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Affaire Ziad Itani : Suzanne el-Hajj nie une nouvelle fois toute implication

Suzanne el-Hajj. Photo tirée d’une page de soutien à Mme Hajj sur Facebook

Le tribunal militaire présidé par le général Hassan Abdallah a poursuivi jeudi les audiences du procès de  l'ancienne directrice du bureau de lutte contre la cybercriminalité au sein des Forces de sécurité intérieure, Suzanne el-Hajj, et le pirate informatique Élie Ghabach, accusés tous deux d'avoir fabriqué de fausses preuves contre le dramaturge Ziad Itani.

Lors de cette séance, la colonelle Hajj s'est une nouvelle fois défendue d'avoir fabriqué le dossier contre M. Itani. Elle a affirmé "n'avoir jamais accepté l'offre de M. Ghabach" et lui avoir demandé "de mettre immédiatement un terme" à cela. Elle soutient également avoir "notifié certains ministères et la direction générale des FSI des points faibles au niveau de leurs sites web, en les mettant en garde contre des risques de piratages". Elle a aussi répété n'avoir "jamais encouragé Elie Ghabach à pirater des sites libanais", expliquant ne pas en avoir notifié la direction générale des FSI de cela, car "il n'y avait aucune plainte de parties lésées".

Interrogée par le juge sur l'offre que lui aurait fait Elie Ghabach concernant le dossier Ziad Itani, Suzanne el-Hajj a estimé qu'il s'agissait "d'un acte en guise de reconnaissance" envers elle après avoir été "lésée" par M. Itani. Elle répète ne "pas avoir encouragé" Elie Ghabach à monter le dossier.

La colonelle Hajj reconnaît toutefois s'être entretenue à son domicile avec M. Ghabach "une seule fois au sujet de la création d'une entreprise privée de cybersécurité, et peut-être trois fois en public pour des raisons professionnelles sans lien avec le dossier Itani".

Le juge lui a ensuite demandé pourquoi elle n'a pas demandé à Elie Ghabach de mettre un terme à la fabrication du dossier Itani. "M. Ghabach était mandaté par un service de sécurité (en l’occurrence le département de la Sécurité de l'Etat). Comment aurai-je pu demander à un informateur de cesser sa coopération avec ce service de sécurité?", a-t-elle répondu.

Elle a enfin déclaré "ne pas avoir été au courant du dossier Itani" et "ne pas avoir su s'il s'agissait du journaliste Ziad Itani ou du dramaturge du même nom".

Lors de la dernière audience, le 7 février, Suzanne el-Hajj avait démenti avoir été au courant de la fabrication du dossier de Ziad Itani. M. Ghabach avait lui de nouveau avoué qu'il avait créé un faux compte au nom d'une Israélienne nommée Nelly et qu'il avait envoyé plusieurs messages à M. Itani dont ce dernier n'a jamais pris connaissance. L'objectif de cette action, selon le pirate informatique, était de lancer une enquête contre le dramaturge, et pas de le faire accuser d'intelligence avec l'ennemi. Le pirate informatique avait également déclaré qu'il avait agi en coordination avec Suzanne el-Hajj, qui lui avait demandé de trouver des preuves d'une relation entre le dramaturge libanais et les Israéliens, démentant que l'ancienne directrice du bureau de lutte contre la cybercriminalité l'ait payé pour cela.

En mai dernier, le premier juge d’instruction militaire, Riad Abou Ghida, avait accepté la remise en liberté sous caution d’élection de domicile de Mme Hajj. M. Ghabach, lui, est toujours détenu.

Suzanne el-Hajj avait été arrêtée le 2 mars dernier par les services de renseignements des FSI. Elle est poursuivie pour fabrication de fausses preuves contre le dramaturge Itani et pour "cyberattaques et piratage visant des sites de ministères, d’institutions sécuritaires et de banques libanaises, de sites d’information et d’autres sites, au Liban et à l’étranger". M. Itani, accusé alors d’intelligence avec Israël, avait été emprisonné à tort pendant quatre mois avant d’être libéré le 13 mars. Le dramaturge a par la suite coécrit, avec Khaled Soubeih, une pièce satirique intitulée W'ma Tallit Colette (Colette n'est pas venue), pour raconter son histoire, Colette étant l'agente israélienne présumée.

L’ancienne directrice au sein des Forces de sécurité intérieure est accusée d’avoir "utilisé les services du pirate informatique pour fabriquer des conversations afin de faire accuser Ziad Itani d’avoir pris contact avec une jeune Israélienne".

Suzanne el-Hajj avait perdu son poste à la suite du retweet d’un message ironique sur les femmes en Arabie saoudite. Un certain Ziad Itani avait diffusé la capture d’écran de son retweet et la fonctionnaire aurait monté l’affaire pour se venger, mais se serait trompée de victime en raison de l’homonymie.

Ziad Itani avait pour sa part été de nouveau interrogé le 5 février par le bureau de lutte contre la cybercriminalité des FSI, suite à une plainte présentée par l’avocat Ziad Hobeiche, mari de la colonelle Hajj. Il avait été ensuite relâché sous caution.

Une nouvelle audience de Mme. Hajj et de M. Ghabach a été fixée au 28 mars.

Le tribunal militaire présidé par le général Hassan Abdallah a poursuivi jeudi les audiences du procès de  l'ancienne directrice du bureau de lutte contre la cybercriminalité au sein des Forces de sécurité intérieure, Suzanne el-Hajj, et le pirate informatique Élie Ghabach, accusés tous deux d'avoir fabriqué de fausses preuves contre le dramaturge Ziad Itani.Lors de cette...