Rechercher
Rechercher

Culture - EXPOSITION

Les caravanes du soleil de Michel Chidiac

Sous le titre « Caravanages », l’artiste présente une quarantaine d’œuvres picturales de sa nouvelle production à la galerie Rochane (Saïfi).


Michel Chidiac, « Zéphyr », 2019, acrylique sur toile, 90 x 120 cm.

Comme sur une musique luisante et chaloupée d’Erik Satie, mais en fait c’est sur les vagues voluptueuses de celle du compositeur britannique Geoff Westley au clavier et sur des accords en grappes sonores opalescentes et libres que se déroulent ces images de Michel Chidiac, échappées d’un conte bleu vénéneux. Une quarantaine d’images (mixed media, aquarelle, crayon, acrylique et une huile) de la grisante grisaille des randonnées et des cortèges d’ombrageux cavaliers, solitaires ou en groupes, pour entreprendre et jouer les périlleuses aventures de Marco Polo, accrochées aux cimaises de la galerie Rochane.

Loin des « Atlantides », des cités enfouies et ressuscitées, des créatures androïdes d’une autre planète, des mégalopoles insolentes avec leur acier, verre et béton, des hachures et des tubulures des monolithes d’un cubisme revisité de son inspiration il y a déjà trois ans, l’artiste emprunte une voie (et une voix) inédite et inattendue. Il ne tourne pas le dos à sa technique picturale et ses procédés de travail (il ne faut pas oublier l’architecture intérieure, précision et palette de culture de son métier de base), mais se dirige vers une thématique différente.

Il creuse, à travers une série d’images échappées à l’imaginaire et à l’inconscient, sans jamais s’éloigner d’une élégance tissée de finesse, d’équilibre harmonieux et gymnaste, un chemin de traverse nouveau. Pour s’entretenir de grands départs, de bivouacs aux frontières de la fin du monde, de campements de fortune, d’espaces habités par la musique des bourrasques et de l’air qui menace ou caresse. Chevauchée ou cavalcade fantastiques, sous un ciel aux allures de prière, de pardon, de don de Dieu avec ces boules qui pendent comme des escarboucles des branches d’un sapin de Noël, pour des cavaliers aux allures fantomatiques, au visage toujours fermé comme un masque, se couvrant frileusement de leur écharpe et burnous qui flottent au vent ou exhibant une nudité presque naturelle, native, jamais provocante. Mais parfois aussi mettant à nu un corps féminin aux galbes couvert de bandelettes, comme momifié, pour donner à la mort et l’au-delà une brusque résonance qui met fin à l’arrogance et la témérité de tout songe fou ou prolongé… À travers ce cubisme qui tronque, désarticule, déstructure, tronçonne, morcelle, soude, restructure et recompose, Michel Chidiac se transforme aujourd’hui en un éloquent conteur.

L’exposition « Caravanages » de Michel Chidiac à la galerie Rochane (Saïfi Village, centre-ville) se prolonge jusqu’au 15 octobre 2019.


Comme sur une musique luisante et chaloupée d’Erik Satie, mais en fait c’est sur les vagues voluptueuses de celle du compositeur britannique Geoff Westley au clavier et sur des accords en grappes sonores opalescentes et libres que se déroulent ces images de Michel Chidiac, échappées d’un conte bleu vénéneux. Une quarantaine d’images (mixed media, aquarelle, crayon, acrylique et une...

commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut