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Culture - Spectacle

Lorsque la dissonance provoque l’harmonie...

Au théâtre Apollo à Paris, « Bienvenue à Harmonie », écrite et composée par Nicolas-Marie Santoja, avec une actrice libano-américaine, est une comédie musicale pas comme les autres.

La troupe de « Bienvenue à Harmonie », composée de jeunes comédiens et chanteurs dont une Libano-Américaine, Marianna Schuck. Photo DR

Entre mélodrame et parodie, tragédie et dérision, satire et psychodrame, la comédie musicale Bienvenue à Harmonie écrite et composée par Nicolas-Marie Santoja, et présentée hier et avant-hier soir au théâtre Apollo à Paris, bouscule les codes en posant les vraies questions sous une apparence de légèreté et fait jaillir sur scène un univers complètement déjanté, tout en restant au plus près de certaines réalités.

L’histoire commence de façon terrible, puisqu’une famille de réfugiés échoue sur la plage d’un pays nommé Harmonie. La mère (Merle) – rôle tenu par une jeune comédienne et chanteuse américano-libanaise, Marianna Schuck – tient dans ses bras le petit corps de son bébé mort. Ses deux autres enfants (Pinson et Fauvette) apprendront à leurs dépens la dure loi de l’adaptation à un nouvel environnement, en apparence accueillant, mais qui peut être parfois carrément hostile envers ceux qui n’en font pas partie ou ne jouent pas le jeu.

Le monde d’Harmonie, qui au début du spectacle semble paisible pour ne pas dire idéal, révèle petit à petit ses failles jusqu’à exploser dans un délire belliqueux et mégalomane dû à la soif de pouvoir d’un autocrate qui manie avec génie (et un grand talent de chanteur) la manipulation.

L’écriture musicale de Bienvenue à Harmonie est raffinée et savante, tout en restant accessible. Les airs se succèdent et semblent classiques à l’oreille, jusqu’au moment où une modulation, une note ou un accord viennent « déranger » ce bel ordonnancement, donnant à la musique une couleur originale et savoureuse. La polyphonie est très présente dans la partition, ce qui revêt l’ensemble d’une richesse particulière. Les chœurs sont d’ailleurs homogènes et parfaitement en place.

La troupe de Bienvenue à Harmonie est composée de jeunes comédiens et chanteurs. Voix travaillées sans être trop lyriques, bonnes projection et diction, chaque mot du texte est parfaitement audible. Chacun jongle avec grâce entre la partition et le texte, très convaincant, qu’il soit rempli de joie ou accablé par le malheur.

Une mention spéciale est à donner à Merle/Marianna Schuck. Elle incarne son personnage avec une sincérité bouleversante, mère courage tragique, mais qui ne manque pas d’humour quand la situation l’exige. La voix, à la couleur chatoyante, est vibrante et chaleureuse, laissant l’auditoire heureux, mais un peu sur sa faim, car il aurait voulu l’entendre davantage !

Fable moderne sur le pouvoir de la musique et la musique comme pouvoir, Bienvenue à Harmonie défend la force de la création parmi le paysage des comédies musicales françaises, se riant d’elle-même pour pouvoir mieux en célébrer le genre.

Entre mélodrame et parodie, tragédie et dérision, satire et psychodrame, la comédie musicale Bienvenue à Harmonie écrite et composée par Nicolas-Marie Santoja, et présentée hier et avant-hier soir au théâtre Apollo à Paris, bouscule les codes en posant les vraies questions sous une apparence de légèreté et fait jaillir sur scène un univers complètement déjanté, tout en restant...

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