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Dernières Infos - Liban

Affaire FL/LBCI : Geagea en appelle à Aoun, Berry et Hariri

Le chef des Forces libanaises, Samir Geagea. Capture d'écran

Le chef des Forces libanaises, Samir Geagea, a adressé vendredi une lettre ouverte au chef de l'Etat, Michel Aoun, au président du Parlement, Nabih Berry, au Premier ministre Saad Hariri, contestant la décision de la justice au sujet de l'abandon des poursuites contre la chaîne LBCI et son PDG, Pierre Daher, décidée le 28 février dernier.

"Le verdict de la juge pose des problèmes juridiques fondamentaux. Nous avons subi un traitement raciste, comme si nous n'existions pas.", a déclaré M. Geagea lors d'une conférence de presse au cours de laquelle il a lu le texte de sa lettre ouverte. "Si un juge peut interpréter la loi, il ne peut pas faire fi de l'histoire des Forces libanaises. La juge a attaqué l'histoire d'un parti et d'une grande partie des Libanais. La justice est rendue au nom du peuple libanais. Il s'agit d'une décision illégitime et d'une attaque contre nous", a-t-il jugé.

Dans cette lettre ouverte, M. Geagea a appelé, outre les trois présidents, le ministre de la Justice, Albert Serhane, les députés et le Conseil de la magistrature à "prendre les mesures nécessaires", notamment contre la juge Fatima Jouni, qui avait décidé l'abandon des poursuites.

Jeudi, les FL ont présenté un recours en appel en vue de faire infirmer le jugement de première instance relatif à l’abandon des poursuites contre la LBCI et son PDG.

Après la sortie de prison de M. Geagea, les FL avaient intenté une action en justice en 2006 contre Pierre Daher pour "abus de confiance, fraude et fuite de capitaux". C’est surtout l’abus de confiance qui a été retenu in fine. Après des années d’interdiction, le parti a voulu récupérer la chaîne qu’il avait fondée en 1985 sous le nom de LBC. Celle-ci avait été financée jusqu’en 1992 par les FL, date à laquelle les actifs et les dettes de la LBC ont été transférés à une nouvelle société appartenant en majorité à Pierre Daher, membre du conseil d’administration, sans que le contrat de cession ne soit enregistré. M. Daher affirme que cette cession découle de la vente de la LBC (qui deviendra LBCI) à son profit par Samir Geagea. Ce dernier, et les FL, contestent cette vente et affirment que M. Daher a abusé de la confiance du chef des FL qui l’avait placé à la tête de la chaîne, pour faire main basse sur les actifs de la LBC et développer le groupe par la suite.

Dans son jugement de 111 pages, la juge unique de Beyrouth, Fatima Jouni, a rejeté l’accusation d’abus de confiance. Elle se réfère à l’époque de la création de la LBC, estimant que son financement provenait "de la milice" des FL, et que la chaîne n’a vraiment eu de présence légale qu’avec la création de la LBCI qui était en majeure partie possédée par M. Daher, "sans que la contribution financière de M. Geagea ou de la partie plaignante, les FL, ne puisse être prouvée". Elle a considéré qu’en ce temps-là, l’argent de la "milice" ne provenait pas de partisans, mais il s’agissait de "l’argent du peuple libanais". Les FL ont fait appel de cette décision.

Le chef des Forces libanaises, Samir Geagea, a adressé vendredi une lettre ouverte au chef de l'Etat, Michel Aoun, au président du Parlement, Nabih Berry, au Premier ministre Saad Hariri, contestant la décision de la justice au sujet de l'abandon des poursuites contre la chaîne LBCI et son PDG, Pierre Daher, décidée le 28 février dernier."Le verdict de la juge pose des problèmes...