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Liban - Débat

Place des Martyrs, première rencontre entre les militants des différentes places de la contestation

« C’est un véritable rêve que tous les Libanais soient unis autour des mêmes revendications. »

Des militants venus de toutes les places de la contestation. Photo Carla Henoud

Ils sont venus de Saïda, Zouk, Aley ou Beyrouth. Samedi soir, devant une tente faiblement éclairée de la place des Martyrs, ces jeunes militants et militantes qui se rencontraient pour la première fois depuis le début du soulèvement ont partagé leurs expériences dans les différentes places de la contestation qui a éclaté le 17 octobre.

Devant un public curieux de connaître leurs histoires et de débattre de la suite du soulèvement, ils racontent chacun comment ils se sont organisés, les initiatives individuelles, la formidable solidarité des habitants dans chaque localité qui s’est soulevée… Des histoires qui se ressemblent, même s’il n’y a pas encore de coordination formelle entre les places de la contestation.

« Je n’étais pas politisée, c’était la première fois de ma vie que je descendais manifester. Je n’aurais jamais imaginé qu’un jour je bloquerais une route, reconnaît Samar Choujah, de Aley. Mais c’est un véritable rêve que tous les Libanais soient unis autour des mêmes revendications. »

Tous insistent sur l’importance des initiatives individuelles qui ont permis le succès de ces mouvements de protestation.

« À Aley, ce sont les femmes qui ont fait la cuisine pour nourrir les manifestants », dit Samar. « À Zouk, des femmes aussi faisaient des manaqiche, des tartines de Picon, une pâtisserie a même offert des knefés… Cela montre que tout le Liban est avec ce soulèvement », enchaîne Michèle Baz, qui a participé tous les jours au sit-in de Zouk. « À Saïda aussi, des femmes, des jeunes qui ont de nouvelles entreprises ont tous contribué, chacun apportait des tentes, du fromage, de la labné », raconte Ghina Salah, venue de la capitale du Liban-Sud. « À Nabatiyé aussi, les restaurants proches du lieu de la manifestation distribuaient à manger », affirme dans l’assistance un militant venu de cette localité.

Hiba Dandachli, de Beyrouth, raconte pour sa part comment ils ont été une poignée de personnes à descendre tôt chaque matin s’occuper du nettoyage et du recyclage des déchets dans le centre-ville dès les premiers jours des manifestations. « Chaque jour, des volontaires affluaient. Au final, nous sommes devenus 5 000 », dit-elle.

À Paris aussi ?

Tous insistent sur le rôle primordial joué par les femmes, surtout lors des confrontations avec les forces de sécurité. « À Zouk, quand l’armée a voulu rouvrir la route, les femmes se sont interposées entre les militaires et les manifestants. Je crois que les femmes ont montré que la révolution est forte et pacifique en même temps », dit Michèle Baz.

À Saïda, Majd Safieddine a raconté comment les militaires ont violemment réprimé au cours des derniers jours les manifestants, battant même une femme puis son fils qui tentait de s’interposer, et dont la photo en pleurs est devenue virale.

C’est la première fois, mais pas la dernière, que de telles rencontres sont organisées entre les militants des différentes régions, explique à L’Orient-Le Jour Rana Khoury, l’une des organisatrices de l’événement. « Il s’agit de conversations libres, transparentes. Le but est de pouvoir parler entre nous, les activistes de plusieurs régions du Liban qui sommes descendus dans la rue, qu’on puisse partager les expériences, apprendre chacun de l’autre et aussi révéler des problèmes qui existent dans une région mais pas dans une autre, pour rester solidaires et apprendre comment, ensemble, on peut continuer cette révolution », ajoute-t-elle.

Et si le prochain débat est prévu dans une autre région du Liban, à Saïda ou Aley, les organisateurs pensent déjà organiser de telles rencontres avec la diaspora, comme à Paris, indique-t-elle.

Ils sont venus de Saïda, Zouk, Aley ou Beyrouth. Samedi soir, devant une tente faiblement éclairée de la place des Martyrs, ces jeunes militants et militantes qui se rencontraient pour la première fois depuis le début du soulèvement ont partagé leurs expériences dans les différentes places de la contestation qui a éclaté le 17 octobre.Devant un public curieux de connaître leurs...

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