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Moyen Orient et Monde - Algérie

Les étudiants à leur tour mobilisés en masse contre le candidat Bouteflika

Le dossier de candidature du président sortant sera déposé le 3 mars, date butoir prévue par la loi, affirme son directeur de campagne.

Les étudiants algériens ont manifesté hier contre un 5e mandat de Bouteflika, à l’intérieur de leur campus alors que la police se tenait à l’extérieur. Ramzi Boudina/Reuters

Les étudiants algériens se sont à leur tour mobilisés en masse hier, dans tout le pays, contre la perspective d’un 5e mandat du président Abdelaziz Bouteflika, le pouvoir affichant de son côté sa détermination à mener à bien cette candidature malgré la contestation.

En annonçant le 10 février sa décision de briguer un 5e mandat, le chef de l’État, au pouvoir depuis 1999 et qui souffre des séquelles d’un accident vasculaire cérébral (AVC) depuis 2013, a mis fin à de longs mois d’incertitude. Mais il a aussi déclenché une contestation inédite depuis des années, de par son ampleur nationale, sa mobilisation et ses slogans visant directement le chef de l’État et son entourage.

Après les manifestations de masse de vendredi dernier, puis de nouveaux cortèges de moindre ampleur dimanche et lundi, les étudiants ont pris le relais hier, avec une multiplication des rassemblements à Alger, mais aussi dans la plupart des grandes villes du pays. En matinée, dans la capitale, environ 500 étudiants se sont regroupés aux cris de « Non au 5e mandat ! », « Bouteflika dégage ! », « Algérie libre et démocratique », à l’intérieur de la « fac centrale ». Les agents de sécurité de l’université ont alors cadenassé les grilles pour les empêcher de sortir, ont constaté des journalistes de l’AFP.

Des milliers à Alger

« Policiers et étudiants sont des frères », ont aussi crié ces étudiants aux membres des forces de l’ordre, déployés en nombre dans la rue. « Pour éviter la confrontation avec la police, les étudiants de plusieurs facultés d’Alger ont décidé de se rassembler dans l’enceinte de l’université », où les policiers « n’ont pas le droit d’entrer », a expliqué à l’AFP Raouf, étudiant en master de journalisme.

Quelque 100 à 200 autres étudiants, munis de pancartes et scandant des slogans contre le 5e mandat, se sont malgré tout regroupés à l’extérieur du campus, de l’autre côté de la grille, a constaté une journaliste de l’AFP. Dans l’après-midi, ceux-ci ont débuté une marche et ont été rejoints par d’autres groupes jusqu’à former un cortège de plusieurs milliers de personnes, en plein centre-ville.

Après s’être contentée d’observer – comme vendredi dernier – la police a finalement fait usage de gaz lacrymogène pour tenter de les disperser, et quelques heurts, avec des jets de pierres, ont été brièvement signalés.

D’autres rassemblements ont été rapportés par des médias locaux ou sur les réseaux sociaux dans l’agglomération algéroise. Environ 500 étudiants en journalisme se sont réunis sur leur campus, tandis que quelques centaines d’autres étaient regroupés à l’extérieur, selon une journaliste locale sur place.

Hors de la capitale, de multiples rassemblements ont été rapportés, via notamment le hashtag « Non au 5e mandat » sur les réseaux sociaux, sans qu’il soit possible de déterminer précisément leur nombre et leur ampleur. Le site d’informations TSA (Tout sur l’Algérie) a évoqué les cas des villes de Constantine (400 km à l’est d’Alger), Tizi Ouzou (100 km à l’est d’Alger), Ouargla (Est), ou encore Annaba (Nord-Est). D’autres images – authentifiées – ont été publiées à Oran (Ouest), par exemple.

« Pas en mon nom »

« Pas en mon nom ! » est un des mots d’ordre de la contestation d’hier, lancée sur les réseaux sociaux après le soutien affiché par 11 associations estudiantines à la candidature de M. Bouteflika. « Nous organisons une démonstration de force afin de montrer que ces 11 associations n’ont pas parlé en notre nom », a expliqué à l’AFP Hakim, 23 ans, étudiant en génie civil à l’université des sciences et technologie de Bab Ezzouar (USTHB), près d’Alger.

Des enseignants et universitaires avaient appelé leurs collègues à se joindre aux étudiants « contre un système politique devenu une véritable menace pour notre avenir ».

Face au mouvement, le directeur de campagne de M. Bouteflika, Abdelmalek Sellal, a annoncé que le dossier de candidature du président sortant serait déposé le 3 mars, date butoir prévue par la loi. Comme le Premier ministre Ahmad Ouyahia lundi, M. Sellal a fait valoir que le choix devait se faire dans les urnes. M. Ouyahia avait également mis en garde « contre les risques de dérapages sérieux ».

À ce titre, face à la contestation, plusieurs membres du camp présidentiel ont agité ces derniers jours le spectre de la « décennie noire » de guerre civile en Algérie (1992-2002), à laquelle M. Bouteflika est largement crédité d’avoir mis fin. Réélu sans discontinuer depuis 1999, M. Bouteflika n’apparaît plus que très rarement en public depuis qu’il a subi un AVC en 2013. Il se trouverait actuellement en Suisse pour des « examens médicaux ».

Plusieurs étudiants rencontrés par l’AFP lundi avaient résumé leur état d’esprit, soulignant n’avoir « connu que M. Bouteflika comme président ». Il « a fait de bonnes choses pour l’Algérie mais il est temps qu’il jette l’éponge », a déclaré Sid Ahmad Hanoun, étudiant en mathématiques informatiques (MI).

Source : AFP

Les étudiants algériens se sont à leur tour mobilisés en masse hier, dans tout le pays, contre la perspective d’un 5e mandat du président Abdelaziz Bouteflika, le pouvoir affichant de son côté sa détermination à mener à bien cette candidature malgré la contestation.En annonçant le 10 février sa décision de briguer un 5e mandat, le chef de l’État, au pouvoir depuis 1999 et qui...

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