Rechercher
Rechercher

Dernières Infos

La Turquie expulse une journaliste néerlandaise pour "liens avec le terrorisme"

Une journaliste néerlandaise basée à Istanbul, collaborant notamment au journal Het Financieele Dagblad, a été expulsée jeudi de Turquie en raison de liens présumés avec des jihadistes en Syrie, a affirmé un responsable turc.

Le directeur de la communication de la présidence turque Fahrettin Altun a déclaré que la décision d'expulser la journaliste Ans Boersma avait été prise après qu'Ankara eut "reçu des informations de la police néerlandaise selon lesquelles elle avait des liens avec une organisation terroriste".

"Les Pays-Bas ont dit à la Turquie que la journaliste (...) avait des liens avec le Front al-Nosra", a par la suite précisé M. Altun sur Twitter. Le Front al-Nosra est l'ex-branche syrienne d'el-Qaëda. Le groupe a changé de nom en 2016 et s'appelle désormais le Front Fateh el-Cham.

"Seules les autorités néerlandaises sont en mesure d'expliquer comment elles sont parvenues à cette conclusion. Nous ne ferons pas de spéculations sur la crédibilité de leur renseignement", a déclaré M. Altun sur Twitter. "Soyez assurés que l'expulsion de Mme Boersma n'est aucunement liée à ses activités journalistiques en Turquie", avait insisté le responsable turc dans une première déclaration.

Le parquet néerlandais a confirmé dans un communiqué que des "informations" concernant la journaliste avaient été récemment fournies aux autorités turques "dans le cadre d'une enquête pénale en cours".

"L'enquête pénale porte sur des soupçons en matière de terrorisme à l'encontre d'autres suspects. Les soupçons contre la femme ne concernent pas un crime avec une intention terroriste. Aucune demande d'arrestation, d'expulsion ou d'extradition n'a été faite", a ajouté le parquet.

Selon le journal Het Financieele Dagblad auquel elle collaborait, "Ans pense qu'il est possible que son expulsion soit liée au fait qu'elle a entretenu des relations jusqu'à l'été 2015 avec un Syrien qui a été arrêté aux Pays-Bas l'automne dernier en raison de son ancienne appartenance à l'organisation terroriste syrienne al-Nosra".

Mme Boersma a annoncé son expulsion dans la matinée sur un groupe de messagerie pour journalistes étrangers en Turquie. "J'ai été arrêtée hier (mercredi) et j'ai été expulsée. Je prends l'avion maintenant", a-t-elle écrit.

Selon des informations partagées par des collègues de Mme Boersma dans le groupe de messagerie, la journaliste a été arrêtée mercredi après s'être rendue au service de l'immigration à Istanbul pour renouveler son permis de résidence en Turquie. Les autorités turques lui avaient pourtant renouvelé il y a une dizaine de jours sa carte de presse turque.

La Turquie est régulièrement pointée du doigt par les ONG pour les atteintes à la liberté de la presse ces dernières années, en particulier depuis une tentative de coup d'Etat en 2016 qui a été suivie d'une implacable répression, y compris contre les médias critiques. Le pays occupe la 157e place sur 180 au classement 2018 de la liberté de la presse établi par RSF. D'après le site P24, spécialisé dans la liberté de la presse, plus de 160 journalistes sont écroués en Turquie. Si les journalistes visés sont en grande majorité des Turcs, les conditions de travail des correspondants étrangers sont également devenues plus difficiles.

Une journaliste néerlandaise basée à Istanbul, collaborant notamment au journal Het Financieele Dagblad, a été expulsée jeudi de Turquie en raison de liens présumés avec des jihadistes en Syrie, a affirmé un responsable turc. Le directeur de la communication de la présidence turque Fahrettin Altun a déclaré que la décision d'expulser la journaliste Ans Boersma avait été ...