La Bourse saoudienne a reculé de près de 2% dimanche après l'annonce de l'introduction prochaine du géant pétrolier saoudien Aramco sur le marché local, en raison de craintes de son effondrement sous le poids de l'opération, selon des analystes.
Après des années de reports, Aramco a confirmé dimanche son introduction prochaine en Bourse, sur le Tadawul, indice de la Bourse de Ryad, ce qui pourrait être la plus importante opération du genre au monde, en indiquant n'avoir pas de plan immédiat pour une entrée sur une place boursière internationale. L'annonce n'a pas déclenché l'enthousiasme de ce marché, la plus grande place financière du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord avec une capitalisation d'environ 500 milliards de dollars, qui a fini la journée sur une note négative à 7590,33 points, en baisse de 1,99%.
"L'introduction sur le marché national sans projet ferme d'entrée sur un marché international est risquée pour le marché boursier saoudien, car elle pourrait complètement le surcharger", a déclaré à l'AFP Ellen Wald, auteure de "Saudi Inc". "Si les prix du pétrole reculent ou si les actions d'Aramco baissent, (...) cela pourrait faire chuter le marché boursier dans son ensemble", a averti Mme Wald.
Si Aramco décide de céder 2% de son capital au Tadawul, cela pourrait générer près de 40 milliards de dollars selon des estimations, de quoi augmenter les niveaux de liquidité dans un pays qui a été confronté à une baisse importante des revenus pétroliers.
Les riches familles saoudiennes, dont certaines ont été détenues à l'hôtel Ritz-Carlton de Riyad pendant une campagne de lutte contre la corruption en 2017, ont été encouragées à prendre d'importantes participations dans Aramco, selon Bloomberg News.
L'indice Tadawul avait perdu 4% en octobre, lorsque les investisseurs ont cédé des avoirs pour se préparer à l'introduction en Bourse d'Aramco.
"Faire pression sur les riches Saoudiens, dont beaucoup ont été emprisonnés au Ritz, pour qu'ils investissent dans l'entrée en Bourse d'Aramco et qu'ils conservent leurs actions, c'est de la coercition", a estimé Mme Wald.
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