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Auto - Focus

Bugatti, ou l’exclusivité du cousu main

La marque française, qui fête ses 110 ans cette année, pourrait proposer un modèle « grand public », probablement électrique, à l’horizon 2024.

Après huit semaines d’assemblage environ, les Bugatti sont testées sur la route par d’anciens pilotes de course, avant de subir un dernier contrôle de qualité et être livrées à leurs heureux acquéreurs. Arnd Wiegmann/Reuters

Les plus rapides et les plus chères au monde : la marque automobile française Bugatti reste fidèle à son credo de bolides d’un luxe extrême, assemblés à la main dans son atelier de l’est du pays, tout en envisageant d’élargir sa clientèle.

À Molsheim, à l’ouest de Strasbourg, les « happy few » s’offrant une voiture de sport à 2,5 millions d’euros minimum (hors taxes) sont accueillis dans le château Saint-Jean acheté il y a un siècle par Ettore Bugatti. Le calme de l’endroit est seulement perturbé par le vrombissement d’un moteur de 1 500 chevaux, au moins le double de la puissance d’une Porsche ou d’une Ferrari. « Si c’est comparable, ce n’est plus une Bugatti », vante son PDG allemand Stephan Winkelmann, reprenant les mots du fondateur de la marque, qui a ouvert ses portes à la presse pour ses 110 ans. Plus d’un siècle de luxe et de performance automobile, mais aussi d’histoire chaotique, interrompue pendant des dizaines d’années.

Né en Italie, le jeune Ettore Bugatti commence à construire ses propres voitures à Molsheim en 1909. L’entre-deux-guerres (mondiales – 1914-1918 et 1939-1945) verra naître les mythiques Type 35, reines des circuits automobiles, la Type 57 SC Atlantic et la Royale. Mais la mort en voiture de son fils Jean, successeur désigné, en 1939, et la Seconde Guerre mondiale, qui obligera Ettore Bugatti à fuir à Bordeaux, dans le sud-ouest de la France, hâtent le déclin de la marque. Il parviendra à récupérer son usine de Molsheim après la guerre, mais mourra en 1947.

La renaissance n’aura lieu que dans les années 1990, d’abord sous l’impulsion d’un entrepreneur italien puis avec le groupe Volkswagen qui rachète en 1998 à la fois Bentley, Lamborghini et Bugatti. Le patriarche du géant automobile allemand, Ferdinand Piëch, donne une feuille de route précise à ses ingénieurs : créer une voiture ayant l’accélération d’une F1, une puissance de plus de 1 000 chevaux, pouvant rouler à 400 km/h... tout en étant élégante et confortable pour aller à l’opéra.

Un second modèle

Pour l’heure, Bugatti ne construit qu’un modèle après l’autre. Cela a d’abord été la Veyron, vendue à 450 exemplaires, et désormais la Chiron, dont les 500 unités prévues vont sortir une par une de l’atelier de Molsheim, redevenu le camp de base du constructeur. Un atelier blanc peu bruyant, où 25 paires de mains assemblent minutieusement les pièces fabriquées dans différents pays d’Europe. « Il n’y a aucun métier qui ressemble à ce qu’on fait, aucune voiture comme ça », explique fièrement Loïc, mécanicien de 32 ans, affairé à installer, avec une collègue sellière, l’équipement intérieur d’une Chiron couleur prune. « C’est un peu le Saint Graal de l’automobile », renchérit Alexandre Leyder (24 ans), embauché il y a deux mois et occupé au montage d’un moteur de 16 cylindres.

Huit semaines environ sont nécessaires pour assembler une voiture, qui sera testée par d’anciens pilotes de course – dont Andy Wallace, sacré aux 24 Heures du Mans – et scrutée six heures sous une lumière spéciale pour détecter la moindre imperfection de carrosserie, fût-t-elle minime et complètement invisible pour un œil novice. Au fond de l’atelier, cinq bolides aux lignes courbes caractéristiques de Bugatti sont cachés sous des toiles, leurs acheteurs devant en avoir la primeur après avoir patienté au moins deux ans entre l’achat et la livraison. Bugatti reste surtout une affaire de collectionneurs plus que de kilomètres avalés. Outre quelques célébrités du football ou du cinéma, les propriétaires de Bugatti sont à 80 % de riches entrepreneurs roulant peu avec leur bolide. À peine 2 000 km annuels pour celles actuellement en circulation, certaines étant uniquement admirées dans un garage.

Mais désormais, après 76 voitures fabriquées en 2018, Bugatti se sent prêt à produire bien davantage à Molsheim et à se lancer, en parallèle à la Chiron, dans la construction d’un second modèle. « Ce serait une voiture que vous pourriez utiliser quotidiennement », envisage Stephan Winkelmann à l’horizon 2024. Avec un prix « toujours de luxe », mais moindre, et éventuellement quatre places. « Un véhicule à batterie électrique est une des options auxquelles je suis très favorable », indique le PDG, ajoutant dans la foulée : « Mais aucune décision n’est prise », sous-entendu du côté de Volkswagen.

En attendant, le luxe reste à son paroxysme. En mars dernier, au Salon automobile de Genève, Bugatti a dévoilé « La voiture noire », un exemplaire unique d’une valeur de 11,5 millions d’euros (hors taxes). Son acheteur est inconnu. La rumeur évoque Ferdinand Piëch, aujourd’hui âgé de 82 ans et désormais retiré de Volkswagen.

Source : AFP

Les plus rapides et les plus chères au monde : la marque automobile française Bugatti reste fidèle à son credo de bolides d’un luxe extrême, assemblés à la main dans son atelier de l’est du pays, tout en envisageant d’élargir sa clientèle.À Molsheim, à l’ouest de Strasbourg, les « happy few » s’offrant une voiture de sport à 2,5 millions d’euros minimum...

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