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Agenda - Hommage

À mon ami Robert...

« Dans le pays de l’amitié, l’on ne connaît pas la distance d’un lieu à un autre ; rien n’est près, rien n’est loin : l’ami, quoique absent, est toujours présent à l’ami par l’imagination et la mémoire. Si l’éloignement sépare leurs corps, la pensée réunit leurs âmes. »

L’annonce de ta disparition, mon cher Robert, a été si brusque qu’elle a secoué profondément non seulement ceux qui te connaissaient personnellement, mais aussi ceux qui te suivaient à travers la presse et les informations. J’étais depuis si longtemps habitué à régulièrement te parler que tu avais fini par habiter mon quotidien ! Je ne te cache pas que je n’arrive pas encore à réaliser ce départ inopiné et discret, comme dans tes habitudes, sur la « pointe des pieds » et en toute délicatesse, comme si tu ne voulais déranger personne… !

Il faut dire que depuis plus de cinquante ans, nous avons traversé ensemble les différentes étapes de nos deux vies, nos chemins se sont croisés régulièrement, depuis les bancs d’école, nos études universitaires, la constitution de nos foyers, nos premiers pas dans la vie professionnelle, ton installation en France, jusqu’à ton retour au Liban et ton entrée en politique. Là aussi et encore plus qu’avant, nos chemins se sont encore plus rapprochés et se sont raffermis, car nous nous étions engagés dans un même combat, celui de ta candidature à l’élection présidentielle. Nous avions alors décidé, avec un groupe d’amis fidèles qui croyaient en tes qualités d’homme d’État, de faire campagne, pour te pousser à assumer un destin national, convaincus de tes capacités à gérer la chose publique en toute probité, crédibilité, justice et transparence, à égale distance de toutes les composantes sur le terrain. Nous avions espéré pouvoir restaurer, grâce à toi, une nation qui avait perdu son indépendance et sa souveraineté, et rétablir la seule autorité de nos institutions sur tout le territoire national, en y instaurant une république citoyenne, conçue à partir d’une vision globale d’avenir mûrement étudiée. Les circonstances n’y ont pas été favorables, pour la malchance du pays du Cèdre et de son peuple.Je voudrais avant de terminer, avec tous nos amis de promotion, te dire que nos rencontres annuelles à Saghbine, au mois de juillet, resteront un souvenir vivant d’une amitié fraîche et sincère, et t’exprimer non seulement toute notre tristesse pour ce départ anticipé, mais aussi et surtout tout notre respect, notre estime et notre fierté, pour ce que tu as fait et continueras à représenter pour ce pays, pour nous tous et certainement pour tous les tiens, et tout particulièrement pour la compagne de ta vie, Viviane, à qui nous adressons toute notre sympathie et nos condoléances émues.

Au revoir mon ami… !


« Dans le pays de l’amitié, l’on ne connaît pas la distance d’un lieu à un autre ; rien n’est près, rien n’est loin : l’ami, quoique absent, est toujours présent à l’ami par l’imagination et la mémoire. Si l’éloignement sépare leurs corps, la pensée réunit leurs âmes. »L’annonce de ta disparition, mon cher Robert, a été si brusque qu’elle a...