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Agenda - Pédagogie

Clap de fin pour un camp d’été au Collège Saint-Grégoire

Après deux semaines d’initiation aux métiers de demain, soixante adolescents qui ont participé au programme académique « Tomorrow » ont reçu vendredi leurs diplômes.

Un groupe d’enfants s’apprête à recevoir les diplômes de participation au summer camp « Tomorrow ».

« C’est un fait, aujourd’hui tout le monde veut être unique. » L’air assuré, l’adolescent de 15 ans présente un projet de lunettes personnalisées. Dans la salle, les questions se substituent très vite aux applaudissements, provoquant un tumulte bon enfant. Le publicitaire d’un jour fait en réalité partie du module « Gestion et Entrepreneuriat », l’une des cinq composantes du camp d’été « Tomorrow », organisé vendredi au Collège Saint-Grégoire, à Achrafieh. L’objectif ? « Faire découvrir aux adolescents une gamme de métiers, afin de les aider à choisir leur spécialité à l’université », explique Youmna Baladi, fondatrice de ce camp académique. Mère de trois enfants, c’est l’expérience de son fils – parti à Cambridge en 2017 dans un camp d’été – qui a constitué le point de départ de cet ambitieux projet, auquel une cinquantaine de professionnels ont participé. « Quand j’ai vu les activités qu’il a réalisées, je me suis instantanément demandé pourquoi ne pas reproduire le modèle ici », continue-t-elle, soulignant « la grande qualité des intervenants au Liban. »

Accessible dès l’âge de 12 ans, le programme a attiré des enfants du monde entier, et suscité la curiosité de nombre de professionnels, selon Mme Baladi. « À cet âge, les enfants sont comme des éponges. Ils peuvent emmagasiner énormément de connaissances », rassure-t-elle, balayant ainsi les doutes quant à l’utilité d’un tel programme pour des adolescents. « L’équipe dont je me suis entourée était animée par la même volonté, celle de transmettre un savoir, afin, pourquoi pas, de créer de véritables vocations », ajoute-t-elle.

La diversité des activités, un objectif primordial

Si une telle initiation peut paraître a priori austère, les intervenants ont rivalisé d’ingéniosité pour associer pédagogie et aspect ludique. Le Dr Ismaïl Maatouk, en charge du département « Médecine et Santé », a ainsi organisé un quiz à l’image du jeu télévisé Questions pour un champion, afin de vérifier les connaissances acquises par les enfants. L’architecte Éliane Matar Avédissian, responsable du programme « Ingénierie et Architecture », a choisi quant à elle de réaliser des maquettes, ainsi qu’un projet de plantation dans des boîtes en carton, en vue d’expliquer le principe d’étanchéité des toits. « Le but est de véritablement les responsabiliser, en faisant évoluer leur mentalité », précise-t-elle, après avoir montré à ses élèves les potentiels bâtiments du futur, respectueux de l’environnement.

Chaque groupe a également participé à des sorties immersives, permettant d’offrir un large panorama des professions présentées. « Nous avons visité un hôpital, et récolté les témoignages d’un cardiologue, d’un dermatologue et d’un psychiatre », détaille la directrice, tandis que les élèves du module « À travers l’art » se sont rendus au musée Sursock, menant une lecture analytique des œuvres exposées. Le dernier groupe, dont le programme s’intitule « Communication et Art de l’expression en public », s’est quant à lui exercé à discourir sur la tribune de l’amphithéâtre du collège, les cours dispensés étant cette fois exclusivement en anglais.

Des enfants convaincus

Si le camp d’été vient à peine de s’achever, la fondatrice envisage déjà la suite. « Le but est d’inciter les enfants à revenir afin qu’ils puissent découvrir les autres métiers, et ainsi avoir une vision plus précise de ce qu’ils veulent faire a posteriori », commente-t-elle, avant d’ajouter que de leur côté, « les retours sont extrêmement positifs ». La jeune Meyss, 14 ans, fait partie de ces participants ravis par l’expérience. « J’ai décidé de venir car je me suis dit que cela me donnerait des opportunités pour mieux connaître le travail, et je n’ai pas été déçue », affirme-t-elle, expliquant avoir appris à « monter un film et à le produire. » « Cela m’a convaincue que je voulais travailler dans ce domaine », note-t-elle.

Mark, qui vient du Canada, est lui aussi enchanté par ces deux semaines passées. « J’ai appris comment on négociait avec les gens, et surtout comment on vendait un produit », explique-t-il. Une aubaine pour ce jeune de 14 ans, dont le rêve est de travailler dans le commerce international. « Nous devons préparer nos jeunes aux difficultés du monde du travail, car ils sont la clé de notre avenir », conclut Mme Baladi.

« C’est un fait, aujourd’hui tout le monde veut être unique. » L’air assuré, l’adolescent de 15 ans présente un projet de lunettes personnalisées. Dans la salle, les questions se substituent très vite aux applaudissements, provoquant un tumulte bon enfant. Le publicitaire d’un jour fait en réalité partie du module « Gestion et Entrepreneuriat », l’une...