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Auto - Salon de Detroit

Quand souffle le vent de la nostalgie

Aux États-Unis, les berlines sont à l’agonie alors que SUV et pick-up sont rois.

Avec la Ford Mustang Shelby GT 500 (à gauche) et la Toyota Supra Super GT (dévoilée par le pilote Fernando Alonso), ce sont deux voitures symbolisant la gloire passée du secteur automobile – actuellement en transition – qui ressuscitent au Salon de Detroit. Photos AFP

Ford et Toyota ont fait souffler un air de nostalgie sur l’ultime édition hivernale du Salon automobile de Detroit, en ressuscitant des voitures qui symbolisent la gloire passée d’un secteur actuellement en transition. Dans un show à l’américaine et à l’aide de casques de réalité virtuelle, Ford a révélé la Shelby GT 500, la Mustang la plus puissante jamais produite avec plus de 700 chevaux sous le capot. Quelques minutes plus tard, c’est un Akio Toyoda (le PDG de Toyota) survolté qui a redonné vie à la Supra, la sportive légendaire du constructeur japonais dont l’assemblage du dernier modèle remonte à 2002. Pour cette renaissance, le groupe nippon a fait appel à Fernando Alonso pour attester des performances de ce coupé sport. « C’est comme une voiture de course que vous pouvez conduire chaque jour », a assuré l’ancien pilote de F1.

Ces deux voitures aux fortes performances représentent à la fois le passé et l’avenir des voitures compactes, dont le Big Three de Detroit (General Motors, Ford et Fiat-Chrysler) a décidé d’abandonner progressivement la production aux États-Unis en raison d’un effondrement de la demande. La Mustang Shelby GT 500 a été créée par Caroll Shelby, un des pilotes de course les plus en vue de l’après-Seconde Guerre mondiale. Décédé en 2012, il avait fait de ce coupé sport l’une des voitures les plus connues des années 1960. Lancée en 1978, la Supra, avec son moteur monté à l’avant et sa propulsion arrière, doit sa popularité à ses exploits en sport automobile, ses apparitions dans les jeux vidéo Gran Turismo, ainsi que son rôle principal dans le premier volet de la saga cinématographique Fast and Furious.

Manque de panache

Hormis ces voitures surpuissantes, le Salon de Detroit, inauguré lundi et qui se clôturera le 27 janvier, est dominé une fois encore par les SUV, les pick-up et les crossovers, prisés par les consommateurs américains et preuve s’il en est de leur désamour pour les voitures compactes. Fiat-Chrysler a ainsi dévoilé un nouveau pick-up RAM et Kia a montré un concept de SUV, tandis que Volkswagen a été un des rares à avoir mis en avant une berline, la Passat. En outre, sur fond de guerre commerciale entre Pékin et Washington, GAC Motor est le seul groupe chinois présent à Detroit, avec un concept de voiture électrique baptisé Entranze.

Toutefois, le Salon de Detroit manque du panache qu’a connu cette Mecque de l’automobile mondiale pendant 30 ans. Des espaces entiers loués à des groupes de restauration faute d’avoir trouvé preneur auprès d’acteurs de l’industrie (Mercedes, BMW, Jaguar, Land Rover, Volvo, Audi, Lamborghini, Ferrari et Rolls-Royce brillent par leur absence), des exposants tuant l’ennui collés à leur smartphone et des allées clairsemées : le Cobo Center est étonnamment calme pour cette ultime édition hivernale – à compter de 2020, le Salon se tiendra au mois de juin. Par endroits, les organisateurs en ont même été réduits à occuper l’espace en installant simplement quelques tables et chaises.

Et les voitures présentées manquent d’admirateurs. Au stand d’Infiniti (groupe Nissan), le nouveau concept de véhicule électrique truffé de technologies qui fait ses premiers pas dans le monde trône sur un podium désert. Il y a encore peu, la foule se serait bousculée pour l’immortaliser avec un selfie. Kia a transformé une partie de son emplacement d’exposition en route de campagne cabossée pour démontrer la résistance de son SUV Telluride, mais peu de visiteurs se pressent pour tenter l’expérience.

Ce célèbre événement de l’automobile, qui a pris des accents internationaux en 1989, n’a pas résisté à la Silicon Valley, qui bouscule et chamboule la plupart des pans de l’économie. Au fil des années, Detroit a ainsi été forcé de devenir le lieu où sont exposées les grosses voitures (pick-up, SUV et crossovers), cédant l’innovation (voitures autonomes et électriques) et la fantaisie à Las Vegas, le luxe et le haut de gamme à New York, Los Angeles et Miami, voire Pebble Beach en Californie. Le changement de calendrier a donc pour but affiché de replacer ce Salon au centre de l’échiquier automobile mondial. « Avec un temps plus clément, on peut imaginer tout type d’expositions, des événements dans la rue (…) », avance Doug North, patron de l’association organisatrice.

Detroit pourrait ainsi séduire les entreprises technologiques.

Elles se sont contentées jusqu’ici d’une présence symbolique, alors même que leurs ambitions dans les transports sont élevées. Philippe Schricke, chef de projet au sein du fabricant de détecteurs laser Velodyne, explique que si la grand-messe de l’électronique de Las Vegas (CES) reste la « priorité », son entreprise aura dorénavant davantage de temps pour se préparer en vue du Salon. « Detroit était secondaire pour nous, mais comme ça va arriver six mois maintenant après le CES, au lieu de quelques jours, on peut imaginer qu’on y présente des nouveautés », confie-t-il.

Source : AFP

Ford et Toyota ont fait souffler un air de nostalgie sur l’ultime édition hivernale du Salon automobile de Detroit, en ressuscitant des voitures qui symbolisent la gloire passée d’un secteur actuellement en transition. Dans un show à l’américaine et à l’aide de casques de réalité virtuelle, Ford a révélé la Shelby GT 500, la Mustang la plus puissante jamais produite avec plus de...

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