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Accusation de harcèlement sexuel : L'Onusida "en crise", selon un rapport d'experts

L'Onusida, critiquée pour sa gestion d'une plainte interne pour agression sexuelle, est une organisation en "crise" dotée d'une direction n'assumant pas ses responsabilités face à une "culture de l'impunité" grandissante, a alerté un rapport d'experts publié vendredi.

C'est en février 2018 que le directeur exécutif de l'Onusida, Michel Sidibé, avait appelé à la mise en place de ce Groupe d'experts indépendants sur la prévention et la riposte au harcèlement, y compris sexuel, les brimades et les abus de pouvoir, au sein du Secrétariat de l'Onusida.

Le rapport, établi sur la base de dizaines de témoignages et de centaines d'enquêtes menées auprès du personnel de cette agence spécialisée de l'ONU basée à Genève, a conclu que "le secrétariat de l'Onusida est en crise, une crise qui menace son travail".
"Les dirigeants, les politiques et les processus au sein de l'Onusida n'ont pas réussi à prévenir les allégations de harcèlement, y compris de harcèlement sexuel, d'intimidation et d'abus de pouvoir à l'Onusida, ni à y répondre correctement", ont pointé les experts. Ces "défaillances systémiques" sont illustrées, selon le rapport, par une "direction du secrétariat" qui "échoue à prendre ses responsabilités face à une culture de l'impunité qui se répand au sein de l'organisation". "Cette culture (...) n'assure pas un lieu de travail sûr et digne" pour le personnel de l'agence, ont-ils souligné.

D'après le rapport, de nombreux membres du personnel ont décrit une "culture de peur, de manque de confiance et de représailles menées contre ceux qui dénoncent le harcèlement et les abus de pouvoir" au sein de l'organisation.

Dans un communiqué publié en même temps que le rapport des experts, l'Onusida a annoncé mettre en place des mesures pour "transformer" l'organisation et assurer la "sécurité" de l'ensemble de son personnel.

Interrogé quant à savoir si M. Sidibé allait démissionner après ce rapport accablant, la porte-parole de l'organisation, Sophie Barton-Knott, a affirmé que "le directeur exécutif est résolument tourné vers l'avenir". "Il est pleinement conscient qu'il y a beaucoup de travail à faire - à tous les niveaux de l'organisation - et il est déterminé à diriger cette transformation", a-t-elle assuré.

En avril dernier, l'Onusida avait dû rouvrir une enquête pour agression sexuelle contre l'ex-directeur adjoint de l'organisation, Luiz Loures, après une première enquête interne très critiquée qui l'avait dédouané. Le Brésilien est accusé de harcèlement sexuel et d'agression sexuelle par Martina Brostom, employée de l'organisation basée à Genève.

M. Sidibé, à la tête de l'Onusida depuis 2009, a été lui-même critiqué par certains de ses actuels et anciens collègues et par des organisations de la société civile, qui ont dénoncé sa mauvaise gestion de la crise et ont remis en cause son leadership.

L'Onusida, critiquée pour sa gestion d'une plainte interne pour agression sexuelle, est une organisation en "crise" dotée d'une direction n'assumant pas ses responsabilités face à une "culture de l'impunité" grandissante, a alerté un rapport d'experts publié vendredi.
C'est en février 2018 que le directeur exécutif de l'Onusida, Michel Sidibé, avait appelé à la mise en place de ce...