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Algérie : les étudiants rejettent à leur tour l'instance de dialogue


Des étudiants algériens manifestant, le 30 juillet 2019, à Alger. Photo AFP / RYAD KRAMDI

Un millier d'étudiants ont manifesté mardi, pour la 23e semaine d'affilée à Alger, proclamant à leur tour leur défiance à l'égard du "dialogue" dont le pouvoir algérien a chargé un groupe de personnalités, pour tenter de sortir l'Algérie de la crise politique.

Une présidentielle convoquée le 4 juillet pour élire le successeur d'Abdelaziz Bouteflika, contraint à la démission le 2 avril par un mouvement de contestation qui secoue l'Algérie depuis plus de cinq mois, n'a pu être organisée, faute de candidats, et la période d'intérim constitutionnelle a expiré début juillet.

Président par intérim, Abdelkader Bensalah a chargé jeudi une "Instance nationale de dialogue et de médiation" de mener des consultations avec la classe politique, la société civile et le "Hirak" (mouvement de contestation) pour définir les modalités d'une future présidentielle, que refuse les manifestants, tant que les anciens cadres de la présidence Bouteflika sont encore au pouvoir.

"Je ne connais pas les gens de l'instance de dialogue, mais je sais que le peuple n'est pas content. Je l'ai vu vendredi (lors de la grande manifestation hebdomadaire) et je le vois aujourd'hui", explique Nesrine, 17 ans, drapeau sur les épaules et casquette pour se protéger du fort soleil de juillet.

"Pas de dialogue avec le +gang+" au pouvoir, scandent les manifestants, au milieu d'un fort déploiement policier, en contradiction avec les conditions posées par l'instance avant tout dialogue, notamment celle d'un allègement du dispositif policier lors des manifestations. "Un Etat civil, pas militaire", ont-ils également scandé, en référence à la place centrale occupée par l'armée dans l'appareil de pouvoir depuis l'indépendance et à son chef d'état-major, le général Ahmed Gaïd Salah, devenu le véritable homme fort du pays depuis la démission de M. Bouteflika après 20 ans de pouvoir.

Initialement composée de six personnes - un ex-président de la Chambre basse et ancien ministre de M. Bouteflika, un ancien parlementaire, une professeure de droit public, un économiste, un syndicaliste et un universitaire - l'instance a intégré dimanche un 7e membre, présenté comme un "jeune du Hirak" mais largement inconnu. Déjà fortement contestée, cette instance a aussi appelé 23 autres personnalités à la rejoindre. Mais six d'entre elles, dont quatre parmi les plus susceptibles de la rendre légitime auprès du Hirak, ont d'ores et déjà décliné.

Les étudiants se sont dispersés sans incident en début d'après-midi.

Un millier d'étudiants ont manifesté mardi, pour la 23e semaine d'affilée à Alger, proclamant à leur tour leur défiance à l'égard du "dialogue" dont le pouvoir algérien a chargé un groupe de personnalités, pour tenter de sortir l'Algérie de la crise politique.
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