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Dernières Infos - France

"Ça suffit !": à l'appel des partis, mobilisation en France contre l'antisémitisme

Deux portraits de Simone Veil dessinés sur les boîtes aux lettres de la façade de la mairie du 13e arrondissement à Paris ont été tagués de croix gammées la semaine dernière. Photos AFP

Plus de la moitié du gouvernement français, dont son chef, ainsi que de nombreux élus participent mardi à des rassemblements contre la hausse des actes antisémites dont celui ayant visé l'intellectuel Alain Finkielkraut en marge du mouvement des "gilets jaunes".

Au total, la France a recensé 541 actes antisémites en 2018, un chiffre en hausse de 74% sur un an, mais qui reste inférieur aux pics de 2014 (851) et 2004 (974). "Il faut être totalement déterminé, je dirais presque enragé, dans notre volonté de lutter" contre l'antisémitisme qui "est très profondément enraciné dans la société française", a souligné dans l'hebdomadaire L'Express le Premier ministre Edouard Philippe, qui prendra part au défilé.

Dans "un geste symbolique", avant les rassemblements prévus, les présidents du Sénat, Gérard Larcher (LR, droite), et de l'Assemblée nationale, Richard Ferrand (LREM, parti présidentiel), se recueilleront à 18H15 (17h15 GMT) au Mémorial de la Shoah, à Paris.

Ces manifestations, dont la principale se tiendra à Paris à 19H00 (18H00 GMT), sont la suite d'un appel signé par une vingtaine de partis, à l'initiative du chef du Parti socialiste (PS), Olivier Faure. Le Rassemblement national de Marine Le Pen (RN, extrême droite), qui n'a pas été invité par M. Faure, a annoncé lundi qu'il organiserait un hommage de son côté.

"Tout est né du fait que je ne voulais pas que ce soit une affaire de Juifs, mais une affaire de Français", explique M. Faure à l'AFP.

Le grand rabbin Haïm Korsia, avec qui M. Faure a discuté avant de lancer son appel, approuve la démarche. "C'est un sursaut républicain", salue-t-il. "Ça fait des années qu'on demande que la société civile se saisisse de l'antisémitisme", commente à l'unisson Joël Mergui, le président du Consistoire (institution chargée d'administrer le culte israélite). Même s'il regrette que les participants ne disent pas également "non à l'antisionisme".

De nombreuses personnalités ont annoncé leur venue, dont l'ancien président François Hollande, le président du parti d'opposition Les Républicains (droite) Laurent Wauquiez ou les responsables syndicaux Laurent Berger (CFDT) et Philippe Martinez (CGT).


(Lire aussi : « Je n’ai jamais connu une France sans antisémitisme »)

Des garde-fous sont tombés

Le président de la République Emmanuel Macron, qui a vivement dénoncé les actes antisémites et qui doit s'exprimer mercredi soir au dîner du Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif), n'en sera pas.

La participation de La France insoumise (LFI, gauche radicale), qui ne faisait pas partie de la liste des premiers signataires de l'appel jeudi, a été brièvement en doute. Mais ce parti sera présent.

Pour Olivier Faure, le chef de file LFI Jean-Luc Mélenchon n'est "à l'évidence" pas antisémite. Mais "peut-être par souci tactique, par volonté de séduire des gens dont il peut penser qu'ils peuvent avoir des accointances avec l'antisémitisme, cela peut l'amener à commettre ces faux pas", a-t-il affirmé lundi soir sur la chaîne d'information continue BFMTV, dans une allusion aux "gilets jaunes".

Ce mouvement protéiforme, qui manifeste tous les samedis depuis trois mois, a de nouveau été accusé d'avoir dans ses rangs des personnes antisémites, après les insultes proférées samedi à l'encontre du philosophe Alain Finkielkraut, en marge d'un cortège à Paris.

"Il serait faux et absurde de dire que le mouvement des gilets jaunes est antisémite", a estimé Edouard Philippe. Mais "à l'occasion de la crise des +gilets jaunes+ un certain nombre de garde-fous ou de digues sont tombés".

Le Rassemblement national, lui, n'en sera pas. Dans un communiqué, le parti de Marine Le Pen explique qu'il "n'entend pas défiler aux côtés de formations et de dirigeants politiques qui, soit n'ont rien fait depuis trente ans contre l'implantation des réseaux islamistes dans les quartiers, soit les ont encouragés, soit même entretiennent à leur égard un double langage irresponsable et criminel".

Plus de la moitié du gouvernement français, dont son chef, ainsi que de nombreux élus participent mardi à des rassemblements contre la hausse des actes antisémites dont celui ayant visé l'intellectuel Alain Finkielkraut en marge du mouvement des "gilets jaunes". Au total, la France a recensé 541 actes antisémites en 2018, un chiffre en hausse de 74% sur un an, mais qui reste ...