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Qatar : recours excessif à la prison pour de simples délits, selon des experts


Elina Steinerte et Roland Adjovi, deux experts indépendants de l'ONU, lors d'une conférence de presse sur les peines et conditions d'emprisonnement au Qatar, à Doha, le 14 novembre 2019. Photo AFP / KARIM JAAFAR

Le Qatar recourt de manière excessive à des peines d'emprisonnement pour de simples délits, comme des affaires d'adultère, de grossesses hors mariage ou encore de sorcellerie, a déclaré jeudi un groupe d'experts indépendants de l'ONU.

Au cours d'une mission de dix jours dans l'émirat, ces experts ont eu accès à 12 sites dont des postes de police, des centres de détention - y compris pour mineurs ou encore pour migrants -, ainsi qu'à un hôpital psychiatrique.
"Le groupe de travail a été très préoccupé par l'étendue des actes non violents criminalisés", a dit l'une des experts, Elina Steinerte, lors d'un point de presse. Ces délits comprennent des cas de fuite de chez l'employeur, de désobéissance à l'autorité parentale, de consommation d'alcool ou de drogue, de sorcellerie et de sexe hors mariage, selon le groupe. Les experts ont aussi rapporté le cas de personnes détenues pour relations homosexuelles, acte considéré comme un crime en vertu de la loi qatarie.

"L'incarcération devrait être une mesure exceptionnelle", a plaidé Mme Steinerte, dont le groupe d'experts n'a pas été en mesure de quantifier la population carcérale au Qatar.

Bien qu'empêchée de visiter une prison de sécurité de l'Etat et de s'entretenir avec certains responsables, la mission d'experts a salué Doha pour son ouverture. "Nous frappons à la porte des voisins du Qatar depuis 20 ans (...). Nous avons frappé une fois (à celle du Qatar) et la porte s'est ouverte en grand", a souligné Elina Steinerte.

Ces dernières années, l'émirat du Golfe a régulièrement fait face à des critiques pour le manque de protection légale envers les centaines de milliers d'ouvriers étrangers travaillant sur les chantiers du Mondial-2022 de football.

Le groupe d'experts, qui ne parlent pas au nom des Nations unies mais dont les résultats sont utilisés par ses agences, présentera son rapport final devant le Conseil des droits de l'Homme de l'ONU en septembre 2020.

Le Qatar recourt de manière excessive à des peines d'emprisonnement pour de simples délits, comme des affaires d'adultère, de grossesses hors mariage ou encore de sorcellerie, a déclaré jeudi un groupe d'experts indépendants de l'ONU. Au cours d'une mission de dix jours dans l'émirat, ces experts ont eu accès à 12 sites dont des postes de police, des centres de détention - y ...