Algérie : un journaliste placé en détention pour "diffamation"

Le directeur d'une radio algérienne diffusée sur Internet, Abdelkrim Zeghileche, a été placé en détention provisoire, a indiqué vendredi une association.

Patron de "Sarbacane", M. Zeghileche a été placé jeudi soir en détention provisoire après une plainte du wali (préfet) de Constantine (430 km à l'est de l'Alger) pour "diffamation", a expliqué à l'AFP Kaci Tansaout, président du Comité national de libération pour les détenus (CNLD).

Le journaliste a été aussitôt présenté devant un juge qui a ordonné sa mise en détention, a indiqué M. Tansaout, ajoutant que le procès est prévu pour le 31 décembre.

Dans une autre plainte le concernant, la justice rendra le 7 janvier sa décision envers Abdelkrim Zeghileche, pour "outrage au chef de l'Etat".

Cette plainte avait été formulée à son encontre lorsque Abdelaziz Bouteflika était encore au pouvoir. Il a été depuis contraint à la démission par le "Hirak", le puissant mouvement populaire inédit de contestation du régime qui agite l'Algérie depuis le 22 février.

Le Parquet avait alors requis un an de prison ferme dans cette première affaire contre M. Zeghileche, a précisé le CNLD qui recense les détenus "politiques et d'opinion", manifestants, militants ou journalistes arrêtés dans le cadre du "Hirak".

Selon l'association, près de 180 manifestants, militants ou journalistes ont été placés en détention provisoire depuis le mois de juin pour des faits liés au "Hirak", essentiellement sous les accusations d'"atteinte à l'intégrité du territoire", "outrage à l'armée" ou "incitation à l'attroupement".