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Tunisie : le président accuse le Premier ministre de s'accrocher au pouvoir

Le président tunisien Béji Caïd Essebsi (à droite) et son Premier ministre Youssef Chahed (à gauche), le 3 août 2018. FETHI BELAID / AFP

Le président tunisien Béji Caïd Essebsi a accusé mardi son Premier ministre Youssef Chahed de s'accrocher au pouvoir et d'avoir fait un pacte "secret" dans ce but avec le parti d'inspiration islamiste Ennahdha, dans un entretien avec le journal arabophone Al Arab.

"Chahed veut rester au pouvoir. (...) Ennahdha a compris son ambition (...) Ils l'ont poussé à faire un nouveau parti qui partagera le pouvoir avec eux après les élections de 2019", a assuré le président, dont le parti avait lui même fait alliance avec Ennahdha après le scrutin de 2014. Le dirigeant d'Ennahdha "Rached Ghanouchi va le soutenir (Chahed) en secret pour qu'il se présente à la présidentielle", a-t-il martelé, selon les propos rapportés par le journal et confirmés par la présidence.

Ces accusations, susceptibles d'exacerber les tensions politiques, interviennent alors que le Premier ministre rassemble ses troupes en vue des élections prévues fin 2019, au sein d'un mouvement, Tahia Tounes, présenté comme "progressiste" et "adversaire d'Ennahdha".

Les positions de cette nouvelle formation sont proches de celles du parti présidentiel Nidaa Tounes, lancé en 2012 par Béji Caïd Essebsi sur une plateforme moderniste qui lui a permis de remporter les élections de 2014, avant de s'allier avec Ennahdha quatre ans durant. Cette alliance a pris fin lorsque le parti d'inspiration islamiste a soutenu cet automne le maintien à la tête du gouvernement de Youssef Chahed, pris pour cible par le fils du chef de l'Etat, Hafedh Caïd Essebsi.

Pour sa part, M. Essebsi, 92 ans, a indiqué que même si la Constitution lui permet de briguer un second mandat, "je n'utiliserai ce droit que dans l'intérêt de la Tunisie". "Mon ambition n'est pas de rester président à vie. Je ne suis pas en faveur d'une présidence à vie", a-t-il ajouté. "Il y a un appel pour que je me porte candidat surtout de la part du parti Nidaa Tounes(...) Je leur ai dit que je ne répondrai pas à l'appel actuel. Organisez un nouveau congrès, et quand vous amènerez de nouvelles figures qui renforceront Nidaa, je verrai", a-t-il précisé.

Huit ans après la révolution, la Tunisie poursuit sa transition démocratique avec des élections législatives et présidentielle prévues fin 2019.

Le président tunisien Béji Caïd Essebsi a accusé mardi son Premier ministre Youssef Chahed de s'accrocher au pouvoir et d'avoir fait un pacte "secret" dans ce but avec le parti d'inspiration islamiste Ennahdha, dans un entretien avec le journal arabophone Al Arab. "Chahed veut rester au pouvoir. (...) Ennahdha a compris son ambition (...) Ils l'ont poussé à faire un nouveau parti qui...