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Dernières Infos - Liban

Distanciation : le bloc du Hezbollah critique implicitement Hariri

Le bloc parlementaire du Hezbollah, réuni le 21 novembre 2018. Photo d'archives fournie par le bureau de presse du Hezbollah

Le bloc parlementaire du Hezbollah a critiqué sans le nommer le chef du gouvernement, Saad Hariri, au sujet de la politique libanaise officielle de distanciation par rapport aux conflits régionaux, après le discours que M. Hariri a récemment tenu au sommet arabe de La Mecque.

"La distanciation par rapport aux conflits régionaux est une politique adoptée par le gouvernement libanais. Le bloc conseille de ne pas jouer les futés et rappelle que les formations politiques ont le droit d'exprimer leurs convictions de manière claire et que le gouvernement ne peut pas confisquer ces convictions. Tout comme personne n'a le droit de transgresser, au nom du gouvernement, les engagements de celui-ci édictés dans sa déclaration ministérielle", a souligné le groupe parlementaire à l'issue de sa réunion hebdomadaire.

Saad Hariri s’était montré incisif mardi à l’égard du Hezbollah qui avait critiqué son discours durant le sommet arabe de La Mecque, lorsqu’il avait condamné "les attaques contre les Émirats arabes unis et l’Arabie saoudite", en référence au sabotage de navires au large des Émirats le 12 mai, ainsi que les attaques au drone contre un oléoduc le 14 mai en Arabie saoudite revendiquées par les rebelles houthis au Yémen. Au Hezbollah qui avait jugé que ce discours "représentait le seul point du vue du Premier ministre", Saad Hariri a répondu : "Il serait utile de rappeler que lorsque le chef du gouvernement s’exprime à une tribune, il le fait au nom du Liban. Et c’est au nom du Liban que j’ai pris part au sommet de La Mecque et approuvé ses résolutions. Ma position et mon discours sont conformes à la déclaration ministérielle. Ceux qui pensent le contraire n’ont qu’à relire toutes les résolutions des sommets arabes passés pour voir qui est en train de fouler aux pieds la politique de distanciation".

Le bloc du Hezbollah a en outre appelé à éviter les polémiques politiques, sans dire à qui il s'adresse clairement, que ce soit le Courant patriotique libre de Gebran Bassil, son allié, ou le Courant du Futur de M. Hariri. "Le groupe appelle à ne pas exprimer inconsidérément des positions qui visent à exciter le sentiment confessionnel et à avoir le courage de résoudre les différends en interne afin de ne pas aggraver les tensions. Les tentatives de mobiliser les partisans dans la rue ne servent pas l'intérêt du pays".

Les relations sont tendues entre le Courant du Futur et le Courant patriotique libre, malgré l'entente politique scellée entre les deux formations en 2016, et grâce à laquelle le fondateur du CPL, Michel Aoun, a été élu président de la République.

La formation parlementaire du Hezbollah a également abordé la question du vote du projet de budget de l'année en cours. Le groupe a ainsi appelé une nouvelle fois à assainir les finances de l'Etat, sans avoir à imposer davantage les classes populaires aux revenus limités. Il a dans ce contexte regretté que le projet de budget en gestation "ne diffère pas des budgets précédents".

Le budget aurait dû en principe être voté avant son année d’exécution, ou au maximum à la fin du mois de janvier 2019. Les députés ont voté la semaine dernière en faveur d’un prolongement au 15 juillet de l’autorisation accordée par le Parlement pour permettre à l’État de collecter les impôts et décaisser les dépenses selon la règle du douzième provisoire, en l’absence d’une loi de finances pour l’année en cours.

Le bloc parlementaire du Hezbollah a critiqué sans le nommer le chef du gouvernement, Saad Hariri, au sujet de la politique libanaise officielle de distanciation par rapport aux conflits régionaux, après le discours que M. Hariri a récemment tenu au sommet arabe de La Mecque."La distanciation par rapport aux conflits régionaux est une politique adoptée par le gouvernement libanais. Le bloc...