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Culture - Événement

Lorsque le beau s’offre le chaos pour écrin

Organisée en synergie avec la Beirut Art Fair, la Beirut Design Fair (BDF) revient du 18 au 22 septembre 2019 pour une troisième édition au Seaside Arena et met la création à l’honneur dans une scénographie inspirée du désordre architectural de Beyrouth.


Le design, c’est un objet qui raconte une histoire, affirme le fondateur et directeur de la BDF, Guillaume Taslé d’Héliand.

Consacrée au mobilier et aux objets de design contemporains et modernes, la Beirut Design Fair – qui se déroule du 18 au 22 septembre au Seaside Arena (nouveau front de mer de Beyrouth) avec une cinquantaine d’exposants principalement libanais mais aussi d’Europe et du Moyen-Orient – est le rendez-vous idéal pour découvrir de nouvelles générations de créateurs et le meilleur de la création contemporaine. À l’honneur : matières, lumières et couleurs. Trois éléments-clés que chaque protagoniste interprète à sa manière pour raconter de nouvelles histoires. Esthétiquement élaborées ?

« Ce n’est parce que c’est beau que c’est design, ce n’est pas parce que c’est design que c’est beau ! Le design, c’est plus compliqué que ça », affirme d’emblée Guillaume Taslé d’Héliand. Et le fondateur et directeur de la BDF d’expliquer : « Il faut cinq à dix ans pour éduquer un marché.

Derrière le design, il y a une philosophie, il y a un travail de réflexion, de conception, de création, de prototypage qui nécessite du temps. Cela doit être innovant, répondre à un besoin et résoudre un problème. Le design contribue à construire le Liban.

Derrière chaque objet, il y a du pain sur la table, une dimension économique qui n’existe pas du tout dans l’art. Cela fait participer des corps de métiers et les enjeux sont assez considérables, c’est un marché émergent. »


Bijoux et joujoux

« Cette année, précise M. Taslé d’Héliand, l’événement s’enrichit de trois innovations. La première étant l’arrivée des jeunes créateurs de bijoux contemporains. La BDF s’ouvre ainsi à la joaillerie Design. Le bijou n’est plus un simple agencement de métal et de pierres dans les règles traditionnelles de l’art, il est une création qui raconte une histoire. » C’est ainsi que Randa Tabbah et Nada Le Cavelier ont encouragé leurs filles respectives à suivre leurs voies, dans un esprit de transmission et de positionnement sur le marché des créateurs. Pour répondre à la demande du public, une entrée commune desservira la BAF et la BDF de façon à faciliter le trajet déambulatoire, en passant de l’un à l’autre dans un même esprit de découverte.

Dans un désir ardent de vouloir installer Beyrouth sur l’échiquier mondial du design (la première et la deuxième édition ayant été des révélations), cinq designers belges ont répondu à l’appel et offriront leurs dernières créations. « La BDF est semblable à une pièce de théâtre, ajoute le fondateur, où se rejoignent l’unité de lieu et de temps. La première édition avait attiré 17 000 visiteurs et 24 000 pour la seconde. Nous n’attendons pas moins que 30 000 cette année. »


Confrontations

La scénographie a été confié à l’architecte Rawad Rizk. Sa préoccupation a été d’amener les visiteurs à vivre une expérience sous le thème de la confrontation entre le patrimoine libanais des années 1960 (architectures modernes pures et épurées) et le patrimoine des années 1800 (plus florentin et ottoman que libanais). Ces deux grandes « familles » d’habitations caractérisent les paysages urbains du Liban. La problématique qui se pose est-elle la coexistence des deux patrimoines ? « Je ne suis pas porteur de solutions, confie l’architecte, mais je place la problématique pour pousser à la réflexion. » Deux grands pavillons à caractères différents sous lesquels les visiteurs se déplaceront sont érigés. Pour le premier, l’architecte fait le choix de partir d’une arcade pour la déconstruire à sa forme initiale. Quant au deuxième, c’est une forme géométrique pure très connue des années 60. Ses deux installations, symboliques, proposent une confrontation bienveillante avec le chaos architectural de Beyrouth et servent de vitrines monumentales pour présenter des créations de design exceptionnelles.

Il est important de signaler la qualité du comité en charge de la sélection des artistes : Rebecca Anne Proctor (rédactrice en chef de Harper’s Bazaar Art et Harper’s Bazaar Interiors), Nadia Jabri Nadia Jabri (fondatrice de Letternoon, une plate-forme internationale spécialisée dans l’art contemporain et le design du Moyen-Orient), et François Leblanc Di Cicilia (directeur de la galerie S. Bensimon à Paris depuis dix ans).

Beyrouth, aujourd’hui plate-forme design du Moyen-Orient, vivier de talents et d’une jeunesse déterminée, sera-elle un jour le rendez-vous incontournable des expositions et des conférences ? Randa Armanazi responsable du planning stratégique et du développement, ne fait pas que l’espérer, elle bosse dur pour y arriver !

Seaside Arena

Nouveau front de mer, centre-ville de Beyrouth, halls 1 et 2. Ouverture le mercredi 18 septembre 2019

de 18h à 22h (sur invitation)

Jeudi 19 et vendredi 20 septembre,

de 15h à 21h

Samedi 21 et dimanche 22 septembre, de 12h à 21h.


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