"Nous sommes très préoccupés", a affirmé Marshall Billingslea, secrétaire adjoint au Trésor américain, qui préside actuellement le Gafi, faisant part de ses inquiétudes sur l'intention de la Commission européenne d'ajouter notamment l'Arabie saoudite et le Panama à sa liste noire.
Le responsable américain a assuré avoir "convoqué une séance extraordinaire du Gafi pour en parler" lors de la réunion de cette institution qui s'est tenue cette semaine au siège de l'Organisation pour la coopération et le développement économiques (OCDE) à Paris.
"Beaucoup de pays membres ont exprimé leur vive préoccupation à propos de ce projet de liste de la Commission européenne", a ajouté ce membre de l'administration de Donald Trump.
"Les listes noires et grises sont toujours des sujets très sensibles qu'il faut gérer avec précaution", a affirmé M. Billingslea, soulignant qu'elles ne devaient être "élaborées qu'à partir d'une méthodologie robuste et transparente".
"Je dois insister, en tant que président, sur l'importance de préserver le rôle central du Gafi comme institution leader dans la lutte contre le blanchiment d'argent", a affirmé le responsable américain.
Le Gafi dispose d'une liste noire où se trouvent l'Iran et la Corée du Nord. Sur sa liste grise figurent les Bahamas, le Botswana, le Cambodge, l'Ethiopie, le Ghana, le Pakistan, la Serbie, le Sri Lanka, la Syrie, Trinidad et Tobago, la Tunisie et le Yemen.
La proposition de la Commission européenne doit encore recevoir le feu vert du Parlement européen et des pays de l'Union, dont certains comme la France et le Royaume-Uni ont exprimé des réserves sur cette nouvelle liste de 23 pays à "haut risque".
Les nouveaux pays ciblés, avec parmi eux l'Arabie saoudite et le Panama, s'ajoutent aux 16 qui figuraient déjà sur ce registre - comme l'Iran, l'Irak, le Pakistan ou encore l'Ethiopie et la Corée du Nord - dont l'objectif est de "protéger le système financier de l'UE".
Créé en 1989, le Gafi a pour objectif d'assainir le système financier international en incitant les pays membres ou ceux souhaitant le rejoindre à se doter d'une législation contre le blanchiment d'argent et le financement du "terrorisme".
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