Rechercher
Rechercher

Moyen Orient et Monde - Scandales sexuels

Les « abominations » des abus sexuels ne seront plus impunies, promet le pape

Le pape François présidant le discours annuel devant la Curie gouvernante de l'Église au Vatican, le 21 décembre 2018. / AFP / Filippo Monteforte

Le pape François, qui clôture une année horribilis 2018 plombée par une avalanche de révélations sur des crimes sexuels du clergé, a promis hier de ne « plus jamais » laisser impunies de telles « abominations » au sein de l’Église. « Il doit être clair que, face à ces abominations, l’Église ne se ménagera pas pour faire tout ce qui est nécessaire afin de livrer à la justice quiconque aura commis de tels délits », a martelé le pape argentin, sans toutefois préciser s’il parlait du système judiciaire interne à l’Église catholique (régie par le « droit canon ») ou de la justice civile des États.

Dans le droit de l’Église, les prêtres n’ont actuellement aucune obligation de dénoncer des crimes auprès de la justice civile, sauf si la législation de leur pays les y oblige, au grand dam des victimes. Dans le passé, de nombreux prêtres soupçonnés de pédophilie ont été discrètement affectés dans un autre diocèse par leur hiérarchie, fidèle à une vieille culture du silence profondément ancrée au sein de l’Église.

Le pape François a demandé en revanche très clairement aux criminels sexuels au sein de l’Église, mais aussi dans toutes les autres sphères de la société, de se livrer eux-mêmes à la justice de leur pays. « À ceux qui abusent des mineurs, je voudrais dire : convertissez-vous et remettez-vous à la justice humaine, et préparez-vous à la justice divine », a lancé le souverain pontife, qui appelle aussi à soigneusement distinguer entre les véritables cas d’agressions sexuelles et les calomnies. « C’est une tâche assez difficile dans la mesure où les vrais coupables savent se cacher soigneusement au point que beaucoup de femmes, de mères et de sœurs n’arrivent pas à les découvrir chez les personnes les plus proches : maris, parrains, grands-parents, oncles, frères, voisins, enseignants », a-t-il souligné.

« Plus jamais »

Des enquêtes ou procès aux États-Unis, en Europe, au Chili ou en Australie ont plongé cette année l’Église catholique dans une crise de crédibilité historique, alors que les victimes d’agressions sexuelles anciennes sont de plus en plus nombreuses à déposer des plaintes. Le pape a convoqué au Vatican pour la fin février 2019 les présidents des conférences épiscopales du monde entier pour un sommet très attendu sur « la protection des mineurs ». Pour s’y préparer, les participants devront rencontrer des victimes d’agressions sexuelles commises par le clergé dans leurs pays respectifs. « L’Église ne cherchera jamais à étouffer ou sous-estimer aucun cas », a promis hier le pape François devant les plus hauts prélats de la Curie, le gouvernement du Vatican. « Cela ne doit plus jamais se produire. C’est le choix et la décision de toute l’Église », a-t-il ajouté avec fermeté.

François, qui s’est fait une spécialité de parler rudement à la Curie lors de ses vœux annuels, a honni hier « les hommes consacrés qui abusent des faibles en profitant de leur pouvoir moral » en craignant seulement d’être démasqués. Derrière une apparente « gentillesse démesurée », certains hommes d’Église « cachent sans vergogne un loup terrible prêt à dévorer les âmes innocentes », a-t-il encore dénoncé. Il a reconnu que « la barque de l’Église » avait connu en 2018 « des moments difficiles », « assaillie par les tempêtes et les ouragans », ce qui a entraîné le départ de fidèles.

Dans ce contexte, il a critiqué ceux qui « par peur, par intérêt, avec des arrière-pensées » ont cherché à « meurtrir l’Église », ou encore les ecclésiastiques qui « poignardent leurs frères » et sèment « division » et « zizanie ». Une très probable allusion à son accusateur, l’archevêque italien Mgr Carlo Maria Vigano. Ce prélat avait provoqué une bombe médiatique fin août en accusant le pape d’avoir longtemps gardé sous silence les comportements de prédateur du cardinal américain Theodore McCarrick, déchu quelques semaines plus tôt après des accusations concrètes d’abus sexuels.

Source : AFP


Le pape François, qui clôture une année horribilis 2018 plombée par une avalanche de révélations sur des crimes sexuels du clergé, a promis hier de ne « plus jamais » laisser impunies de telles « abominations » au sein de l’Église. « Il doit être clair que, face à ces abominations, l’Église ne se ménagera pas pour faire tout ce qui est nécessaire...

commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut