Washington juge "possible" qu'Ankara renonce aux missiles russes

Les Etats-Unis jugent "possible" que la Turquie renonce finalement au système de défense russe S-400 qui a fortement tendu les relations entre les deux pays alliés au sein de l'OTAN.

"C'est possible", a déclaré jeudi la ministre-adjointe de la Défense chargée de l'US Air Force, Heather Wilson, à un groupe de journalistes à Washington. "Les diplomates continuent à oeuvrer en ce sens", a-t-elle précisé.

Washington a sommé la Turquie de choisir entre le système de défense russe et les avions de chasse américains F-35, dont la Turquie souhaite également acquérir 100 exemplaires.

Les Etats-Unis ont suspendu début avril les livraisons d'équipements au sol liés à l'usage du F-35, un appareil conçu pour communiquer en temps réel avec les systèmes militaires de l'OTAN, dont ceux de défense antimissiles.

Deux appareils ont été livrés en juin 2018 mais ils sont restés aux Etats-Unis, sur la base aérienne de Luke, près de Phoenix, dans l'Arizona, officiellement pour toute la formation des pilotes turcs.

"Nous continuons à entraîner les pilotes turcs sur la base aérienne de Luke, mais nous ne pensons pas que nous pouvons envoyer ces avions dans un pays qui possède le système S-400 qui a été conçu pour mettre en échec le F35 et d'autres avions", a ajouté Mme Wilson.

Ankara refuse officiellement de revenir sur l'achat de système de défense antiaérienne et antibalistique russe S-400 et affirme que la livraison des premières batteries est prévue cet été, en juin ou en juillet. Mais le chef de la diplomatie turque Mevlüt Cavusoglu a aussi indiqué le mois dernier que la Turquie était consciente des préoccupations de ses alliés au sein de l'OTAN.

D'après des médias turcs, plusieurs hypothèses sont envisagées, comme la non-activation des S-400 après livraison à la Turquie, ou le transfert des batteries russes dans un pays tiers.