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Sarkozy évoque son ascension et règle quelques comptes dans un livre

L'ancien président français Nicolas Sarkozy, lors des funérailles de l'industriel Serge Dassault en juin dernier. Photo d'archives Reuters/Charles Platiau

 L'ex-président français Nicolas Sarkozy livre, dans "Passions", qui paraît ce jeudi, ses souvenirs politiques et personnels jusqu'à son accession à l'Elysée en 2007, et règle quelques comptes au passage.

Le 6 mai 2007, "lorsque j'ai vu mon visage se dessiner avec les 53% inscrits sur l'écran, ce fut une explosion. Tout le monde criait, sautait, riait, certains pleuraient de joie. Nous y étions. C'était enfin fini. J'avais réussi ce qui était mon objectif intime depuis tant d'années. (...) Je devenais enfin légitime", écrit M. Sarkozy.

Président entre 2007 et 2012, Nicolas Sarkozy évoque longuement son parcours politique, qui a débuté par une réunion de l'ancien parti Rassemblement pour la République (RPR) à Nice (sud-est de la France) en 1975, suivie d'une rencontre à Matignon avec le Premier ministre d'alors, Jacques Chirac, omniprésent au fil des 360 pages de ce premier tome. Il narre, sur un ton direct, son ascension vers la magistrature suprême, notamment son passage au ministère français de l'Intérieur (2002-2004, 2005-2007), "un peu plus de trois années qui furent les plus heureuses de (sa) vie sur le plan professionnel".

"J'aime gagner. Je me suis toujours battu pour la victoire, mais force est de reconnaître que j'ai beaucoup plus appris de mes échecs que de mes succès", explique l'ex-président, battu par le socialiste François Hollande en 2012 et auteur d'un retour manqué lors de la primaire de la droite en 2016. "Souvent, on m'a demandé si, aujourd'hui, la politique me manquait. Invariablement, je réponds non, et je vois bien que peu nombreux sont ceux qui me croient. Pourtant, c'est la vérité, si l'on veut bien se donner la peine de comprendre que ce n'est pas la politique que j'aime, c'est la vie!", assure M. Sarkozy, alors que son parti, Les Républicains, est en pleine crise après sa déroute (8,48%) aux élections européennes de mai.


"Organisme mondial de la démographie" 
M. Sarkozy évoque longuement sa vie privée, sa deuxième épouse Cécilia qui lui annonça "sa volonté de divorcer" le jour du débat télévisé de l'entre-deux tours présidentiel de 2007, ou encore sa rencontre avec Carla Bruni, "la plus importante de (sa) vie".

L'ancien président évoque son ancien mentor Édouard Balladur, un "professeur exigeant", et Jacques Chirac pour qui "l'indépendance" était "une faute" qu'il ne "pardonnait pas". Il prend soin de ne pas porter d'appréciation sur l'action d'Emmanuel Macron, si ce n'est pour dire, pour l'actuel président comme pour Valéry Giscard d'Estaing et pour lui-même, que "si la jeunesse est un grand atout pour conquérir le pouvoir, elle est une faiblesse au moment de l'exercer". Et accorde un satisfecit au Premier ministre français Édouard Philippe, ancien soutien de son rival Alain Juppé.

M. Sarkozy est en revanche sans ménagement envers la socialiste Ségolène Royal, qu'il a battue au second tour en 2007, comme envers son successeur François Hollande qu'il accuse sans développer de "manipulations policières, et judiciaires" à son endroit.

L'ancien président règle surtout ses comptes avec François Fillon, qui fut son Premier ministre de 2007 à 2012.

"François Fillon a demandé que l'on accélère les procédures judiciaires à l'encontre de celui qui l'a nommé cinq ans durant à Matignon ! Il n'y a rien à dire de plus. En soi, c'est accablant", selon M. Sarkozy, qui sera bientôt jugé pour corruption. L'ancien Premier ministre, lui-même rattrapé par les affaires pendant sa campagne présidentielle en 2017, "a été puni par là où il avait pêché", juge l'ancien président.

Au plan politique, M. Sarkozy parle de "l'état de décadence avancée de l'Europe en particulier, et de l'Occident en général", qu'il discerne dans "la coupable faiblesse" d'"une partie des élites françaises, jamais prêtes à mener la guerre", notamment face à l'islamisme radical, estime-t-il. Il plaide pour la création d'un "organisme mondial de la démographie" pour "définir ce que devrait être une planification de la démographie de la planète", à ses yeux l'un des défis majeurs du 21ème siècle.

 L'ex-président français Nicolas Sarkozy livre, dans "Passions", qui paraît ce jeudi, ses souvenirs politiques et personnels jusqu'à son accession à l'Elysée en 2007, et règle quelques comptes au passage.
Le 6 mai 2007, "lorsque j'ai vu mon visage se dessiner avec les 53% inscrits sur l'écran, ce fut une explosion. Tout le monde criait, sautait, riait, certains pleuraient de joie....