Egypte : Amnesty s'alarme d'une nouvelle vague de répression

L'ONG Amnesty International s'est alarmée vendredi d'une nouvelle vague de répression contre les militants des droits humains en Egypte après l'arrestation cette semaine de deux activistes.

L'arrestation de l'avocat Haytham Mohamdeen et de l'ancien militant politique Mostafa Maher" a suscité la crainte que les autorités égyptiennes puissent entreprendre une nouvelle vague de répression ciblant la dissidence pacifique ou des individus ayant été militants", selon l'ONG de défense des droits humains.

"Ces récentes arrestations ont ravivé un climat de peur chez les militants indépendants et les organisations des droits humains à propos d'un nouvel assaut des autorités égyptiennes contre le droit à la liberté d'expression et de réunion pacifique", a affirmé Magdalena Mughrabi, directrice adjointe pour le Moyen-Orient de l'ONG, dans un communiqué.

Haytham Mohamdeen, avocat en droit du travail, avait été libéré de prison en octobre et placé en liberté surveillée, après cinq mois de détention pour avoir organisé des manifestations pacifiques, d'après l'organisation.

Il a été convoqué par la police lundi puis arrêté "après avoir été accusé à tort de violation des modalités de sa probation", a ajouté Amnesty.

Selon cette source, des policiers en civil se sont rendus mardi au domicile de Mostafa Maher avant de l'arrêter.

Le parquet a ordonné jeudi le placement en détention provisoire des deux hommes pendant 15 jours, pour avoir prétendument "aidé un groupe terroriste à atteindre ses objectifs", a indiqué Amnesty dans son communiqué.

L'ONG a appelé le Caire à libérer les deux hommes "immédiatement et sans condition", qualifiant leur détention d'"arbitraire" et des accusations formulées à leur encontre de "vagues et sans fondement crédible".

Les ONG dénoncent régulièrement la répression et les violations des libertés par le régime du président égyptien Abdel Fattah al-Sissi, au pouvoir depuis 2014.

Depuis la destitution par l'armée du président islamiste Mohamed Morsi en 2013, des centaines de voix considérées comme dissidentes ont été emprisonnées.

Le Caire nie ces allégations, mettant l'accent sur sa lutte contre le terrorisme.