Austérité : les juges libanais décident de poursuivre leur grève

Les juges libanais, qui craignent d'être touchés par les mesures d'austérité prévues dans l'avant-projet de budget de l'année en cours et qui sont en grève depuis plusieurs jours, ont décidé mercredi de maintenir leur mouvement de contestation jusqu'à ce que le gouvernement termine l'examen du texte en question, rapporte l'Agence nationale d'information (Ani, officielle).
La décision des juges à été prise à l'issue d'une réunion qu'ils ont tenue à la cour d'appel, au palais de Justice à Beyrouth.

Dans leur communiqué, les juges ont insisté sur l'importance du pouvoir judiciaire que la Constitution élève au même niveau que les pouvoirs législatif et exécutif. "La revendication principale des juges est le vote d'une loi sur l'indépendance du pouvoir judiciaire consacrant son indépendance sur les plans des nominations, ainsi que sur le plan financier", indique ce texte dans lequel les juges refusent de "payer le prix du gaspillage et du pillage de l'argent public".

Samedi, le Conseil supérieur de la magistrature (CSM) avait mis en garde contre toute "atteinte aux garanties octroyées aux membres du pouvoir judiciaire", affirmant l’attachement du CSM à "coopérer avec les autres pouvoirs en vue de préserver la dignité et l’indépendance des magistrats". Mais le CSM avait désavoué le mouvement de protestation des juges, précisant que l’appel à la grève n’émanait pas de lui et invitant les magistrats à "poursuivre leur travail comme à l’accoutumée".