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Liban - Décryptage

La visite de Schenker à Beyrouth, une mission de reconnaissance...

Le nouveau secrétaire d’État adjoint pour les Affaires du Proche-Orient, David Schenker, a à peine terminé sa visite au Liban que les différentes parties libanaises s’emploient à déchiffrer ses propos et les intentions de son pays. Il faut dire que pour sa première visite au Liban à ce poste important, David Schenker a multiplié les rencontres avec les différentes personnalités officielles et politiques libanaises. Ce qui a poussé ces dernières à estimer qu’il effectuait plutôt une visite de reconnaissance, non d’action et de décision.

D’ailleurs, contrairement à ce qui avait été dit auparavant, Schenker n’est pas venu pour reprendre la mission entamée par son prédécesseur David Satterfield, au sujet du tracé des frontières maritime et terrestre, là où celle-ci s’était arrêtée. En effet, la plupart de ses interlocuteurs rapportent que le diplomate américain a évoqué ce dossier de façon accessoire, montrant bien que l’objectif de sa visite était de se présenter aux différentes parties libanaises tout en cherchant à établir un contact direct avec elles.

D’ailleurs, selon plusieurs sources libanaises, David Schenker a plus parlé qu’écouté lors de ses entretiens avec les personnalités libanaises, soucieux de présenter clairement la position de son pays. À cet égard, des sources proches de Aïn el-Tiné précisent qu’il n’y avait rien de vraiment nouveau dans les propos qu’il a tenus, mais que l’homme changeait d’attitude selon le sujet adopté.

Il y aurait eu ainsi en quelque sorte « deux David Schenker » : le premier ferme, clair et menaçant en évoquant le Hezbollah, et le second ouvert et bienveillant en parlant des projets communs, notamment le maintien de l’aide à l’armée libanaise.

Avec ses interlocuteurs libanais, Schenker a ainsi insisté sur la détermination de son pays à poursuivre jusqu’au bout la politique des sanctions contre le Hezbollah et tous ceux qui l’aident. Il a même clairement déclaré que les États-Unis comptent imposer des sanctions économiques aux alliés et amis du Hezbollah, quelles que soient leurs religion ou confession. Un de ceux qui l’ont rencontré précise qu’il a été très clair sur ce point, ne laissant aucune place à l’interprétation ou à la spéculation. Selon cette personnalité, la façon ferme avec laquelle il a abordé ce sujet ne peut pas vraiment être considérée comme diplomatique, contrairement à son prédécesseur David Satterfield qui est un diplomate chevronné. Schenker s’est donc voulu plus franc, tout en restant amical, comme s’il utilisait ce langage pour aider les amis libanais des États-Unis.

Selon plusieurs sources différentes, la franchise est donc l’élément marquant des entretiens de Schenker avec les personnalités libanaises, mais sans agressivité ou volonté de défier. D’ailleurs, la position américaine sur ce sujet n’est pas nouvelle. Elle est la même depuis que l’administration de Donald Trump est arrivée au pouvoir. Plusieurs délégations parlementaires se sont ainsi rendues à Washington au cours des trois dernières années et elles ont entendu la même position sur la détermination américaine à aller jusqu’au bout dans les sanctions contre le Hezbollah. La seule nuance est que certaines personnalités ont exprimé leur compréhension sur le fait que ces sanctions touchent tout le Liban et que la situation économique dans ce pays est fragile et ne peut donc pas supporter un surplus de mesures financières. Mais sur le principe, toutes les personnalités américaines rencontrées par les délégations libanaises successives étaient d’accord.

Schenker n’a donc fait que réitérer cette position, mais à sa manière à la fois dynamique mais aussi un peu didactique, car il vient d’un background analytique, ayant été l’un des piliers du Washington Institute.

En revanche, en abordant le tracé des frontières maritime et terrestre, le secrétaire d’État adjoint s’est montré beaucoup plus conciliant, laissant entendre qu’il pourrait exercer des pressions sur les Israéliens après les élections législatives pour les pousser à faciliter le processus. David Schenker aurait même adopté une attitude positive au sujet des trois conditions libanaises sur la concomitance des volets terrestre et maritime, sur une médiation de l’ONU et sur le souhait de ne pas fixer de délai aux négociations. Les interlocuteurs libanais de l’émissaire américain auraient donc senti une volonté réelle d’accélérer ce processus, en le dissociant totalement de la question des sanctions économiques et financières sur le Hezbollah et ses alliés. Mais il a aussi clairement précisé qu’il ne peut rien faire avant les élections législatives en Israël, prévues le 17 septembre, et la formation d’un nouveau gouvernement qui pourrait se faire rapidement.

Selon certains interlocuteurs libanais de Schenker, ce dernier serait pressé de faire avancer ce dossier d’abord parce que les Israéliens ont une longueur d’avance sur les Libanais dans ce domaine et qu’ils ont hâte de commencer l’exploitation du pétrole et du gaz, et d’autre part parce que des compagnies américaines sont intéressées à s’impliquer dans ces projets.

Les interlocuteurs libanais de Schenker sont unanimes pour considérer que le diplomate américain a voulu leur montrer que le Liban figure en bonne place sur l’agenda politique des États-Unis dans la région. Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si Beyrouth a constitué la deuxième étape de sa tournée régionale, après Jérusalem et avant Amman et Bagdad. En revanche, les Libanais ne sont pas unanimes pour considérer que c’est une bonne chose. En effet, certains d’entre eux estiment que le regain d’intérêt américain pour le Liban s’inscrit essentiellement dans le cadre du bras de fer qui oppose les États-Unis à l’Iran et ses alliés. Or, dans ce contexte, le secrétaire général du Hezbollah a déclaré dans son dernier discours qu’il fallait désormais une autre approche au Liban du dossier des sanctions économiques. « Tant qu’elles ne touchaient que nous, c’est supportable, a déclaré Hassan Nasrallah. Mais si elles vont toucher nos amis et alliés, il faudra adopter une autre politique. » Le Hezbollah étudie déjà plusieurs options qui seraient soumises au gouvernement et même au Parlement si le processus des sanctions devait s’accélérer.

Le nouveau secrétaire d’État adjoint pour les Affaires du Proche-Orient, David Schenker, a à peine terminé sa visite au Liban que les différentes parties libanaises s’emploient à déchiffrer ses propos et les intentions de son pays. Il faut dire que pour sa première visite au Liban à ce poste important, David Schenker a multiplié les rencontres avec les différentes personnalités...

commentaires (4)

"Mais si elles vont toucher nos amis et alliés, il faudra adopter une autre politique"...rien à decrypter, tout est clair: hassan etait très clair et son ton qui depassait les 300 dB clamait sa vrai raison d'être, sa vrai raison de vivre et de se battre: khamaneii... Le Liban? Connait pas. Alors trêve de plaisanterie et histoires de Liban fort qui ecrasera Israël ainsi que tout ses ennemis tous à la fois... On est aujourd'hui au 21eme siecle des esclaves de khameneii et ses acolytes, chair à canon pour beaucoup et monnaie de négociation pour d'autres. Un avenir sombre nous attend malgré ce que pensent ceux qui divaguent ensorcelés par des illusions toxiques. Quelque soit les propos de Schenker et quelque soit sa position envers le Liban, on se fait conduire comme moitons de panurge vers l'autel de hassan en offrande à son idole.

Wlek Sanferlou

16 h 08, le 14 septembre 2019

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Commentaires (4)

  • "Mais si elles vont toucher nos amis et alliés, il faudra adopter une autre politique"...rien à decrypter, tout est clair: hassan etait très clair et son ton qui depassait les 300 dB clamait sa vrai raison d'être, sa vrai raison de vivre et de se battre: khamaneii... Le Liban? Connait pas. Alors trêve de plaisanterie et histoires de Liban fort qui ecrasera Israël ainsi que tout ses ennemis tous à la fois... On est aujourd'hui au 21eme siecle des esclaves de khameneii et ses acolytes, chair à canon pour beaucoup et monnaie de négociation pour d'autres. Un avenir sombre nous attend malgré ce que pensent ceux qui divaguent ensorcelés par des illusions toxiques. Quelque soit les propos de Schenker et quelque soit sa position envers le Liban, on se fait conduire comme moitons de panurge vers l'autel de hassan en offrande à son idole.

    Wlek Sanferlou

    16 h 08, le 14 septembre 2019

  • J'espère que David ne s'imagine pas une seule seconde que la résistance du hezb libanais est dans l'expectative de s'attendre à quoi se soit de positif de cet envoyé du pays usurpateur. Il est plus là pour remonter le moral de ses troupes un peu à l'abandon. Ce david aura son remède comme l'autre avant lui et comme tous les autres qui se sont succédés avant eux. Et la caravane passe . Bon week-end Scarlett et permettez moi une bise affectueuse sur chaque joue.

    FRIK-A-FRAK

    12 h 17, le 14 septembre 2019

  • MISSION DE RECONNAISSANCE ? CE TYPE EST VENU IMPOSER DES CONDITIONS ET REVEILLER LES ABRUTIS ENDORMIS TOUT EN PROFERANT DE MISES EN GARDE CAMOUFLEES.

    LA LIBRE EXPRESSION

    09 h 45, le 14 septembre 2019

  • Pour une fois ce 'décryptage " s'en tient aux faits et n'est pas une propagande flagrante en faveur du Hezbollah comme les autres écrits de madame Haddad qui devraient être classés selon la déontologie professionnelle par l'Orient le-Jour dans la rubrique "opinion" .

    Tabet Ibrahim

    07 h 40, le 14 septembre 2019

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