucléaire iranien qu’il a lui-même dénoncé en 2018, réaffirmant que la République islamique n’aura jamais la bombe atomique. Il a en outre invité l’Alliance à s’engager davantage dans la région. Le tempétueux locataire de la Maison-Blanche a conclu par un message à l’adresse du peuple iranien et de ses dirigeants : « Les États-Unis sont prêts à la paix avec tous ceux qui la veulent. »

Représailles « proportionnées »

Un peu plus tôt, le guide suprême, l’ayatollah Ali Khamenei, avait salué une « gifle à la face » des États-Unis, prévenant toutefois que ce n’était « pas suffisant ». Il faut, avait-il dit, que « la présence corrompue des États-Unis dans la région prenne fin », alors que l’axe pro-Iran profite depuis vendredi d’un regain de sentiment antiaméricain en Iran, mais aussi en Irak et au Liban.

« Nous ne cherchons pas l’escalade ou la guerre, mais nous nous défendrons », avait abondé Mohammad Javad Zarif, le chef de la diplomatie, affirmant que les représailles « proportionnées » de la nuit étaient « terminées ». Mais si la riposte iranienne est close, reste la « riposte irakienne », qui ne sera « pas moins importante », ont déjà promis les factions armées pro-Iran dans le pays. Elles se poursuivront « jusqu’au départ du dernier soldat » américain, ont ajouté ces factions que Washington accuse d’être derrière les dizaines de roquettes qui ont déjà visé leurs soldats et leurs diplomates ces derniers mois. La réponse est coordonnée avec le Hezbollah et Téhéran, assurent ces factions, après les frappes iraniennes – qui selon l’armée irakienne n’ont pas fait de victime dans ses rangs. Si elles n’ont pas suscité de riposte immédiate, elles font plus que jamais redouter une escalade régionale et un conflit ouvert.

Pour Phillip Smyth, spécialiste des groupes chiites armés, les tirs iraniens marquent une « nouvelle phase ». L’Iran « a envoyé une réponse publique et d’ampleur », « un signal ». La suite, affirme-t-il, pourrait être confiée « aux agents de l’Iran ».

Appel de Poutine et d’Erdogan

Dans le monde, des capitales appelaient au calme alors que d’autres maniaient la menace. Les présidents turc Recep Tayyip Erdogan et russe Vladimir Poutine ont appelé « toutes les parties à agir avec retenue » alors que Londres estimait que « l’Iran devrait plutôt œuvrer en faveur d’une désescalade urgente ». La France et la Grande-Bretagne, membres de la coalition internationale antijihadistes, ont indiqué que ces frappes, qu’elles ont condamnées, n’avaient pas fait de victime dans leurs rangs. Chypre, elle, « a donné son accord » à Washington pour que, temporairement, « une unité de réaction rapide » se serve de son sol pour « évacuer des missions diplomatiques américaines (...) et des citoyens américains ».

Le Premier ministre démissionnaire irakien Adel Abdel Mahdi a indiqué avoir été prévenu des tirs imminents par « un message verbal » de Téhéran, « au moment » où les Américains appelaient pour indiquer que des missiles s’abattaient sur les bases où ils se trouvent. Il a dénoncé « une violation de la souveraineté de l’Irak », sans toutefois utiliser les termes sévères qu’il avait réservés aux États-Unis, dont le Parlement irakien réclame désormais la fin de la présence militaire sur son sol. M. Abdel Mahdi passe pour être plus proche des pro-Iran que le président Barham Saleh et le chef du Parlement Mohammad al-Halboussi qui, eux, ont « condamné » et « dénoncé » la riposte iranienne sur leur sol.

« Tout va bien ! »

Selon des informations de presse citant un responsable américain, les forces de la coalition ont été prévenues à l’avance des frappes mais la provenance de cet avertissement n’était pas claire. « Via nos canaux de renseignements, nous avons été avertis qu’une possible attaque était imminente », a déclaré un porte-parole de l’armée norvégienne, qui compte environ 70 soldats sur la base de Aïn el-Assad. Une source de sécurité irakienne indique toutefois que les forces irakiennes avaient évacué Aïn el-Assad avant même les frappes.

Les funérailles en Iran du général Soleimani, assassiné avec l’Irakien Abou Mehdi al-Mouhandis, leader des paramilitaires pro-Iran intégrés aux forces régulières irakiennes, ont été jusqu’à mardi soir ponctuées d’appels à la « vengeance ».

Avant même les frappes de la nuit, plusieurs États membres de la coalition avaient annoncé sortir leurs soldats d’Irak. Si la France et l’Italie disent rester, Canadiens et Allemands ont redéployé une partie de leurs troupes vers la Jordanie et le Koweït. L’OTAN a décidé de retirer temporairement une partie de son personnel et « exhorté l’Iran à s’abstenir de toute nouvelle violence ». M. Trump écarte tout départ, estimant que ce « serait la pire chose qui puisse arriver à l’Irak ».

Source : AFP

Le président américain Donald Trump a joué hier soir la carte de l’apaisement après des tirs de missiles iraniens sur des bases abritant des soldats américains en Irak, qui n’ont pas fait de victimes. Le président américain s’est félicité du bilan de l’attaque, estimant que Téhéran « semble reculer ».S’il a annoncé l’imposition immédiate de nouvelles sanctions...

commentaires (1)

Là où li y a des vendus au sein d'un état , l'Iran s'implante et prend le pays et ses citoyens en otage au lieu de mener une guerre franche et juste depuis son territoire. Tant qu'un autre pays et ses citoyens paient le prix de leurs outrances ils se permettent de dépasser les lignes rouges et Trump l'avait bien compris en menaçant de frapper l'Iran et non pas leurs bases dans les autres pays. Résultat. Un baroud d'honneur en guise de riposte qui nous a fait beaucoup rire et leur triomphalisme simulé montre à quel point ces gens-là n'ont pas le courage de leurs actes et qu'il ne faut jamais se montrer faible ou utiliser les méthodes de diplomatie avec eux car c'est un langage qu'ils ne comprennent pas puisqu'ils ils ne captent que celui de la violence et des rapports de force. Et là il faut savoir montrer les crocs pour les renvoyer à leurs niches. Leçon retenue.

Sissi zayyat

11 h 07, le 09 janvier 2020

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Commentaires (1)

  • Là où li y a des vendus au sein d'un état , l'Iran s'implante et prend le pays et ses citoyens en otage au lieu de mener une guerre franche et juste depuis son territoire. Tant qu'un autre pays et ses citoyens paient le prix de leurs outrances ils se permettent de dépasser les lignes rouges et Trump l'avait bien compris en menaçant de frapper l'Iran et non pas leurs bases dans les autres pays. Résultat. Un baroud d'honneur en guise de riposte qui nous a fait beaucoup rire et leur triomphalisme simulé montre à quel point ces gens-là n'ont pas le courage de leurs actes et qu'il ne faut jamais se montrer faible ou utiliser les méthodes de diplomatie avec eux car c'est un langage qu'ils ne comprennent pas puisqu'ils ils ne captent que celui de la violence et des rapports de force. Et là il faut savoir montrer les crocs pour les renvoyer à leurs niches. Leçon retenue.

    Sissi zayyat

    11 h 07, le 09 janvier 2020

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