L'Université Saint-Joseph a annoncé dans un communiqué publié mercredi avoir décidé "d'autoriser le paiement de la totalité du montant des scolarités en livres libanaises", quelques heures après une manifestation d'étudiants qui formulaient des demandes dans ce sens, au moment où le Liban connaît une révolte populaire inédite et une crise économique aiguë.
"L’Université a décidé d’autoriser le paiement de la totalité du montant des scolarités en livres libanaises, au taux de change officiel en vigueur au jour du paiement", peut-on lire dans le communiqué. "Cette décision signifie une baisse moyenne des recettes de l’Université d’environ 20%", ajoute l'USJ. "Pour les autorités de l’Université, un étudiant ne devrait pas interrompre ses études par manque de moyens financiers et tout jeune habilité à s’inscrire à l’Université doit avoir la possibilité matérielle de le faire", est-il ajouté.
L'USJ indique qu'avec "l’aggravation de la situation économique qui a commencé il y a quelques années déjà et l’augmentation du nombre d’étudiants ayant des difficultés à régler leur scolarité, le recteur a souhaité, avec l’accord du Conseil de l'Université, renforcer l’aide sociale". "Le budget est alors passé de 11 millions de dollars en 2012-2013 à 22 millions de dollars en 2019-2020, soit une augmentation de 100% en 8 ans. Cette augmentation a été financée, en très grande partie, à partir du fonds de développement de l’Université" est-il ajouté.
"À partir de la réalité de ces chiffres, il est facile de voir que toute réduction des scolarités aura un impact direct sur : le budget de l’aide sociale qui sera réduit en conséquence, le budget de l’Université qui baissera encore, en plus de la baisse moyenne de 20% susmentionnée, le revenu de près de 2 000 familles qui dépendent de l’Université, ainsi qu’un impact indirect sur le développement de l’Université dont dépend le maintien de ressources humaines hautement qualifiées mais aussi d’infrastructures, de structures, et d’équipements de qualité", affirme l'USJ.
"Le recteur a récemment informé les bureaux des amicales d’étudiants qui l’ont contacté que tout étudiant qui rencontre des difficultés à régler ses frais de scolarité peut lui écrire ou contacter le Service social afin que sa situation soit examinée rapidement et les mesures adéquates prises", conclut le communiqué.
Ce matin, un groupe d'étudiants tenait un sit-in devant le campus des sciences sociales de l'Université Saint-Joseph, rue Huvelin, afin de réclamer que leurs frais d'université soient revus à la baisse.
Si la valeur de la livre libanaise est fixée au dollar depuis 1997 à 1507,5 livres, son prix fluctue dans les bureaux de change depuis que la BDL a décidé de limiter sa circulation pour des raisons liées à la précarité de la situation financière du pays.
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