Le prince héritier saoudien arrive en Chine

Le prince héritier saoudien Mohammad ben Salmane est arrivé jeudi en Chine, troisième étape d'une tournée asiatique dont il espère des retombées diplomatiques, après des mois de crise suite à l'affaire Khashoggi. Le prince doit rencontrer le président Xi Jinping durant son séjour de deux jours à Pékin, après des visites ces derniers jours au Pakistan puis en Inde.

Cette tournée permet à Mohammad ben Salmane de prouver à l'Occident qu'il dispose toujours d'alliés après l'assassinat en octobre à Istanbul du journaliste saoudien Jamal Khashoggi, féroce critique du prince héritier. Une affaire qui a sérieusement terni l'image de l'Arabie saoudite.

Le ministère chinois des Affaires étrangères a indiqué que les "Nouvelles routes de la soie", l'ambitieux programme d'infrastructures de Pékin qui vise à développer les relations commerciales à travers l'Asie, l'Europe et l'Afrique, figureraient au menu des discussions, au moment où les deux pays tentent de renforcer leurs liens économiques.

"L'Arabie saoudite dispose de beaucoup de capitaux et nous devons trouver des endroits rentables où les utiliser", a déclaré Khaled al-Faleh, ministre saoudien de l'Energie et de l'Industrie, cité par l'agence de presse officielle Chine nouvelle. "La Chine est un endroit idéal pour investir, avec un énorme marché et un environnement qui s'améliore", a-t-il souligné.

Mohammad ben Salmane a signé des protocoles d'accords pour une valeur estimée à 20 milliards de dollars au Pakistan, pays qui fait face à une grave crise de sa balance des paiements et compte beaucoup sur l'aide de son vieil allié saoudien.

Mercredi, l'héritier du trône a rencontré le Premier ministre indien Narendra Modi. Les deux hommes ont signé plusieurs accords dans les domaines de l'industrie et de la culture mais aucun contrat majeur n'a été annoncé.

La visite du prince en Chine intervient quelques heures seulement après celle d'Ali Larijani, président du Parlement du grand rival régional de l'Arabie saoudite : l'Iran. Le dirigeant iranien a rencontré Xi Jinping mercredi.

Riyad est resté silencieux jusqu'à présent sur le traitement des Ouïghours et d'autres minorités musulmanes dans la région chinoise du Xinjiang (nord-ouest). Jusqu'à un million de personnes y seraient détenues dans des centres de rééducation politique, selon des experts cités par l'ONU et des organisations de défense des droits de l'homme. Pékin dément et assure qu'il s'agit de "centres de formation professionnelle" contre la radicalisation islamiste.